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Le Manoir appartenait aux cousins Lefèbvre d'Anneville, où Barbey passait ses vacances , ce qu'il évoque dans sa Correspondance (Lettres à Elisabeth Bouillet)
Si l'on confronte les descriptions du manoir avec la réalité, on mesure la manière dont Barbey concentre des détails vrais pour les grandir et leur donner une note romanesque , voire romantique ...
"Ce château, d'un aspect sévère, est bâti sur le bord de la mer, au pied d'une falaise qui le domine. La mer est si proche qu'à certaines époques de l'année , elle vient battre le mur de la grande cour , construit en talus, pour mieux résister à l'effort des vagues . " (p. 356, La Pléiade)(...)
"Les premières maisons de ce village- le manoir de Mme de Flers en est une - sont presque toutes enceintes d'un mur de cour ou de jardin, avec un escalier extérieur et intérieur qui conduit sur le galet du rivage et dont la mer- dans ses grands pleins - gravit et bat les marches comme celles des escaliers de Venise."(p.371)Cette demeure devient, dans le roman, celle de la Marquise de Flers, grand-mère d'Hermangarde et la jeune femme vit le début heureux de de sa lune de miel dans ce "nid d'Alcyon": "cette mer enflammée comme son âme, cette soirée, aux ardentes mélancolies, qui répondit si bien à tout ce qui brûlait en elle, lui sacrèrent ce petit village de Carteret où elle venait cacher sa vie". (P373, La Pléiade)
Comment ne pas voir un double de Barbey en l'aventurier Marigny,"né près de la mer(qui) avait été élevé, les pieds dans son écume "et de tous les souvenirs de son enfance, l'idée du temps passé en face de l'océan était le seul qui ne le faisait pas souffrir" ?(P.368) Passage à rapprocher du Memorandum du 13 décembre 1864:"Ai revu la mer- ma mer, que je pourrais orthographier ma mère; car elle m'a reçu, lavé et bercé tout petit" Note de Jacques Petitdans l'édition de la Pléiade, reprise par Mme Isabelle Barré.
Cependant, ce bonheur sera éphémère, Vellini, la vieille maîtresse aura raison de l'amour et de la fidélité de Ryno, et l'un des signes annonciateurs du malheur sera le Criard (Chapitre VII), "superstition de ces rivages "(une ) de ces légendes semblables à celles que Walter Scott nous a rapportées de l'Ecosse"
-"Mais ce n'est pas un cri d'homme que nous avons entendu, fit Hermangarde sur qui le cri avait produit un effet de terreur inexplicable"(...)
Et Ryno a beau vouloir rassurer Hermangarde, "il savait bien qu'elle ne s'était pas trompée, et même il savait de quelle poitrine ce cri étrange était sorti"(p.415)
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Miss Yves, il n'est jamais trop tard pour m'envoyer une maison!!!
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