samedi, mars 09, 2013

Octave Feuillet (7) : Théâtre (ou Dites-le avec des fleurs)

  

  
La visite au Archives départementales, sous la conduite de M. Gilles Désiré dit Gosset a permis au petit groupe des AMM de découvrir des articles de journaux  consacrés à la production  théâtrale d'Octave Feuille-dont certains sont mis ici en parallèle avec :.
 
 le chapitre XV de, Quelques années de Ma Vie de Valérie Feuillet Dalila, (1857) "La rue de Chabrol fut abandonnée pour un appartement meublé, rue Duphot, où nous nous installâmes joyeusement comme des écoliers. Mon mari passait presque toutes ses journées au théâtre. Cela marcha bien d'abord, mais bientôt il rentra les nerfs exaspérés. Mademoiselle Fargueil, qui remplissait dans la pièce le rôle de la princesse Falconnieri, avait-elle -même des nervosités insupportables. Elle se fâchait, elle rendait le rôle, elle le reprenait en pleurant; se trouvant mal et crachant le sang par-dessus le marché. Mon mari commençait à regretter la pêche à la ligne et la paix de sa triste maison.Moi je regrettais les enfants et ma mère, mais j'étais heureuse pourtant dans ce Paris de mes rêves."
La première représentation,  après six semaines de répétitions, fut un triomphe fêté dans l'euphorie: l'acteur principal se jeta au cou de l'auteur et, ajoute Valérie Feuillet, "je crois que Fargueil en fit autant quand il alla la complimenter dans sa loge; car, en l'embrassant à mon tour, j'aperçus sur son habit la trace de deux bras poudrés qui devaient être ceux de la princesse Falconnieri."
Mais en rentrant rue Duphot, le triomphateur  " trouva une dépêche qui le terrassa: son père venait de mourir, enlevé brusquement par sa terrible goutte. Ce coup de foudre lui fit oublier toutes les joies des heures précédentes.Il s'en voulut d'avoir quitté le vieillard, de n'avoir pas tenu sa main au moment suprême. Il se reprocha sa gloire, il maudit ceux qui l'avaient arraché pour la conquérir, à sa vie de sacrifices et de devoirs. Ses cris et ses sanglots me fendaient l'âme, j'étais à ses genoux sans pouvoir l'apaiser" 

 Caricatures /Dalila,  -Vaudeville_ "Le salon de la Princesse. l'heureux désordre! Comme c'est nature!" Légende: "Melle Fargueil a encore plus de talent que de crinoline; c'est beaucoup dire!"
Argument dramatique de Dalila: « Toute femme qui n’est pas à Dieu est à Vénus »
Cette pièce fut reprise en 1870 au Théâtre Français, et jouée, de façon piteuse, aux dires de Valérie Feuillet, dans la ville natale de l'auteur.( Souvenirs et Correspondances, Chapitre XV)"Je crus mourir de rire en voyant arriver le cercueil qui ramenait la fiancée d'André Rawsein en Allemagne sur une brouette"(...) je suis sûre que si mon mari eût  assisté à ce transport de la pauvre Marthe sur cette brouette de commissionnaire, il se fût évanoui dans l'assemblée"
Heureusement, Octave Feuillet n'assistait jamais aux représentations jouées par des comédiens amateurs, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir des attentions très délicates pour les comédiennes, leur faisant porter des *bouquets de fleurs, attentions pas toujours comprises. Ce fut le cas cette  fois-ci ,  la  jeune personne qui tenait le rôle de Marthe , ayant accueilli les fleurs  avec ces paroles  peu gracieuses: "F. -moi ça là "
................................................................................................................................................................;

Chamillac (1888)


Chamillac au Théâtre français, pièce en 5 actes , dans l'Illustration, journal universel, N 2251
Sophie Ledieu baisant la main de Madame de Tryas, 3ème acte

..................................................................................................................................................;
Argument  dramatique de Chamillac:
Le comte de Chamillac,qui  dans sa jeunesse , a commis une mauvaise action, veut se racheter en secourant avec indulgence,ceux qui, comme lui, ont commis une faute.

Référence /Article du journal Le Scapin, vendredi 16 avril 1886
.....................................................................................................................................................


Dans le Journal illustré, Un Roman parisien, (1882) pièce en 5 actes .
...............................................................................................................................................................

Dans le même chapitre des Souvenirs et Correspondances de Valérie Feuillet, à propos d'une autre pièce, le Sphinx, il est question des deux principales  comédiennes  Croizette et Sarah Bernardt, qu'Octave Feuillet décrit longuement dans  lettre:

"C'est la première fois dans ma longue carrière que je rencontre la vraie comédienne des romans, la comédienne courtisane du XVIII ème siècle, élégante, maquillée, excentrique, insolente, gamine, c'est la Desmares ou la Duthé".
(...) Elle répète son rôle avec assez de soin et la sombre gravité qui convient.Elle a par moments d'assez belles poses à la Rachel ."

Il évoque la  toilette soignée dans laquelle elle vient répéter, ses bizarreries: "elle vous rit au nez en croquant  des chocolats dont elle a les poches pleines.Tire un petit étui dans lequel il y a un petit blaireau qu'elle passe sur ses lèvres pour leur rendre leur teinte de carmin. Montre ses dents blanches comme des amandes fraîches et recroque ses chocolats"

Il conte ses inquiétudes un jour où  Sarah, "plus pâle et plus spectre que jamais", qui toussotait au début de la répétition, "fut prise d'une horrible quinte, d'une toux  interminable, sèche, ardente, coupée d'affreux crachements de sang qui tachent son mouchoir et ses lèvres."
(...)
"Ce vrai drame éclatant tout à coup à travers l'autre, et la mort mettant son masque sur ce joli visage de comédienne; enfin c'était extraordinaire et navrant"
........................................................................................................................................
Lire ici u ne analyse de l'oeuvre d'Octave Feuillet  , par Jean-Marie Seillan,/ Loxias
..................................................................................................................................

A propos de fleurs, savez-vous qu'à Paris ,la rue Octave Feuillet
lien ici
a été ouverte sur 
 l'emplacement de l'ancien jardin fleuriste de la Ville de Paris.?

C'est  un arrêté du 28 décembre 1894  qui lui donna le nom du romancier et dramaturge Octave Feuillet 
(Saint-Lô, le 10 août 1821 - Paris, le 28 décembre 1890), membre de l’Académie française à partir de 1862.

et que , longtemps retenu  à Saint-Lô par son père  Jacques Feuillet (malade et exigeant) , 
Octave avait chargé son frère , Eugène employé  au ministère des Finances, d'être , en quelque sorte son représentant et son agent littéraire.
Or, celui-ci n'omettait jamais de commander des fleurs et des les faire livrer aux comédiennes , les soirs de Première !

...........................................................................................................................................


Lien 
vers 
La jeunesse d'Octave Feuillet, d'après une correspondance inédite
Souvenirs de l'académicien Henri Bordeaux 
Autre lien



17 commentaires:

  1. Anonyme3:08 AM

    °º✿✿°º✿✿°º✿✿°º✿✿º°
    Coucou et merci
    pour cette publication qui m’intéresse beaucoup !!!!
    BISOUS
    et jolies pensées de l'autre bout du monde !
    °º✿✿°º✿✿°º✿✿°º✿✿º°

    RépondreSupprimer
  2. "Le soleil du dimanche" doit faire grève à Tournefeuille soit dit en passant...
    Inestimables ces tranches de vie relatées par Valérie.

    RépondreSupprimer
  3. Thérèse: ici aussi, l"e soleil du dimanche "fait défaut et de la neige est annoncée pour demain!

    RépondreSupprimer
  4. wouah!!! je viens de rattraper mon retard, car tu postes presque plus vite que ton ombre et pas n'importe quoi. Je vais revenir pour aller vers les liens..
    Ici nous venons d'avoir un énorme orage!!! 'est n'importe quoi§ je pense que Valérie feuillet aurait écrit quelques lignes à ce sujet.

    RépondreSupprimer
  5. Marguerite_Marie: Valérie (pour les intimes) a décrit les inondations catastrophiques qui ont ravagé la région de Divonne_Les bains, et toujours dans un style très percutant.

    RépondreSupprimer
  6. Chaque jour une découverte, tu va finir par faire de moi un érudit...
    Très bonne semaine. A + :))

    RépondreSupprimer
  7. Tu nous donnes tellement d'information que je ne sais pas par où commencer à commenter, alors ce sera par la fin et pour te dire que cette carte d'une femme avec des fleurs à ses pieds est bien délicate.

    RépondreSupprimer
  8. Hélène: ces informations feront l'objet d'articles dans la revue des Amis des musées et d'une conférence pour les journées du patrimoine .
    Ce sont donc mes notes.
    La gravure dont tu parles a plu à quelqu'un que tu connais bien!
    Est-ce que ton blogger parisien a des photos et des infos sur la rue Octave Feuillet ?

    RépondreSupprimer
  9. Hélène: ces informations feront l'objet d'articles dans la revue des Amis des musées et d'une conférence pour les journées du patrimoine .
    Ce sont donc mes notes.
    La gravure dont tu parles a plu à quelqu'un que tu connais bien!
    Est-ce que ton blogger parisien a des photos et des infos sur la rue Octave Feuillet ?

    RépondreSupprimer
  10. Retour en blanc !!!! Quelle contraste !!!
    Je suis en retard de lecture de blogs mais je reviendrai lire le tien car cette exposition m'invite ici...Les routes sont difficiles !!!!

    RépondreSupprimer
  11. Je ne sais pas, mais mon blogger c'est Peter. Tu peux lui demander! Il parle français malgré son blog en anglais. (C'est un ancien collègue.)

    http://www.peter-pho2.com/

    RépondreSupprimer
  12. Pour sûr qu'elle m'a plu la gravure. les pages des journaux aussi, d'ailleurs.
    Je n'ai plus le temps pour tout lire mais je repasserai demain.
    Peter va bien de trouver qq chose sur la rue Octave Feuillet.
    A DEMAIN !

    RépondreSupprimer
  13. Superbe cette photo avec les chevaux, j'espere qu'ils sont a l'abri la nuit.

    RépondreSupprimer
  14. Thérèse:oui, leur éleveur les bichonne!
    J'ai dû pas mal en re travailler la lumière, car il faisait gris
    Pas de neige à Toulouse ?

    RépondreSupprimer
  15. À la lecture de tes billets (pardon pour le retard, tu es au courant de mes ennuis informatiques) je vois que tout comme moi tu te passionnes pour ton sujet et tu t'immerges à fond dedans.

    Les souvenirs de Valérie et de son Octave (pour les intimes :)) méritent bien que l'on s'y attarde.

    J'y retrouve la même atmosphère que celle découverte à l'occasion de mes recherches pour ma mystérieuse madame X. Une Arlésienne dont il va bien falloir que je m'occupe sérieusement dès que j'en aurai fini avec le dernier volet des aventures de ♥ du roi René.

    La couche de neige dans ta bannière est impressionnante ! heureusement tu n'as pas l'air d'avoir eu de coupure d'électricité, puisque tu es venue jusqu'au grenier, ce dont je te remercie (j'ai répondu à ta question du mieux que j'ai pu).

    RépondreSupprimer
  16. Tilia, il faut que je relise les souvenirs de Valérie Feuillet pour trouver la trace de cette mystérieuse Arlésienne et profiter de cet indice.
    Pour l'instant, j'arrête les recherches -non, les publications sur O Feuillet-
    Coupures d'électricité dans le nord Cotentin seulement

    RépondreSupprimer
  17. Le théâtre se pratiquait beaucoup en amateur. Ma tante, pourtant "jeune fille de bonne famille" y a pris beaucoup de plaisir. Ce n'était pas à la fin du 19ème mais tout de même...

    RépondreSupprimer

Tendres mirages (2)

                                                                Jeanne Cardinal :                          interprétation picturale du recue...