samedi, octobre 09, 2010

Sur les pas de Barbey d'Aurevilly à l'Hôtel Grandval-Caligny



"Figurez-vous un superbe hôtel Louis XIV. Grande porte, terrasse à balustres, perron, cour d'honneur, escalier magnifique"(...)

Le caractère de tout cela est la grandeur.Mes plafonds ont quatorze pieds de hauteur. Je meublerai cela sobrement, mais grandement...Je meublerai cela peu à peu, mais j'arriverai, un jour donné, à un appartement à l'Edgar Poe, sans qu'il y ait là-dedans une seule chose vulgaire"
Lettre de Jules Barbey d'Aurevilly à la baronne de Bouglon.

Loué à partir du 23 août 1872, l'appartement auquel on accédait par un escalier, se composait d'une salle à manger, d'une chambre à coucher et d'un boudoir. Pas de salon, mais de ce manque, Barbey faisait un avantage, n'ayant point-disait-il- l'intention de recevoir. Il y avait également une cuisine , une chambre de domestique et un escalier de service.

Très peu de changements à l'intérieur comme à l'extérieur, depuis cette époque, si ce n'est la disparition, dans le jardin à la Française, du bassin de pierre du bout de la grande allée"verdâtre et rempli de feuilles sèches, comme le tombeau de Roméo et Juliette à Vérone"

(Source:Au pays et dans l'oeuvre de Jules Barbey d'Aurevilly, de Pierre Leberruyer, OREP éditions)

Le visiteur actuel peut admirer, à chaque étage des terrasses, une balustrade à l'Italienne.
Côté cour

Côté jardin
Relisons cette lettre pour tenter de nous représenter la configuration des lieux:

"Au premier étage,-ce n'est pas un rez-de -chaussée puisqu'il y a une volée d'escalier à monter,-dans un vestibule à porte vitrée donnant sur un magnifique jardin,-une porte d'entrée s'ouvrant dans une salle à manger,-puis la chambre à coucher(...) ; puis un boudoir à une fenêtre (du même format) double porte; et en retour (sur la cour) , car salle à manger, chambre à coucher et boudoir donnent sur le jardin-et en retour, séparée par une double porte, une cuisine aérée, lumineuse, ç faire mettre Toinette à genoux, et au bout de la cuisine, une chambre de domestique, avec fenêtre sur la cour et escalier de service; tel mon logement , placardé dans toutes les pièces, avec la jouissance du plus magnifique jardin (style Louis XVI, en harmonie avec la maison) et serre, et cave et cabinets de dégagement."

Dans l'ancienne salle à manger, le poêle Empire en faïence de Valognes

Sur l'un des murs de la même pièce, un programme musical, joliment illustré par Armand Royer, violoniste, ami de Barbey -ce dernier était d'ailleurs le parrain de son fils.

L'actuelle propriétaire, Maud Fauvel a pris la relève de sa grand-mère pour faire visiter cette demeure et faire revivre son illustre locataire-C'est le sujet de la brochure qu'elle a écrite , placée sur la table, dans la photo ci-dessous.

Ainsi, dans la" ville des spectres", et même par une belle journée de de septembre, l'ombre de Barbey est-elle là, peut-être sous la forme d'un jeune auteur qui aurait aimé écrire la Vengeance d'une femme-et qui l'a réécrite à sa façon...


5 commentaires:

  1. Merci pour la visite de ces lieux. On imagine la configuration des lieux et leur ambiance de l'époque.
    Je ne sais si je saurais aussi bien décrire l'intérieure de ma maison et l'extérieur dans mon jardin.
    Bon week-end Miss Yves.

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  2. Barbey semble attirer les foule.
    Il faut dire; il y a tout pour cela, une belle architecture dans une sublime nature, de la lecture et un merveilleux pôle pour se réchauffer...
    Bon dimanche A +

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  3. I like that you've shown us the interior! And I love that last shot!

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  4. Un beau voyage dans le passé où il était aisé à certains de vivre dans des lieux magnifiques parce que d'autres vivaient dans des bouges...
    Je préfère notre époque plus "égalitaire" (en principe)

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Comme des poissons dans l'eau

                                                                     Les Claies de Vire