jeudi, août 11, 2011

"Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir"

Comment ne pas songer, dans l'église abbatiale de Fontevraud, devant les gisants d'Aliénor d'Aquitaine, de son second mari, le roi Henri II Plantagenêt, fondateur de la dynastie angevine d'Angleterre, et de leur fils Richard Cœur de Lion, au magnifique poème de José-Maria de Heredia, "Vitrail"?









Vitrail

Cette verrière a vu dames et hauts barons /
Étincelants d'azur, d'or, de flamme et de nacre,/
Incliner, sous la dextre auguste qui consacre,/
L'orgueil de leurs cimiers et de leurs chaperons ;/

Lorsqu'ils allaient, au bruit du cor ou des clairons,/
Ayant le glaive au poing, le gerfaut ou le sacre, /
Vers la plaine ou le bois, Byzance ou Saint-Jean d'Acre,/
Partir pour la croisade ou le vol des hérons./

Aujourd'hui, les seigneurs auprès des châtelaines,/
Avec le lévrier à leurs longues poulaines, /
S'allongent aux carreaux de marbre blanc et noir ./


Ils gisent là sans voix, sans geste et sans ouïe, /
Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir /
La rose du vitrail toujours épanouie //


José-Maria de Heredia (1842-1905) les Trophées

10 commentaires:

  1. Je découvre ce beau texte...
    Et en plus toute une leçon d'histoire...
    Bonne journée A +

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  2. Ces gisants impressionnent et le poème est beau. Il colle si bien bien à la situation.

    Tu sais, mon Epoux à moi n'est pas très poisson non plus. A part la saumonette et le cabillaud.
    Par contre il se régale d'un plateau de fruits de mer et d'une bonne langouste. Pour cette dernière, il va lui falloir attendre qu'on retourne là où elles sont beaucoup moins chères qu'en Métwoploe.

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  3. Ils ont été puissants, aimés peut-être mais ils sont morts et pour le moment nous sommes vivants, c'est toujours ce que cela m'inspire les cimetières ou les tombes.
    On note l'emploi de la couleur qui est restée alors qu'ailleurs elle s'est effacée. Veuve et remariée, le destin d'une reine est bien compliqué et sa vie bien remplie à enfanter des héritiers.

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  4. Les gisants m'impressionnaient petites et continuent a me faire le meme effet.
    Un poeme qui colle de pret aux images que tu nous proposes. Un plaisir a lire, a relire? je n'en ai pas le souvenir.

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  5. ainsi je viens de lire que tu as eu une panne (presque) sur la route sans personne à qui parler véritablement puisque je n'étais pas dans les parages je suis revenue pour préparer les valises (comme Liliane de G. Marchais) pour une destination nouvelle que je vais te préciser par e mail. Je serai vraiment de retour à partir du 2 septembre et j'espère qu'alors si tu reviens on pourra se voir.
    j'aime beaucoup ton message c'est la première fois que je vois des gisants avec leur couvre-lits.
    à +

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  6. Des couvre-lits! Elle est bien bonne celle-là!
    En fait j'apparais toujours avec ce !
    aucune idée d'où cela peut venir.

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  7. Ah oui couvre-lits effectivement! Je n'avais pas regardé d'assez près.

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  8. Le gisant d'Aliénor d'Aquitaine m'inspire le plus, avec son livre à la main elle nous entraîne vers une lecture éternelle ????
    Le poème, que je ne connais pas, leur sied à tous!

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  9. Such an interesting family, those Plantagenets. And Eleanor of Acquitaine was a formidable woman.

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  10. Je suis revenue un peu en arrière et je me rends compte qu il y a pas mal de posts intéressants que je n'au pas vus. Il faudrait pouvoir se partager en deux ou en trois pour avoir le temps de tout faire...

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