dimanche, mars 18, 2007

Poésie à l'hôpital Mémorial -Fernand Léger

Fernand léger
(fut publié dans l'ouvrage posthume de F.Léger, Mes voyages Ed français réunis, 1960)

Léger léger marchons légère
Léger marchons légèrement

Les gens rencontrés à la guerre
Léger te ressemblaient beaucoup
C'étaient des français de naguère
Un cache-nez autour du cou
Grands ou petits blonds bruns ou roux
Qu'y faire
Ils s'organisaient dans l'enfer
Ces grands enfants de n'importe où
Avec leurs gamelles de fer
Nés autrement que dans les choux
Affaire affaire d'atmosphère
Quatorze ou quarante c'est tout
Comme
Tiens ça ne rime plus ces vers
les toîts sont rouges les champs verts

Aragon Il ne m'est Paris que d'Elsa

mercredi, mars 14, 2007

culture à l'hôpital 1


Le printemps des poètes à l'hôpital Mémorial de Saint-Lô.
A l'occasion de l'opération nationale,Mireille Gouzi, référente culturelle à l'hôpital Mémorial a mis à l'honneur la poésie .
Mercredi 14 mars ,café-lecture avec la participation de l'association lire à Saint-lô et de la médiathèque.Thème:lettera amorosa , le poème d'amour

www.printempsdespoetes.com

samedi, mars 10, 2007

printemps des poètes,culture à l'hôpital




La brochure du jour, mise à la disposition de tous , proposait des poèmes de :
V. Hugo,Bernard Mazo, P. Verlaine,Baudelaire, J. Roubaud, G.de Nerval,Louise labé,Marcelline Desbordes-Valmore,Leconte de lisle, Tchang Chouai,J.du Bellay,A. Daudet,P.de Ronsard ,A.de Musset, Andrée Chédid,Guy Allix, Tahar Ben jelloun,J.C.Piritte, claude confortès, Gabrielle Althen
et une présentation de René Char

Christine Harel a lu quelques poèmes de sa composition:

Lucifer a mis le feu
Lucifer est venu cet après-midi,
Au fond de mon champ
Consciencieusement.
Il a tailladé la haie à la machette
Sorti sa grosse tronçonneuse rouge ,
Fait tomber les arbres un à un .
Sur ce qui résistait encore ,
Les dernières ronces du monde ,
Il a jeté du pétrole et allumé le feu
Puis il est parti dîner d'une hirondelle et d'une biche.
A la nuit tombée,
il est revenu,
Plein de morgue et de haine.
Sur son tracteur aux phares aveugles
Il a incendié ce qui était encore vivant
Et, les jambes écartées ,
Entouré de flammes,
Riant de rage,
Il a pissé rouge sur la terre meurtrie.
de ma fenêtre,
Je croyais voir les feux de l'Enfer

Le lendememain matin, il n'y avait plus que des cendres .

Aragon (1 bis, 2 et 3) Conférence de Marjolaine Vallin


Première étape

Les Amants séparés, Le Crève-coeur(1940)

Aragon, combattant lors de la première guerre mondiale , est de nouveau mobilisé en 1940

Ce texte autobiographique est un poème de l'absence, proche de la poésie d'Apollinaire.
C''est une lettre intimiste d'adieux à Elsa, à la syntaxe bouleversée .
Cependant, quelques indices de résistance se glissent dans les derniers vers de ce poème doloriste :
"D'un monde merveilleux où toi seule sauras
Que si le soleil brille et si l'amour frissonne
C'est que sans croire même au printemps dès l'automne
J'aurai dit tradéridéra comme personne "

Richard II quarante , le Crève -coeur (1940)
(dit par Aragon )

"Ma patrie est comme une barque
Qu'abandonnèrent ses haleurs
Et je ressemble à ce monarque
Plus malheureux que le malheur
Qui restait roi de ses douleurs "
...
"Taisez-vous oiseaux querelleurs
Vos chants sont mis en quarantaine
C'est le règne de l'oiseleur
Je reste roi de mes douleurs "
Dans ce poème de"contrebande ", paru sous son nom, Aragon s'invente un double littéraire -leRichard II de Sakespeare _pour parler du drame que vit la France en 1940, drame que suggère la métaphore de "l'oiseleur"


Deuxième étape
Poésie de "contrebande", codée dans laquelle Aragon se réclame de la poésie courtoise, du "Trobar clus "pour lutter contre l'idéologie nazie

Richard Coeur de Lion (les yeux d'Elsa, Seghers )
(...)
"Tous les français ressemblent à Blondel
Quel que soit le nom dont nous l'appelions
La liberté comme un bruissement d'ailes
Répond au chant de Richard Cieur de Lion "

Le début du poème est autobiographique: arrêtés à Tours ,Aragon et Elsa ont été "reclus "-sans être reconnus-dans la prison de cette ville .
La suite du texte évoquant le combat de "tous les français",le "nous devient collectif et le poète s'identifie à Richard Coeur de Lion

Poésie codée...dont le risque est l'obscurité .Le poème "Ce que dit Elsa "souligne ce danger :
"Tu me dis que mes vers sont obscurs et peut-être
Qu'ils le sont moins que je ne l'ai voulu
Sur le bonheur volé fermons notre fenêtre
De peur que le jour n'y pénètre
Et ne voile à jamais la photo qui t'a plu "

Dans sa réponse à Elsa , Aragon admet son exigence de clarté , sans vraiment renoncer au double sens des mots :
" Tu me dis Si tu veux que je t'aime et je t'aime
Il faut que ce portrait que de moi tu peindras
Ait comme un vers vivant au fond du chrysanthème
Un thème caché dans son thème
Et marie à l'amour le soleil qui viendra"


Ce que dit Elsa (Les Yeux d'Elsa, Seghers )




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Troisième étape:
Poésie de résistance
A partir de 1943, Aragon écrit dans la clandestinité littéraire et poétique, sous plusieurs pseudonymes dont celui de "François la Colère" -qualifié de transparent par F.Mauriac -
Le Musée Grévin est un long poème de circonstance, daté,virulent , mal aimé , jamais réédité,qui s'inscrit dans la lignée épique et satirique des Tragiques d'Agrippa d'Aubigné et des Châtiments de Victor Hugo.
Aragon dénonce l'ennemi intérieur: les représentants du régime de Vichy -essentiellement Laval- et les collaborateurs .
Le chant II "Fantômes, fantômes, fantômes" allie fantastique et satire
Le chant VII représente ,en l'inversant,l'évolution de la poésie d'Aragon :du registre épique au registre lyrique. les dernières strophes "Je vous salue ma France"chantent l'espoir et anticipent la liberté retrouvé
e .

Aragon (1) Conférence de Marjorie Vallin




Article et photo Ouest-France (Y. Halopeau)

Aragon,Le Musée Grévin
I
Au quatrième été de notre apocalypse
Une étrange pâleur paraît sur l'horizon

Est-ce qu'on toucherait à la fin de l'éclipse
L'espoir palpite dans la paille des prisons

Entendez-vous gémir la nuit comme une porte
C'est l'aurore qui fait les bourreaux blémissants

Les princes inquiets rentrent sous bonne escorte
Chez leurs femmes laver leurs habits pleins de sang

L'empire de la peur jusqu'ici leur domaine
Au torrent des discours donne un cours différent
(...)

Tendres mirages (2)

                                                                Jeanne Cardinal :                          interprétation picturale du recue...