"La propriété surplombait directement la mer, visible derrière les grilles, et elle se trouvait exposée à toutes les tourmentes atmosphériques, à l'image de ce qui serait ma vie, qui n'a pas été calme".
Christian Dior
Quatre tableaux du peintre Paul-César Helleu (1859-1927), un des modèles d'Elstir dans l'oeuvre de Proust, évoquent ces deux univers, terrestre et aquatique.
Lien personnel ici / Helleu
A gauche dans la vitrine, une tunique traitant le motif brodé de la rose en lamé doré rappelle une pensée de Robert de Montesquiou (1855-1921), dandy et homme de lettres, personnage éminent du monde de Marcel Proust: "A la Reine qui fut la plus sage en l'année/le Souverain Pontife offre la Rose d'Or".
C'est la rose mystique de la tradition religieuse et de l'art sacré.
Plusieurs modèles portent le nom de Saadi, comme dans les vers du poète persan du Jardin des roses (XIII ème siècle) et de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859).
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
En 1911, la famille Dior s'installe à Paris et conserve la villa comme lieu de villégiature.
La vie artistique parisienne nourrit l'imaginaire du jeune homme qui va ouvrir une galerie à la fin des années 20 .
"Notre ambition était d'y exposer autour des maîtres que nous admirions le plus: Picasso, Braque, Matisse, Dufy les peintres que nous connaissions personnellement et estimions déjà beaucoup: Christian Bérard, Salvador Dali, max Jacob, les frères Bermann ..."
Devenu couturier, l'art sera pour lui une source d'inspiration toujours renouvelée, tout comme la rose et les autres fleurs.
A l'époque du Flower Power, Philippe Guibourgé lance la ligne de prêt à porter Miss Dior, qui reprend les illustrations de René Gruau, dans les tons de rose les plus vifs.
Dans les années 80, Marc Bohan (directeur artistique de 1961 à 1989) fait vibrer la couleur rose pure à la manière des dripping de Jackson Pollock.
Et plus tard, John Galliano rend hommage à la touche picturale dynamique de René Gruau, qui s'affirme ici sur l'affiche .
Coucou Miss Yves.
RépondreSupprimerTout a l'honneur de la rose et du rose...
Superbe ton aquarelle.
Très bonne journée, A +
Joli bassin !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les fleurs posées sur la table.
J'aime beaucoup ton aquarelle, tu es douée.
La robe à gauche de la première photo me fait penser à du Courrèges ou à du Ungaro mais en plus long.
Bonne journée !
une page pour un plaisir intense...comme la rose !
RépondreSupprimertu m'as donné envie de relire Saadi
Elle est belle la photo de ton bandeau, elle est fulgurante
RépondreSupprimerJe ne comprend pas très bien comment la rose entre en jeu pour les créations. Ma mère avait une très jolie robe de cocktail lamée que je lui ai vu porter, ce que je n'aurais pas pu : je l'ai essayée lorsque j'ai été en âge mais le tissu grattait, piquait horriblement. Il faut souffrir pour être belle ?
Los cuadros, tienen unas preciosas pinturas y esos modelos de una gran firma, siempre tendrán un valioso valor.
RépondreSupprimerBesos
Vraiment superbe, ton aquarelle.
RépondreSupprimerJ'aime la dernière photo pour son contraste avec la rigidité des modèles précédents, enfin des formes féminines !
Magistrale ! l'affiche de Gruau.
Merci Tilia.
RépondreSupprimerA quand un nouveau billet dans ton grenier?