samedi, janvier 31, 2015

mardi, janvier 27, 2015

"Nous ne sommes pas les derniers"





Musée des Beaux-Arts de Caen

MUSIC ZORAN(Gorizia, Italie-Slovénie, 1909 – Venise, 2005)
"Nous ne sommes pas les derniers ",1970 Fiche technique Huile sur toile H. 0,65 x L. 0,81 m Dépôt du Fonds national



Lien ici

Extrait du commentaire emprunté au site noté plus haut

"Les camps : Zoran Music à Dachau
Accusé d'appartenir à la Résistance, il est arrêté à Venise et déporté à Dachau de 1943 à 1945, où il réalise, au risque de sa vie, une centaine de dessins décrivant ce qu'il voit : les scènes de pendaison, les fours crématoires, les cadavres empilés par dizaines, c'est-à-dire l'indescriptible. Zoran Music est « saisi par une incroyable frénésie de dessiner » « peut-être une raison de s'en sortir », « peut-être une raison de résister ». Il dessine la vie au camp : « Une vie de tous les jours comme dans un brouillard, ombres et fantômes bougent. »
Entre 1970 et 1975, Zoran Music revient sur le camp où il a séjourné. Il grave et peint alors une série intitulée : "Nous ne sommes pas les derniers".
Ce fut seulement en 1970, à l'âge de soixante et un ans, que Music franchit un pas décisif. Intactes du fond lointain de sa mémoire, ces empilements de morts, ces monceaux de corps, ces morts et ces mourants étendus tantôt solitaires, tantôt par deux ou par trois, le crâne ras, les orbites creuses, le cartilage du nez étrangement saillant, les bouches noires, édentées, béantes vers le ciel, les bras recroquevillés, les doigts crispés ceux-là mêmes dont il avait voulu conserver le souvenir dans ses dessins, furtifs et terribles."



"Je prends un livre. Au hasard. Je l'ouvre, une page par le milieu. 
Vous revenez avec un plateau, deux tasses, des sucres dans une coupe. 
Vous versez le café dans les tasses. 
Du doigt, vous me montrer le livre que je tiens contre moi. 
- Zoran Music, vous connaissez ? 
Je fais non avec la tête. 
Vous vous asseyez sur un carton, moi sur la chaise en face. 
- C'est un peintre. Il habite ici, à Venise, dans le Dorsouro. 
Je regarde le livre. Le titre. La barbarie ordinaire, Music à Dachau, Jean Clair. 
Vous allumez une cigarette. 
- Cet homme est allé au plus loin dans la peinture. Il est allé dans ce qu'il était même impossible de peindre. 
Vous me parlez de lui. Longtemps. En ouvrant le livre et en le refermant. Quand vous vous arrêtez, je souris. Peut-être que vous attendez que je dise quelque chose. 
Je n'ai rien à dire. Je vous écoute."  

Claudie Gallay, Seule Venise, Actes Sud, Babel (Présentation  ici)
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Merci à Tilia pour ces compléments:
Emission /France Inter, le Camp du Struthof
Biographie de Zoran Music
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samedi, janvier 24, 2015

lignes et couleurs


Comment ne pas songer à Mondrian,

 devant  les immeubles  servant de cadre  à la sculpture monumentale de Marta Pan ,
La Perspective?




Merci, Thérèse pour ce viméo 

Si vous cliquez sur libellé
 sait-Quentin-en-Yvelines,
vous pourrez voir d'autres photos personnelles des oeuvres de Marta Pan
dont la Perspective, sous la neige, là 
et des sculptures  installées dans cette ville moderne.





lundi, janvier 19, 2015

Au gré des vents




Quartier des saules à Guyancourt :
"L'Eolienne" :  sculpture mobile en acier inoxydable, constituée de 5 pales qui tournent au gré des vents.
Oeuvre de Marcel Van Thienen réalisée en 1986. 
Liens ici et

vendredi, janvier 16, 2015

Reverdir







Lecture et analyse du calligramme ici


Château des Matignon, Torigni/Vire
Historique ici




Douces figures poignardées chères lèvres fleuries
Mya Mareye
Yette et Lorie
Annie et toi Marie
Où êtes-vous ô jeunes filles
Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie
Cette colombe s'extasie


Tous les souvenirs de naguère
O mes amis partis en guerre
Jaillissent vers le firmament
Et vos regards en l'eau dormant
Meurent mélancoliquement
Où sont-ils Braque et Max Jacob
Derain aux yeux gris comme l'aube
Où sont Raynal Billy Dalize
Dont les noms se mélancolisent
Comme des pas dans une église
Où est Cremnitz qui s'engagea
Peut-être sont-ils morts déjà
De souvenirs mon âme est pleine
Le jet d'eau pleure sur ma peine.
Ceux qui sont partis à la guerre
au Nord se battent maintenant
Le soir tombe Ô sanglante mer
Jardins où saignent abondamment
le laurier rose fleur guerrière.

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La Reverdie est un genre poétique médiéval (XIIIème S).
Ces poèmes anonymes célèbrent, le plus souvent, des amours bucoliques

Extait  , emprunté au site ci-dessus:

                                  (...)
Chevaliers l’ont rencontrée,
Bien l’ont saluée,
- Belle, où êtes-vous née ?
- De France suis la louée,
Du plus haut parage.
Le rossignol est mon père,
Qui chante sur la ramée
Au plus haut bocage.
La sirène elle est ma mère,
Qui chante en la mère salée
Au plus haut rivage.
-Belle, vous êtes bien née :
Bien êtes apparentée
Et de haut parage,
Qu’il plût à Dieu notre père
Que vous me fussiez donnée
A femme espousade !
In Le Livre d’Or de la Poésie française - Pierre Seghers - © Éditions Marabout Université – P. 44/45

lundi, janvier 12, 2015

Laine et soie

Retour à la vie quotidienne, calme et tranquille,.
Chaleur, douceur et couleurs
avec quelques clichés d'un marché (non pas de Noël), 
mais estival

dans la halle du XVI ème siècle: la Grenette, ainsi appelée car elle servait à entreposer les grains.



        On distingue le blason:« Écartelé : au premier et au quatrième de gueules aux trois pals d'or, au deuxième et au troisième d'azur à un sapin de sinople soutenu d'une chaîne de sept monts de sable aux sommets enneigés d'argent mouvant de la pointe "




Les sept monts, très importants dans l'histoire de la ville se  trouvent stylisés dans un des vitraux de l'église.


Ce marché artisanal est très convivial.


Les ravissantes vestes en laine douillette -modèles uniques d'artisans- doivent faire merveille , actuellement, en hiver, tout comme les châles et les écharpes !


Le bloc de pierre sculpté d'où émerge un aigle 
est une des oeuvres 
d'une précédente biennale de sculpture.



Devant ces créations légères, comment ne pas rêver au retour de l'été ?




Lien vers la chanson"file la laine"interprétée par Isabelle Aubret
Paroles de Jacques Douai

lundi, janvier 05, 2015

Dans le labyrinthe

Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
ché la diritta via era smarrita.
Ahi quanto a dir quai era è cosa dura
esta selva selvaggia e aspra e forte
che nel pensier rinova la paura!
Tant' è amara che poco è piú morte;
ma per trattar del ben ch'i' vi trovai,
dirò de l'altre cose ch'i' v'ho scorte. 

Dante, L'Enfer, Chant I




Traduction Marc Scialom,

(La Pochothèque) 1996

Au milieu du chemin de notre vie,

je me trouvai dans une forêt sombre,

la juste direction étant perdue.

Ah! si rude est l'effort pour la décrire,

cette forte forêt, farouche et âpre,

qui ravive la peur dès qu'on l'évoque!

la mort même est à peine plus amère!

Mais - pour traiter d'un bien que j'y trouvai -

voici encor ce que j'ai vu là-bas... 




Traduction André Pézard

(La Pléiade) 1965

Au milieu du chemin de notre vie

je me trouvai par une selve obscure

et vis perdue la droiturière voie.

Ha, comme à la décrire est dure chose

cette forêt sauvage et âpre et forte,

qui, en pensant, renouvelle ma peur!

Amère est tant, que mort n'est guère plus;

mais pour traiter du bien que j'y trouvai,

telles choses dirai que j'y ai vues. 




Traduction Jacqueline Risset

(Garnier-Flammarion) 1985

Au milieu du chemin de notre vie

je me retrouvai par une forêt obscure

car la voie droite était perdue.

Ah dire ce qu'elle était est chose dure

cette forêt féroce et âpre et forte

qui ranime la peur dans la pensée!

Elle est si amère que mort l'est à peine plus;

mais pour parler du bien que j'y trouvai,

je dirai des autres choses que j'y ai vues. 


Source /lien En savoir plus sur:

 http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-enfer-de-la-subjectivite_800029.html#gaZYwyUbEfT6VUA2.99

Vidéo de l'application I pad de l'Enfer de Dante, illustré par Boticelli ici
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Au milieu de la course de notre vie, je perdis le véritable chemin, et je m’égarai dans une forêt obscure : ah ! il serait trop pénible de dire combien cette forêt, dont le souvenir renouvelle ma crainte, était âpre, touffue et sauvage. Ses horreurs ne sont pas moins amères que les atteintes de la mort. Pour expliquer l’appui secourable que j’y rencontrai, je dirai quel autre spectacle s’offre à mes yeux. Je ne puis pas bien retracer comment j’entrai dans cette forêt, tant j’étais accablé de terreur, quand j’abandonnais la bonne voie. Mais à peine fus-je arrivé au pied d’une colline où se terminait la vallée qui m’avait fait ressentir un effroi si cruel, que je levai les yeux et que je vis le sommet de cette colline revêtu des rayons de l’astre qui est un guide dans tous les voyages. Alors s’affaiblit la crainte qui m’avait glacé le cœur pendant la nuit où j’étais si digne de pitié. Tel que celui qui, sorti des profondeurs de la mer, se tourne, suffoqué d’effroi, vers cet élément périlleux, osant le contempler, mon esprit, qui n’était pas encore assez rassuré, se tournait vers le lieu que je venais de franchir, lieu terrible qui voue à l’infamie ceux qui ne craignent pas de s’y arrêter. Reposé de ma fatigue, je continuais à gravir la montagne déserte, de manière que le pied droit était le plus bas. Et voilà que, tout à coup, une panthère agile et tachetée de diverses couleurs apparait devant mes yeux, et s’oppose avec tant d’obstination à mon passage, que plusieurs fois je me retournais pour prendre la fuite.
Dante Alighieri, La divine comédie, traduction en prose d’Arnaud de Montor, 1859 


Lien ici et

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