lundi, juillet 28, 2025

Au musée de Pont-Aven (5)

Sous l'impulsion de peintres américains comme Robert Wylie, Henry Bacon et Charles Way, une colonie d'artistes anglais, scandinaves ou hollandais s'installa à Pont-Avec vers 1865.

Les paysagistes s'essayent à la peinture sur le motif, et, la forêt de Fontainebleau étant prise d'assaut, ils se tournent vers la Bretagne.



 Hermanus-Franciscus Van der Anker et Fernand Quignon, Enseigne de l'ancienne pension Gloanec, vers 1880, h/bois, 87X140, don de la famille Lomenech

Cette enseigne, placée au-dessus de la porte d'entrée témoigne de cette nouvelle tendance: vaste parasol, tabouret pliant, recherche d'un site en plein air -port-Manec'h ,  situé à l'embouchure de l'Aven, à quelques kilomètres de ce qui deviendra la cité des peintres, avec l'arrivée de Gauguin et de ses amis.

La représentation reste naturaliste, avant que ce groupe n'impose une vision subjective de la nature.


 

  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Elin_Danielson-Gambogi

 







https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeune_Bretonne_%C3%A0_la_cruche



    Dans les collections permanentes sont exposées les oeuvres des amis, disciples de Gauguin Filiger, Meijer de Haan, Moret etc. ) ce qui a  abusivement donné le nom à une "école de Pont-Aven" alors que Gauguin haïssait ce terme d' "Ecole"-  les plus célèbres étant Emile Bernard et Paul Sérusier.

Céramiques, techniques d'impression sont également présentées, ces dernières en rapport avec le japonisme.




Avec ce groupe, composé d'"amis",  d'individus indépendants -voire dissidents- est née la liberté en peinture.

  

                          Maxime Maufra, La Crique, 1894, H/Toile 80X100



 Valloton, paysage avec arbres, (1911) musée de Quimper (prêt au musée de Pont-Aven)


  Le parcours s'achève avec les Nabis (Maurice Denis, Lacombe) et" l'après Gauguin ", représenté par la donation Deyrolle.(Tableau ici, autoportrait au figuier)

"Jean Deyrolle est le petit-fils du peintre Théophile Deyrolle. Il commence à peindre en autodidacte à Concarneau avec sa cousine Jeannine Guillou et Lionel Floch.

 Cet autoportrait relève de sa période figurative de 1932 à 1944. Il choisit, ensuite, l'abstraction après sa découverte des écrits et de la peinture de Paul Sérusier dont il retient la théorie."

Guide du musée ici 












vendredi, juillet 25, 2025

Pause florale

    Avant de reprendre notre visite du musée de Pont-Aven, voici quelques photos du jardin botanique de Coutances.


Clin d'oeil au festival Jazz sous les pommiers .


Tous les ans, les jardiniers renouvellent la décoration florale selon les saisons.


Celle de l'été 2025 a pour thème :les monuments emblématiques de Normandie, citons Le Mont Saint-Michel.




Les jardiniers font merveille, mais le summum de l'art, aux dires de tous,  reste ce piano.



lundi, juillet 21, 2025

Au musée avec les sorcières (4)

Musée de Pont-Aven , du 7 juin au 16 novembre 2025.     

 Dans l'imaginaire collectif, les sorcières ont longtemps représenté l'image de la vieillesse , du vice et du mal.

     Mais en 1862, la publication de  La Sorcière de l'historien Jules Michelet marque un tournant: 

celle-ci  incarne la révolte, la connaissance et l'harmonie avec la nature, amorçant un idéal d'éco-féminisme.


     Clémentine Dondey, dans La Devineresse étudiant un livre de nécromancie ou La tireuse de cartes  combine  deux visions : le stéréotype  du chat maléfique et  la quête d'une femme explorant les arcanes d'un savoir autre.


     Comme son titre l'annonce, l'exposition "Sorcières, fantasmes, savoirs, liberté" montre            les regards ambivalents portés sur la sorcière: 
       femme forte et indépendante,  facteur de désordre,  objet et de détestation et de        fascination .



     La Sorcière au chat noir (A droite) de Paul Ranson reprend l'imagerie traditionnelle dans des couleurs soudes , tandis que ses trois sorcières sur fond azur autour d'un chaudron flamboyant évoquent plus un feu de joie que les flammes de l'enfer!

     L'artiste contemporaine KIKI Smith revalorise l'image des animaux nocturnes dans une carte du ciel pleine de lumières -que la photo ne peut pas restituer.




   
  La femme-vampire, dangereuse sphinge et sirène , se trouve déclinée à l'envi dans la peinture symboliste, décadente et  fin de siècle , telle qu'elle apparaît :
 -dans les tableaux d'Alfred Mossa, 
  -les élégantes gravures d'Aubrey Beardsley  
 -et dans le relief en papier mâché d'Arnold Böckling, Bouclier avec le visage de Méduse, la quintessence de la fascination.











Intemporelle Circé : PornoKratès, Félicien Rops 




Voici un avis prouvant que les "sorcières" scandalisent toujours et que l'art risque la censure...
Surprenant au XXI ème siècle, mais après tout, mieux vaut ce petit carton que reléguer  l'oeuvre dans les réserves ou les cartons ....






        

     Le XXème siècle s'amorce, et bientôt de petites révolutions : les femmes font de la bicyclette,  se feront couper les cheveux et afficheront des amours saphiques... de quoi crier à la sorcellerie !

     Quel humour et quelle jovialité dans cette chevauchée ...fantastique !




             


                     

                            Pièce de Victorien Sardou, créée en 1903.

          En 1904, Sarah Bernhardt triomphe à Paris et à Londres, dans le rôle de Zoraya,                                       la Sorcière de Victorien Sardou. 

                        http://www.corpusetampois.com/cae-19-abbema032.html


"Créée en décembre 1903, La Sorcière connaît un vif succès dans l’interprétation de sa mythique créatrice, Sarah Bernhardt. 
Afin que l’ouvrage soit mis en musique, André Sardou adapte le texte en respectant scrupuleusement le drame original écrit par son père. 
L’action se passe à Tolède au temps où l’Inquisition condamne toute relation entre Espagnols et Maures. S’avouant un amour réciproque, mais interdit, Don Enrique et la jeune guérisseuse Zoraya prennent la fuite en faisant une victime parmi les hommes de l’Inquisition. Pour sauver Enrique, Zoraya prend la responsabilité du crime et avoue, devant le tribunal du Cardinal Ximenes, avoir célébré le sabbat. Elle est condamnée au bûcher pour sorcellerie, mais aura la vie sauve si elle accepte de guérir la fille du gouverneur. Bien que Zoraya tienne parole et délivre Dona Joana de son enchantement, les deux amants sont condamnés et préfèrent s’empoisonner pour mourir ensemble."

vendredi, juillet 18, 2025

Au musée de Pont-Aven (3)

                                                          Genèse et renaissance:

1939: en août, la ville appose une plaque commémorative sur l'ancienne pension Gloannec 

Exposition consacrée au groupe de Pont-Aven inaugurée à l'Hôtel Julia.

1953: Cinquantenaire de la mort de Gauguin, rétrospective organisée à l'hôtel de ville de Pont-Aven


1950: création de l'association des Amis de Gauguin. 
Mission: promouvoir les peintres de Pont-Aven grâce à des expositions temporaines.



1985:1er juin , inauguration du premier musée de Pont-Aven.
2012: 1er juin, l'institution est intégrée à Concarneau Cornouailles Agglomération. 
Septembre, fermeture pour travaux.
2016, 26 mars, ouverture du nouveau musée.

Source:Le nouveau Musée de Pont-Aven, Un écrin pour Gauguin et l'école de Pont-Aven, L'objet d''Art, Hors -séerie.


Le thème des expositions temporaires s'est élargi.

Cette année, focus sur le thème des sorcières .

Le tableau préraphaélite ci-dessous a servi d'affiche pour l'exposition.

 


Le tableau d'Edgar Maxence introduit le visiteur dans l'univers des sorcières et des magiciennes.



Autre légende bretonne: Les lavandières de la nuit, Yan' Dargent (Musée de Quimper, en rénovation)
 


Le peintre du légendaire breton

A partir de 1850, il expose régulièrement au Salon à Paris. Une institution où les œuvres exposées sont rigoureusement sélectionnées. Il y est enfin remarqué en 1859 avec le tableau Saint Houardon, acheté par l’Empereur Napoleon III et bientôt déposé dans l’église du même nom à Landerneau.

Puis en 1861, ce sont les Lavandières de la nuit qui sont appréciées, notamment par Théophile Gautier : l’année suivante ce tableau est exposé à Londres et vendu en Ecosse. C’est aujourd’hui le tableau le plus connu de l’artiste, notamment pour ses arbres aux formes anthropomorphes et zoomorphes. Ces dernières années, il a par exemple été exposé à Paris (aux Galeries nationales du Grand Palais en 2006-2007, « Il était une fois Walt Disney, aux sources de l’art des studios Disney »), à Lille (au Palais des beaux-arts en 2022, « La forêt magique »), à Landerneau (au Fonds Hélène et Edouard Leclerc en 2023, « Sur les traces de Tolkien et de l’imaginaire médiéval, peintures et dessins de John Howe »)



(A suivre)


mardi, juillet 15, 2025

Promenade au bord de la rivière (2)

L'Aven 

Le dicton énonce :

"Pont-Aven ville de renom, 14 moulins, 15 maisons"


 

     La rivière permettait de l'énergie hydraulique. Elle fut utilisée par les meuniers, les scieries, les fabricants de papier et les éleveurs de poissons.
     Ses blocs de pierres servirent à la construction de barrages.




     Terre des peintres depuis le milieu du XIX ème siècle, ce village à l'écart du monde est désenclavé par l'arrivée du train à Quimperlé en 1832.

     Henry Bacon le traverse en 1864 et déclare: "c'est le plus joli village que j'avais vu jusqu'à présent".

 

L'été suivant, Robert Wyllie s'y établit et fait venir de nouveaux confrères. 

Si l'on retient aujourd'hui les noms de Gauguin et de Sérusier, avec "l'école de Pont-Aven", notons que les Français étaient rares dans les premiers temps, alors que les les américains, artistes et touristes originaires des pays du Nord y étaient légion.


     Dans les années 1880, plus d'une centaine de peintres séjournaient à Pont-Aven , essentiellement  l'été, tous surnommés "Les Américains" par la population.



     Aujourd'hui, une soixantaine de galeries perpétuent cette tradition picturale, et les touristes parcourent les lieux qui ont inspiré Gauguin et ses amis: le bois d'amour, la chapelle de Trémalo, les moulins, le site de  l'ancienne pension Gloanec.



    Au centre du bourg, le nouveau musée , ouvert au public depuis 2016 présente les collections permanentes et des expositions temporaires, cette année, "SORCIERES ,  fantasmes, savoirs, liberté"

Au musée de Pont-Aven (5)

Sous l'impulsion de peintres américains comme Robert Wylie, Henry Bacon et Charles Way, une colonie d'artistes anglais, scandinaves ...