dimanche, novembre 04, 2018

A destra! Permesso !

   C'est bien connu: à Venise, le plus gros de la foule se concentre sur la piazza San Marco et se presse pour photographier le Rialto sous le meilleur angle.





    Si l'on prend  le labyrinthe des ruelles adjacentes, le flux se répartit en ruisselets que les guides s'acharnent à canaliser: "A sinistra! A sinistra!"répètent-ils inlassablement pour que ne se gênent pas les courants contraires, pour qu'il reste un passage libre au milieu des deux files de touristes.


   Cherche-t-on à retrouver son chemin pour rejoindre l'embarcadère ? Il suffit de repérer la direction "Per Rialto"(vers le Rialto) qui ramène inévitablement vers la place Saint Marc.


  Dans la  cour du Million -ou des Merveilles -se trouvait  la maison de Marco Polo," qui visita les plus lointaines contrées de l'Asie  et qui les décrivit"
« qui furono le case di Marco Polo che viaggio le piu lontane regioni dell Asia e le descrisse »



   
     Son  manuscrit "Le Million" (allusion aux millions que possédait le Grand Khan )  fut édité par le savant éditeur Ramusio. 

    Mais des études montrent que ce livre a été initialement rédigé en français, sous la dictée, et que le titre originel est bien "le devisement du monde". Il a eu aussi pour titre "Le livre des Merveilles".




     "Permesso !"s'exclament les vénitiens pour se frayer un passage.


 A moins qu'ils ne s'irritent de l'invasion des touristes qui les gênent et indirectement les chassent à l'extérieur de la ville, les anciens hôtels particuliers devenant hôtels de tourisme.



     "Permesso ? Pourquoi devrais-je m'excuser, demander le passage, alors que  je suis chez moi?"
     C'est en substance, ce que nous avons entendu sur cette place remarquable par l'ancienne réserve d'eau construite en son centre.



Frontispice

« Sur l'eau verte, bleue ou grise
Des canaux et du canal,
Nous avons couru Venise
De Saint-Marc à l'Arsenal.

Au vent vif de la lagune,
Qui l'oriente à son gré,
J'ai vu tourner ta Fortune,
O Dogana di Mare!

Souffle de l'Adriatique,
Brise molle ou sirocco,
Tant pis, si ton doigt m'indique
Fusine ou Malamocco !

La gondole nous balance
Sous le felze, et, de sa main,
Le fer coupe le silence
Qui dormait dans l'air marin.

Le soleil chauffe les dalles
Sur le quai des Esclavons;
Tes détours et tes dédales,
Venise, nous les savons !

L'eau luit; le marbre s'ébrèche;
Les rames se font écho,
Quand on passe à l'ombre fraîche
Du Palais Rezzonico. »

Henri de Régnier

15 commentaires:

  1. Des impressions constratées - et un sentiment mitigé... La Sérénissime n'est plus si sereine, et je me suis effarée de ces flots touristiques - même en décembre! Mais pourtant, il suffit parfois de s'éloigner si peu des parcours prévus pour se perdre et retrouver la vie des Vénitiens. Je pense qu'en très haute saison, ce doit être plus difficile... Je me suis promenée dans ta vision de Venise avec plaisir. Merci!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je me suis promené tout un été à venise... sans la foule des touristes ...dans les années 50..:))) avec plaisir je revois ces ruelles...bises

      Supprimer
  2. ce que je préférais à Venise c'était me perdre... notre hôtel était près de la gare et nous trouvions souvent des chemins différents pour traverser d'un quartier à l'autre choisissant un des 4 ponts !

    RépondreSupprimer
  3. Visiter Venise, ce serait donc se perdre et aller "a destra" peut-être. Bises jurassiennes pour quelques jours.

    RépondreSupprimer
  4. Excellent reportage, texte et photos.
    Merci pour les informations fournies à propos du "Sotoportego del Milion", ainsi que pour le poème d'Henri de Régnier.

    Les sotoportegi vénitiens sont assez semblables aux soustets de Provence : des passages publics aménagés sous une ou plusieurs maisons d'habitations, datant souvent du Moyen-Âge.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Très juste!
      Merci pour les liens.

      Supprimer
    2. L’article a , en outre, le mérite de dèfinir les mots suivants :Calle, (i),Campielli, corti.

      Supprimer
    3. Quant aux soustets, j’en ai vu de plus ètroits que ceux montrés sur le lien, très prècisèment à Sisteron oû ils sont nommès « andrones »
      J’avais fait un article â ce sujet.

      Supprimer
    4. Grand merci pour ces andrones que j’ignorais et qui viennent à point pour élargir mes connaissances.
      Cependant, quoique proche je vois que le sens du mot androne est sensiblement différent de celui de soustet.
      Alors qu’un soustet est un passage public ménagé sous une habitation (ou plusieurs selon sa longueur) à Sisteron les voûtes des andrones ne sont pas toujours des maisons (souvent de simples arches) et les ruelles sont pour la plupart en escalier.
      Au passage, j'ai appris l’autre signification du mot androne.. et au final je suis fort contente de nos échanges, c'est très enrichissant.

      Supprimer
  5. Coucou Miss Yves.
    Tiens donc, je n'ai pas mis mon grain de sel ici ?
    Incroyable cette collection d'images don tu nous gratifie, merci .
    Très bonne semaine, A +

    RépondreSupprimer
  6. Suis pas toute nette ce matin. Je pensais être sur le blog de mon ami romain, Nazzareno et en te lisant je me demandais pourquoi il écrivait en Français.
    Il est sûr qu'il y a invasion de touristes mais cela se comprend. Dommage que le beau n'ait pas été de la partie. Merci pour toutes ces photos.
    Belle journée !

    RépondreSupprimer
  7. Moi aussi.
    (Je retrouverai le lien vers mon billet /Sisteron et sur les andrones).

    RépondreSupprimer
  8. https://photograff.blogspot.com/2011/07/cliches-en-vrac-35-balade-sisteron.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour le lien, grâce auquel (de fil en aiguille) j'ai découvert plein de choses sur Paul Arène dont je ne connaissais pas grand chose en dehors de La Cigale. Notamment son rôle dans l'écriture des "Lettres de mon Moulin".

      Supprimer
  9. J'ai entendu "permesso" sur un pont et plus tard dans l'autobus à Rome. J'ai appris l'usage de ce mot.
    Mais nul besoin n'a été de "a sinistra" car nous n'étions que deux, il me smeble qu'il n'y avait pas trop de monde.
    Au marché du Rialto (que je reconnais) nous avons acheté des fruits et deux tomates
    Un ami résident nous a appris ce qu'il savait sur la collecte d'eau à Venise

    RépondreSupprimer

Tendres mirages (2)

                                                                Jeanne Cardinal :                          interprétation picturale du recue...