samedi, août 28, 2010

Journal de Festival (10) La Gonfle, au jardin des Enfeus

Jeudi 29 juillet.
Patrick Pelloquet
s'en était expliqué la veille (ou le matin ? A Plamon) : le part-pris était de construire un décor de style expressionniste, façon "Cabinet du Docteur Caligari", en fausse perspective,pour suivre les didascalies qui spécifient:"Aucun pittoresque régional". L'univers fantastique de Tim Burton l'a également inspiré. "Peu d'accessoires"ajoutent les didascalies,"au milieu de la salle , une table, trois escabeaux , et un fauteuil de paysan, paillé" C'est justement pour rejeter le naturalisme et le régionalisme qu'un mobilier en formica , choquant de prime abord a été adopté.

Les deux portes donnent bien accès, comme prévu, l'une vers la chambre de la "Bique", qui attendra d'être soulagée de son hydropisie, l'autre vers l'étable ou la Nioule qu'attend une toute autre délivrance.

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Trois objets,plus ou moins visibles sur les photos ci-dessous, jouent un rôle majeur dans l'action:


-la "pompe à bestiaux" * (sur la table) qui aspirera l'eau qui gonfle La Bique.
Il faut noter que cet instrument n'existe pas dans la réalité, on perce l'enflure des animaux .

-la caisse qui a transporté tous les instruments du "vétérinare" , y compris d'énormes forceps, qualifiés grotesquement de"pince à branler la salade" par Andoche

-le fauteuil de la Bique, réservé à elle seule , symbole de son pouvoir , qu' Andoche , devenu le maître au dénouement occupera.

Le costume de la Bique (Didier Royant) consiste en un dispositif de mousse greffé sur filtre de piscine ! Les répétitions ont d'abord eu lieu sans ce costume , puis le comédien a dû s'y adapter et accepter les aléas, les maladresses qu'il pouvait entraîner. Une performance physique.

Beau travail corporel également de la part de Jean-Marc Bihour qui incarne la chétive Nioule, handicapée mentale et "estropiate"-paralysée d'un bras-dont la grossesse n'est que suggérée.


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Succès mérité pour cette pièce .

Si j'ai aimé toutes celles que j'ai vues, c'est celle -ci qui m'a le plus intéressée, et même subjuguée.

Très peu mise en scène jusqu'à présent (en 1998, à Malakoff par Pierre Ascaride; ensuite par Jean-Claude Berutti ,à la Comédie de Saint-Etienne puis dans d'autres grandes villes à partir de 2003) cette farce mi-comique, mi-tragique a été jouée , avant le festival de Sarlat, à Avignon où le bouche a oreilles a fonctionné favorablement .
Patrick Pelloquet envisage de la présenter en milieu rural au cours de la tournée prévue la saison prochaine.

Puisse-t-elle connaître une belle carrière !
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* Titre complet:
La Gonfle
Farce paysanne
fort facétieuse sur le sujet d'une vieille femme hydropique, d'un sacristain , d'un vétérinaire et d'une pompe à bestiaux .

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8 commentaires:

  1. *** Beau reportage sur cette page du Festival au jardin des Enfeus ! MERCI MISS_YVES !!!! Bisous et bon samedi à toi ! :o) ***

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  2. On perce aussi les poissons des abysses pour les dégonfler.
    Les décors sont de la meme nature : gonflés. On peut parler de carton pâte ou décors de studio. Heureusement que tu as gardé les yeux ouverts en attendant que la nuit tombe cependant car je trouve qu'ils s'intègrent vraiment bien au cadre existant, cela fait comme une pyramide du louvre...

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  3. I love the look of the modern stage set against the beautiful old buildings!

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  4. Je continu donc à parfaire ma culture!!!
    Merci pour le reportage.
    Bon weekend A +

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  5. Tout donne envie d'aller assister à cette farce paysanne. Le décor a l'air super bien planté répondant bien aux indications données par le metteur en scène.

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  6. Recommanderais-tu cette pièce à la lecture?

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  7. Thérèse, oui, tout à fait.
    (Le livre doit être commandé)

    Cependant, ce n'est pas une lecture "facile", vu le langage employé,il faut prendre son temps et s'en laisser imprégner , comme d'une sorte de musique.
    La préface de Claude Sicard facilite les choses et donne un bel éclairage sur le dénouement.

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  8. Bien sur il me fallait aller sur l'épisode 9 pour en savoir plus sur l'auteur...

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