Jetons un coup d'oeil au cinéma Cannet toiles- dont un pan de façade est superbement fleuri -avant d'amorcer la montée de la rue Victorien Sardou, ainsi nommée parce que cet auteur dramatique plus ou moins oublié, né à Paris en 1831, y séjourna dans son enfance au numéro 5, la première fois en 1839, il était venu chez ses grands-parents en convalescence.
Oublié... cependant, le titre de
Madame Sans-Gêne dit sans doute quelque chose à qui suivait l'émission "
Au théâtre ce soir.
Avant de connaître le succès en 1859 avec Les premières armes du Figaro, il avait été étudiant en médecine, répétiteur, collaborateur dans des revues et des encyclopédies, et avait essuyé un échec en faisant jouer sa première pièce.
C'est l'actrice
Virginie Déjazet, proche de sa future épouse, Melle de Brécourt qui assurera son succès en lui achetant à cette date un théâtre,
"Les Folies Déjazet", 45 Boulevard du Temple, devenu plus tard le
"Théâtre Déjazet".
En somme, un parcours très balzacien !
Agé de huit ans, le jeune Victorien découvrit alors
Le Cannet , "
délicieux, si bien abrité", si tiède, (...) enfoui dans son nid de citronniers et d'orangers , avec ses maisons en terrasses, (...) ayant" t
out l'aspect d'un village sarde ou corse" .
Ce séjour, à visée médicale sera suivi de beaucoup d'autres, qui donneront lieu à de nombreux souvenirs, et descriptions tout aussi émerveillés:
(...) "Il n'était abordable dans mon enfance que par l'ancienne route, depuis oubliée. Elle longeait un vallon qui existe encore, jusqu'à Sainte-Catherine, laissant à droite, d'abord la vieille chapelle ruinée que j'ai toujours connue telle, avec son grand figuier desséché que j'ai connu verdoyant ; puis les aqueducs de l'oncle Jean que j'estimais dignes des Romains. A l'église, la route changeait de nom pour devenir la Calade, rue étroite, grande artère du pays, où une charrette ne s'engageait pas sans imprudence. La maison de mon grand-père était et est encore à la Calade; c'est là que je venais coucher, le samedi soir, pour passer mon dimanche au Cannet."
Ses ancêtres avaient fait partie des fondateurs du Cannet, d'ailleurs son grand -père s'était illustré en 1706 en sonnant le tocsin depuis la Tour de la Placette, sauvant ainsi le village du pillage.
Quelques sites célèbres sont ainsi évoqués:
« Le Cannet n'avait pas que ses orangers, si maltraités par le dernier hiver, et la cassie, qui ne fleurissait que là. Il avait ses monuments. Il les a encore. Deux tours : la Tour des Danis "du brigand" dit Mérimée et la Tour de la Placette. J'ai dit deux monuments, il y en a un troisième : comment pourrais-je oublier la maison de mon cousin Jean-Jacques. Cette villa Sardou était perdue jadis dans les orangers, d'un accès difficile, bordée d'un cours d'eau dont le voisinage n'était pas toujours agréable ».
Place Bellevue-au Cannet-bien sûr- depuis 1985, nous devons à Manuel Linarès la statue de cet auteur d'une quarantaine d'oeuvres -dont Tosca, qui le fit entrer à l'Académie Française en 1877.
Quelle allure conquérante, et quelle silhouette moderne!
Le sculpteur s'est-il inspiré de cette photo du dramaturge par Carjat ?
Carrière littéraire de
Victorien Sardou sur le site de l'Académie Française et sur celui d'Art Lyrique
ici
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Source: le site
Le Cannet côte d'Azur Tourisme ( Voir lien plus haut )
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Lien personnel:
http://photograff.blogspot.com/2008/07/
Il y est question du jardin du Tivoli, des familles fondatrices du Cannet, de la Place Bellevue, etc.