samedi, septembre 27, 2014

Dernières virées au festival'Vire -Locus


"Pour faire prendre conscience à tout un chacun de sa relation avec le lieu qu'il occupe (le sol est la base de notre  appropriation de l'espace),
l'artiste , Marion Orfila, 
n'hésite pas à le
...
délocaliser, quitte à remettre en question notre questionnement."



Article de O F ici

mardi, septembre 23, 2014

Nouvelles virées au festival'Vire :apparition

"Histoires de la maison blanche",d' Arno Arts
ou
Wunder kammer: cabinet de curiosités

Sise du  côté de Fervaches -et non de la Chapelle -sur -Vire , comme l'indiquait la brochure"Parcours Art et Environnement"-
il a fallu, pour la trouver, une bonne marche sur la voie verte, longer la Vire, s'étonner du greffon d'Eric Mareau, admirer une ancienne maison d'éclusier devenue maison d'habitation, grimper sur un sentier aux arbres enrubannés  par Gilles Appert, puis , après une côte rude, passer devant les vastes bâtiments d'une ferme, caresser un cheval en quête de compagnie...
(Voir la photo numéro 4 ici)
Et, sur la route pentue, voir enfin apparaître sa structure aérée,  véritable coffret de nuages :
"Histoires de la maison blanche", Arno Arts

Présentée, dans la brochure comme "un tabernacle ou un sanctuaire", marquée par "la sérénité du lieu et la connotation religieuse de son nom, la Chapelle-Sur-Vire", cet "édifice aux murs ajourés comme une dentelle",acquiert, en plein champ, une présence matérielle qui n'exclut pas spéculations et rêveries.


Article et video ici /festival des bords de Vire

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DANS LES MAISONS LA LUMIÈRE

Dans les maisons la lumière par instants
Vient des étangs qui creusent le vallon
Entre les blés, les sapins et les vignes

Des éclats de soleil comme des éclats de vitre.
Eugène GUILLEVIC, Terraqué, Gallimard. (1907-1997)



RENTRE… (extrait)

Rentre dans ta chambre d’où l’on
voit vivre les mille fenêtres,
laisse la palme des saisons
se dessécher, pourrir, renaître,
pour posséder, il suffit d’être,
enferme-toi dans ta maison.
Henri THOMAS, Signe de vie, Gallimard. (né en 1912)


AU FOND DU JARDIN

Au fond du jardin se tient la maison, malgré les portes ouvertes pas une voix n’en monte. Il en est ainsi souvent à la campagne. Alors celui qui revient: soldat en permission, missionnaire des pays chauds ou adolescent sans métier franchit un seuil. La vaisselle reste calme. L’horloge à poids de pierre marche. Le village a émigré aux champs. Solitude sur les routes, au levant comme au couchant, mais chaque feuille des haies lutte à plein contre sa mort. Alors le revenant prononce la phrase consacrée: « Y a-t-il du monde? » Les choses montrent un tel regard qu’il lui faut bien admettre qu’il n’y a personne. Jusqu’à quand? Il est vrai qu’on ne peut s’asseoir pour attendre en pleine lumière.
Jean FOLLAIN, Tout Instant, Gallimard.

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Poèmes sur le thème de la maison , ici

vendredi, septembre 19, 2014

Images mémorables

Les  photos en grand format  du Major Howie
(Lien sur ce brave, ici, grâce à Tilia)
et celle, devenue mythique de Max et Jean Robin dans les ruines de Saint-Lô ont été dévoilées, sur la façade de l'hôtel de ville, vendredi 18 juillet, en présence des invités d'honneur Sally Howie, William Notley et Max Robin, fils d'un résistant fusillé le 15 juin 44 à Beaucoudray .
(Vidéo ici)



Cette photo des "gamins des ruines"  a fait le tour du monde
Elle représente Max et son petit frère Jean (9 ans ) errant  dans Saint-Lô  en août 44 , à la recherche  de leur père disparu.
Un soldat de l'armée américaine les avait fait poser , regardant sur une hauteur, la ville bombardée.
En 2004, ils se sont reconnus sur la photo  reproduite dans le livre publié par un écrivain breton Eric Rondel

Lire la suite / (article ici)


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Dans un décor reconstituant un ancien bureau de poste ,


la médiathèque d'Agneaux
a célébré 
le 70 ème anniversaire de la Libération  par une  très riche exposition philatélique
relative à la période 39-45.



Cette plongée dans le souvenir de la Libération de la ville a été complétée par une intéressante conférence 
d' Yves Lecouturierhistorien de la Seconde Guerre mondiale, auteur reconnu, professeur d'histoire à la faculté de Caen et dernier directeur du musée de la Poste de Caen .


Le conférencier a mis en lumière les préparatifs du débarquement-préparatifs  de longue haleine puisqu'ils étaient en germe dès 1940-  et les différents subterfuges destinés à détourner l'Allemagne du lieu exact des opérations.
Passionnant!
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L'exposition "Lettres de Normandie", prestigieuse collection d'art postal de Pierre-Stéphane Proust 
a apporté un éclairage inédit à cette série de  commémorations.



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mardi, septembre 16, 2014

"Prendre les eaux"


Le Pavillon Sévigné est une construction de l'époque Louis XIII, fortement restaurée et transformée en hôtel.
(Autrefois, Maison Gravier  édifiée vers 1624 pour la famille Gravier)

Il tire son nom d'une  célèbre curiste habituée des eaux de Vichy, 
qui, 
*d'après la tradition, y habita .






Les eaux de Vichy
À Madame de Grignan.
Mercredi 20 mai 1667.
J’ai donc pris les eaux ce matin, ma très chère ; ah, qu’elles sont méchantes ! On va à six heures à la fontaine : tout le monde s’y trouve, on boit, et l’on fait une fort vilaine mine ; car imaginez-vous qu’elles sont bouillantes, et d’un goût de salpêtre fort désagréable. On tourne, on va, on vient, on se promène, on entend la messe. Enfin, on dîne ; après dîner, on va chez quelqu’un : c’était aujourd’hui chez moi. Mme de Brissac a joué à l’hombre avec Saint-Hérem et Plancy ; le chanoine et moi, nous lisons l’Arioste ; elle a l’italien dans la tête, elle me trouve bonne. Il est venu des demoiselles du pays avec une flûte, qui ont dansé la bourrée dans la perfection. C’est ici où les bohémiennes poussent leurs agréments : elles font des *dégognades, où les curés trouvent un peu à redire ; mais enfin, à cinq heures, on va se promener dans des pays délicieux ; à sept heures, on soupe légèrement, on se couche à dix. Vous en savez présentement autant que moi. Je me suis assez bien trouvée de mes eaux, j’en ai bu douze verres. Elles m’ont un peu purgée, c’est tout ce qu’on désire. Je prendrai la douche dans quelques jours. Je vous écrirai tous les soirs ; ce m’est une consolation et ma lettre partira quand il plaira à un petit messager qui apporte les lettres, et qui veut partir un quart d’heure après : la mienne sera toujours prête.
Madame de Sévigné, Lettres choisies.

*Dégognade: action de se dégogner, c'est-à -dire , d'après Littré,
Se livrer à des mouvements dégingandés, désordonnés.(Etymologie inconnue)
  • Il y a beaucoup de mouvement, et l'on se dégogne extrêmement [dans la bourrée à Vichy][Sévigné279]



Autre vue de ce pavillon, à partir du Bd Kennedy.
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Lien vers Web 17, le XVII ème siècle de Roger Duchêne
*Controverse ici "Où résidait Madame de Sévigné pendant ses séjours à Vichy?"
et mise au point /Patrimoine Vichy, Alain Carteret
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Lire en ligne  quelques souvenirs de Valérie Feuillet sur son séjour à Vichy en 1886: mélancolie et humour sous sa plume alerte.
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samedi, septembre 13, 2014

A la source


Vichy, "reine des Eaux"
C'est en 1861 que naît la station thermale moderne.

Le centre thermal des Dômes de style néo-mauresque, conçu par Charles Lecoeur, fut inauguré en 1903


à voir!

-Galerie couverte en ferronnerie d'inspiration Art Nouveau réalisée par Emile Robert 
pour l'exposition universelle de 1889, remontée à Vichy en 1900.

Réceptacle des six sources thermales exploitées à Vichy, cette construction  du hall des sources ,  en métal et  verre où le  le vert  et le bleu sont rois  roi traduit bien la fraîcheur et la fluidité des eaux.


Parcours ici


-Le Grand Casino Théâtre (dont les abords , en travaux, n'ont pas permis une photo de face sur sa façade "Belle époque" ni sur son bel  escalier )

Il fut  le premier modèle du genre en France, ouvert en 1865, à combiner  trois salles de bal et de spectacle plus un établissement de jeux.
De 1900 à 1903, l'architecte Charles Lecoeur  dirigea sa rénovation et son agrandissement par la construction du théâtre-opéra.


La visite de l'intérieur ( décor de style Art Nouveau réalisé par le ferronnier d'art Emile Robert le maître verrier François Chigot) sera pour une prochaine étape à Vichy!

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De belles photos et des renseignements intéressants, notamment littéraires sur ce blog, "de Belles Choses "
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Lire en ligne quelques souvenirs de Valérie Feuillet décrivant son séjour de 1886 à Vichy , partagée entre mélancolie et humour
(chapitre XXII , Quelques années de ma vie)
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Quelle tristesse, teintée d'ironie- à la vue d' un  galant danseur  de sa prime jeunesse,   exclusivement  soucieux de ses rhumatismes et devenu  "vieil ivoire"!
Mais quel irrésistible portrait -charge  brosse-t-elle de cette curiste  élégante , une de ces jeunes femmes très "fin de siècle""dont l'existence donnait le vertige"!

(Lecture plus facile ici, 
merci Tilia  pour tes ajouts de liens !)
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mercredi, septembre 10, 2014

Promenade stylée

pour découvrir les
hétéroclites
à Vichy

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A partir de 1862, époque où  **Napoléon III et sa suite venaient prendre les eaux à Vichy
un ensemble de chalets fut édifié le long de l'actuel Bd des Etats -Unis.
Leur style"mi-Suisse", mi-colonial est typique des goûts d'alors:
 façades de briques , balcons, lambrequins festonnés font à présent partie du patrimoine architectural de la ville



Après la chute de l'Empire, les innovations architecturales se multiplièrent:

-l'art déco s'est amplement développé , bd de Russie
-Le N 25 se veut néo-gothique , jusque dans sa numérotation.

-Rue de Belgique, la villa de style vénitien (N 7) , ornée de lions , d'Henri Décoret  (1897)s'inspire de  la Ca'd'Oro
- Au N 2 , 2 bis  , le Castel Flamand  d'Ernest Mizard (1898) annonce la couleur


-Rue Prunelle, au N 8, "le Castel"affiche son air de cottage  et toute la  rue  Alquié se la joue " so british".

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Pour plus de détails, voir  Patrimoine Vichy, Alain Carteret
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** Lire quelques souvenirs, mélancoliques et humoristiques  de Valérie Feuillet concernant son  séjour à Vichy en 1886
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lundi, septembre 08, 2014

CHAlet à vendre

CHAlet à vendre

Boulevard des Etats-Unis,
Quartier historique:
Constructions faites à partir  de 1862
pour accueillir Napoléon III et sa suite
en cures régulières à Vichy










Cha vous dit?



vendredi, septembre 05, 2014

Un Nabi en Haute-Savoie


Thonon-Les -Bains

La  Basilique Saint-François de Sales ,  sanctuaire accolé à l'église Saint-Hippolite en 1889 a été décorée par le peintre nabi Maurice Denis entre 1941 et 1943.

De l'extérieur, on repère  l'assemblage des deux édifices


Plafond de style rocaille , dans l'église Saint-Hippolite 






Les fresques de la basilique  se composent d'un chemin de croix , surmonté de deux  scènes de grandes dimensions:


- l'agonie du Christ au jardin des Oliviers  (lien/ ce sujet religieux :
http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/6_Menager_formate_=_article_4.pdf )



- L'apparition du Christ ressuscité aux Saintes Femmes.
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A propos de MauriceDenis, liens ici,, ou encore  (article de 2012/Le Messager/Actualité du Chablais)
et (Orsay)


mardi, septembre 02, 2014

"Art total" sur rive du Léman





"Qui n'a vu Thonon ou Ripaille
n'a rien vu qui vaille"
dit un vieil adage

Voilà un nom bien évocateur :  abondance de victuailles, festins, repas pantagruéliques...

Si l'expression "faire ripaille" était usitée dans la langue française bien avant que le château soit connu, un poème de Voltaire louant le duc et futur pape Amédée VIII pour sa vie de plaisirs  menée à Ripaille associait  le château de Ripaille à l'idée de bonne chère.

C'est l'étymologie retenue par  Littré qui cite L'épître 76 :

"Ripaille je te vois:
ô bizarre Amédée , 
Est-il vrai que dans ces beaux lieux, 
Des soins et des grandeurs écartant toute idée, 
Tu vécus en vrai sage en vrai voluptueux,
Et que lassé bientôt de ton doux hermitage, 
Tu voulus être pape et cessas d'être sage?"

Cependant, Littré indique que Ripaille est l'augmentatif de ripa:rive (ainsi dit pour ce qu'il est à la rive du lac (Bonivard, Chr. de Genève , II, 1)

Lire aussi:

(Clin d'oeil à 
Elfi, sur la rive d'en face)


Est-ce un hasard si le duc Amédée VIII, constructeur du château en 1434 disposait d'un des meilleurs cuisiniers de son époque?
*Maître Chicquart écrivit l'un des  traités de cuisine  les plus fameux du Moyen-Age, récemment réédité aux éditions Actes Sud.
Lien ici 
d'où est extraite la recette suivante:

Ung emplumeus de pomes
Encour plus, emplumeus de pomes : pour donner entendement a celluy qui le fera sy prennés de bonnes pomes barberines selon la quantié que l'on en vouldra faire et puis les parés bien et appoint et les taillés en beaulx platz d'or ou d'argent; et qu'il hait ung beau pot de terre bon et nect, et y mecte de belle eaue necte et mecte boullir sur brase belle et clere et mecte boullir ses pomes dedans. Et face qu'il ait de bonnes amendres doulces grant quantité selon la quantité des pomes qu'il ha mis cuire, et les plume, nectoie et lave tresbien et mectés broyer au mortier qui ne sante point les aulx, et si les broie tresbien et les arouse du boullon en quoy cuisent lesdictes pomes; et quant ledictes pomes seront assés cuictes si les tirés dehors sur belle et necte postz, et de celle eaue colle ses amendres et en face lait qui soit bon et espés, et le remecte boullir sur brase clere et necte sans fumee, et bien petit de sel. Et entretant que il bouldra si hache bien menut ses dictes pomes a ung petit et nect coutel et puis, estre hachiés, si les mecte dedans son lait, et y mecte du succre grant foison selon ce que il y a desditz emplumeus de pomes; et puis, quant le medicin le demandera, si le mectés en belles escuelles ou casses d'or ou d'argent.






A la fin du XIX ème siècle, l'industriel alsacien Frédéric-Engel Gros acquit et restaura avec passion le site de Ripaille, qui était tombé. en ruine
Il restaura le domaine grâce à deux architectes prometteurs dont l'un s'était illustré à l'exposition universelle de 1889 et réalisa une "oeuvre d'art totale", dans le sens Wagnérien, où tout devait s'harmoniser (architecture intérieure, extérieure , parcs et vignes) 
Appliquant les principes de Viollet -Le -Duc en matière de restauration, il mêla  style ancien et style moderne et mit à l'honneur l'Art Nouveau, au croisement des influences d’Angleterre, d’Alsace, de Suisse et d’Allemagne.

Ainsi, l' un des grands noms du mouvement "Arts and Crafts"en Angleterre,  William Morris a créé rideaux et meubles de Ripaille, tandis que Max Laeuger a signé la fontaine se trouvant au premier étage du château.




La cuisine est un modèle de fonctionnalité:
-robinetterie moderne,
-vaste cuisinière,
-passe-plats
-meuble d'inspiration japonaise







A l'étage-où aboutit le passe-plats-une salle à manger  intimiste et chaleureuse pour la maîtresse des lieux.



Quelques mots sur le mouvement Arts and Crafts
en l'honneur de 


(Voir un article personnel de Tilia ici)




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http://www.ripaille.fr/histoire_3.php

http://www.telerama.fr/scenes/william-morris-qui-fit-eclore-la-beaute-dans-l-angleterre-victorienne,74662.php

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Lu sur ce site:

*Maître Chiquart, cuisinier du Duc Amédée VIII de Savoie a écrit en  1420 Du fait de cuysine.
Ce texte, qui nous est connu par le manuscrit S 103 de la Bibliothèque cantonale du Valais à Sion, provenant de la bibliothèque de l'évêque Supersaxo (XV ème S;ècle ), a été transcrit par Terence Scully et édité par la revue Vallesia en 1985.
Contrairement aux autres livres de cuisine, Du fait de cuisine présente ses recettes sous forme de menus pour jours gras et jours maigres. Le texte de Maître Chiquart est caractéristisé par sa musique répétitive, le souci de propreté et de précision du cuisinier.


Broet d'Alamaniz
Encore plus, ung broet d'Alamaniz : et pour donner entendement a celluy qui le feraz, selon la quantité qu'il en doibt faire si prennés ces chappons et les appareilliés nectement, et fendés et mectés par cartiers; selon la quantité dudit potaige qui luy sera donné en charge, si prenne le grein a l'avenant de la dicte poullaille selon ce que s'ensuit de l'autre potagerie, ou de porcs ou d'aigneaulx, de caprilz ou de veau, et telz grein soit depiecez a l'avenant du quartier de la dicte poullaille; et pour ce prennés des oygnions selon la quantité du greyn que vous ferés et les chapplés bien minuz, et me prennés du gras dou bacon et le fondés grandement; et mectés vostre grein selon la quantité que vous avés ou en chaudieres ou en olles belles et nectes, et puis mectés vos voz oygnions et le lard parmy vostre grein et soit frit tout ensemble; et, selon la quantité de vostre grein, prennés d'amendres et les fectes nestoyer qui n'y ait nulles croyses et les faictes laver tresbien en bonne eaue chaude, et puis les faictes tresbien broyer sans plumer et les faictes arrouser du broet du beuf; et puys prennés une belle cornue et les estaminés avecques le broet du beuf selon la quantité que vous en voulés fayre, et sy advisés qu'il ne soit tropt salé; et puis prennés de bon vin blanc et de verjust selonc la quantité du boyllon et mectés dedans, et de gingibre blanc, grane de paradix, du poyvre et non pas tropt, noix muscates, et de toutes minues espices comme giroffle et macit, et du saffran pour lui donner couleur - et de toutes cestes espices mectés en par actrempance; et, estre pisiés, mectés les dedans vostre boullon, et de celluy boullon parmi vostre grein souffrit, et du sucre dedans grant quantité selon la quantité du boullon. Et quant tout ce sera ensemble, sy goustés se yl y a de riens trop ou pou affin que vous y secourés, et vous advise du sel; et sy vous advisés du grein qu'il ne se cuise tropt, car le chevreaux et le veaul sont plus tendres que la poullaille. Et quant vostre grein sera cuit de bon point et on en vouldra drecier, si mestés vostre grein appart et en mectés es platz et puis dudit boullon mectés par dessus.
(Extrait du site déjà cité )


Tendres mirages (2)

                                                                Jeanne Cardinal :                          interprétation picturale du recue...