Parmi les noms de villas balnéaires:
La grève d'Or,
la Rose des Vents,
les Pins,
Les Hublots,
La Fourmi,
Villa Denise,
le classique "Abri côtier"
et l'inévitable "Sam'Suffit"
en voici un qui sort des sentiers (de douaniers) battus:
Jalna.
Avec ses quatre fenêtres ou portes-fenêtres en façade, autant sur l'un des pignons
- combien sur les autres, non visibles de la plage-
la villa aux volets bleu-layette, un long moment plus ou moins délaissée, aujourd'hui retapée et agrandie , affiche les goûts de ceux qui l'ont construite:
et qui sait?
le rêve de fonder une dynastie, à l'instar des Whiteoak.
"Les Whiteoak avaient vécu pendant plusieurs siècles du revenu de leurs terres. Ils n’avaient jamais envié personne, persuadés qu’ils étaient les égaux de qui que ce fût et de plus ancien lignage que la plupart des nobles du comté. Ils avaient, jadis, possédé une fortune considérable qui s’était transmise de père en fils dans toute son intégrité ; leurs enfants, peu nombreux, étaient tous beaux, et leurs affaires étaient demeurées prospères jusqu’au jour où le grand-père de Philippe s’adonna à la passion du jeu, si répandue à cette époque."
"Lorsque la guerre civile américaine éclata, la maison Jalna, dans l'Ontario, n'était pas achevée depuis de nombreuses années. Le propriétaire, le capitaine Whiteoak, avec sa famille, s'y était installé après la naissance de son second fils. Accompagné de sa femme, Adeline Court, une Irlandaise, il arrivait des Indes, et, par sentimentalité, avait donné à la maison le nom du dernier endroit où son régiment avait été en garnison. Le capitaine Whiteoak, las des contraintes militaires aspirait à la vraie liberté, aux vastes espaces du Nouveau Monde et Adeline avait toujours été tentée par l'aventure. Tous deux se sentaient maintenant animés d'une ardeur de pionniers. Mais ils avaient conservé les habitudes de confort dont ils jouissaient dans leur pays natal."
essai paru aux Editions de Minuit , dans la collection Paradoxe.
Un titre provocateur qui pourrait faire croire à des recettes pour paraître , pour bluffer, mais
qui parle plutôt des codes culturels communs , de la liberté de lire ou de ne pas lire, et des mots pour le dire.
Comment parler de Jalna, chronique que je n'ai jamais lue?
Etait-ce -ce à cause du nombre de pages à dévorer
du thème dynastique, trop conformiste à mon goût, à l'époque,
de la couleur mièvre des volets bleu-layette,
des vacances,
de la blondeur
et la chaleur de l'été?
Cette villa un tant soit peu délabrée, trop grande pour ses occupants diffusait toutefois un charme mystérieux ... Quels regrets de ne pas avoir lu Jalna !
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