Le 8/02/ 17 à la médiathèque, présentation du livre "90 musées, 90 chefs d'oeuvre , le Guide et plus..."
aux éditions du Chameau
par
Aatchi et Aatchi (collectif composé d' Antoine Pérus, de Serge Mauger et de Jean-Yves Lepetit)
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-Pourquoi ce nom Aatchi et Aatchi
désignant ce collectif, qui, d'ailleurs, n'en est pas vraiment un, puisque dans les Arts plastiques, un collectif désigne un groupe de personnes agissant successivement, alors que dans le cas présent, quelqu'un lance une idée qui se construit grâce aux regards croisés des autres ?
Précisons que 80 personnes ont testé les musées, 5 étudiants de l'UIT d'informatique de Caen ont conçu une application et un site.
- Réponse à cette première question:
Pascale Navet présente le collectif composé d' Antoine Pérus, de Serge Mauger et de Jean -Yves Lepetit, à l'initiative du projet , ainsi que l' éditeur du guide.
- "Comment cette idée folle a-t-elle pris naissance"?
J-Y Lepetit raconte que sa réflexion a germé au cours d'une visite
du Louvre un jour de gratuité, pressé et quasiment piétiné par la foule affluant vers la Joconde, tandis que restait vide la galerie d'accès contenant deux autres chefs-d'oeuvre de Léonard de Vinci.
Quatre ans de travail ont suivi: des courriels ont été envoyés à 90 musées du monde entier pour savoir quelle est l'oeuvre emblématique et comment l'atteindre en un minimum de temps et de pas à partir de la billetterie! Parcours testés par 80 personnes "suffisamment libres d'esprit (qui) se sont passionnées pour cette acrobatie qui n'est pas qu'intellectuelle".
Après une brève présentation de la démarche et la géolocalisation des musées dans le monde, le guide se divise en deux parties:
- une notice très précise sur les musées, leur oeuvre-phare et les moyens d'accéder au saint du saint, à partir de la billetterie. Il manque, paradoxalement une analyse plastique.
-Telles quelles, c'est-à -dire sans traduction ni corrections, les réponses des conservateurs des musées, dans la langue où elles ont été rédigées (Anglais, Français, Italien).
Grâce aux questions de Pascale Navet, on découvre que le style très unifié des notices est dû à ...un unique rédacteur, J-Y Lepetit et que l'idée, très stimulante, de noter ainsi les réponses émane de Serge Mauger.
En principe, les oeuvres -phares ont donc été choisies par les musées, à quelques exceptions près:
- lorsqu'il n'y pas eu de réponses, ou bien plusieurs propositions ou, cas extrême, lorsqu'il n'y a pas de chef-d'oeuvre (c'est le cas du musée des arts islamiques de Malaisie )
Ou lorsque les musées sollicités ont estimé que le concept de chef - d'oeuvre était discutable, faisant la distinction entre la valeur artistique intrinsèque d'une oeuvre, son appréciation par le public, voire le logo du musée, bref, une simple opération de marketing.
Dans ce cas, la consultation de plusieurs guides touristiques français a permis aux auteurs de faire un choix.
Que propose donc le supplément au titre" le Guide et plus..."si ce n'est l'occasion de se poser la question: "qu'est-ce qu'un chef-d'oeuvre", et d'aborder une démarche proche de l'art contextuel.
Pour en faire ressortir le sel, quelques pages du guide ont été lues par des membres de l'association Lire à Saint-Lô .
Commencée à la médiathèque, la soirée s'est poursuivie dans l'autre section du centre culturel Jean Lurçat, sous la houlette du conservateur, Robert Blaizeau, feignant de s'indigner de l'absence du musée des Beaux-Arts dans ce guide.
Quelle oeuvre emblématique choisir ?
Sous forme de jeu, trois équipes empruntant trois chemins différents devaient, en comptant leurs pas à partir de la billetterie, parvenir jusqu'au chef-d'oeuvre
dont Jean-Yves Lepetit avait désigné les initiales du peintre : G. M.
Sapho, de Gustave Moreau, bien sûr
(et non une oeuvre
Gaspare Manos, aux cimaises pour une exposition
temporaire)
M. Blaizeau a commenté cette oeuvre -phare du musée et a signalé ses deux autres pièces maîtresses :
Homère et les Bergers de Corot .
et
d'Eugène Boudin,
Le Havre. Coucher de soleil sur le rivage, marée basse, Salon de 1884 (lien ici )
Puis, entre sérieux et humour, il a désigné au public "son chef-d'oeuvre", réalisation du 1% artistique au moment de la création du musée: un cendrier.
Objet fonctionnel devenu inutile, redevenu oeuvre d'art, en quelque sorte un ready-made.