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mercredi, mars 19, 2025

De Nantes -Cap Sizun -Saint-Lô




Saint-lois d'origine, breton d'adoption, Jean-Noël Duchemin- "pêcheur de tons", selon sa formule- est revenu à Saint-Lô, du 21 décembre 2024 au 22 février 2025 exposer ses oeuvres, illustrant le roman de Jules Verne, Le Chancellor.

 

Ce roman très sombre sur la noirceur de l'âme humaine a été doublement marqué par la Révolution de 1870 (La Commune) et par  le tableau de Géricault, Le Radeau de la Méduse.



Origine du projet:
L'association La Cale 2 l'île, à Nantes a contacté l'artiste il y a trois ans. 

L'association  avait réalisé la réplique du voilier de Jules Verne, le Saint Michel II, puis restauré le Président Sourdille, vedette vandalisée après avoir lancé de nombreux départs de régates en baie de Pornichet.

La proposition ? Exploiter artistiquement 17 fragments découpés de la coque de ce bateau.



La découpe aléatoire faite par l'association a été conservée par l'artiste, qui a installé chaque fragment sur socles en apesanteur (non photographiés) afin "d'appréhender chaque fragment dans toute sa force architecturale".

Naufrage

Les traces de la peinture protectrice pour coques (antifouling), le minium de couleur orange, les éraflures , les trous, les restes de pointes témoignent du passé de la  coque. 

Sur ce fond se détache la couleur jaune d'or et surtout le bleu, qui est en quelque sorte la "signature" du peintre, bien connu dans l'ouest du  Finistère Nord, puisqu'il a "posé l'ancre" à Cap Sizun .




Parmi ses nombreuses "escales temporaires", il faut noter ses participations aux expositions du  Port-musée de  Douarnenez.


-Résumé du roman ici / Babelio 

 -LIRE le Chancellor ICI  (E-book gratuit)




"Classique domaine public. Publié en 1875, Le Chancellor appartient au cycle des Voyages extraordinaires. 

Jules Verne s’y écarte pourtant totalement de la veine fantastique et d’anticipation qui a fait jusque là son succès. Et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles ce texte a été si rarement réédité. Roman maritime par excellence, au suspense redoutable, Le Chancellor exploite le registre de l’horreur pure avec un réalisme saisissant.

...

A suivre / Babelio, lien ci-dessus 


dimanche, avril 07, 2024

Des sorcières comme les autres

Quel talent!



                                         

                        Vitrine pédagogique: dessins préparatoires, plaques de linoléum, encres et gouges 

                                                                         (outils de linogravure).









                          Exposition réalisée dans le cadre de la semaine de l'égalité hommes/femmes.

Corinne a mis en valeur les héroïnes des contes, des légendes, des mythologies d'ici et d'ailleurs.

Mélusine, Dahut, Arachné, Sedna, Circé, Gorgone, Daphné, Baba Yaga...humaines, fées ou sorcières, elles nous enchantent .

Qu'elles soient pourchassées, opprimées ou  victimes, elles font toujours preuve de force de caractère, d'astuce et de courage. 

Leurs métamorphoses, volontaires ou subies ont inspiré de magnifiques variations à l'artiste.


                   (Cliquez pour agrandir pour lire les informations  sur les personnages)


Du 19/03 au 3/04 2024



lundi, mars 04, 2024

Le goût du sport ... en 2024 (2)

-Adepte de la gymnastique et de la danse -affranchie des règles académiques-Colette (1873-1954) a suivi des cours de pantomime avec Georges Wague pour mener de 1906 à 1912 , une carrière au music -hall, ce que raconte La Vagabonde,qui met en scène Renée Nérée, partagée entre une vie d'artiste aléatoire mais créative, riche en amitiés et la sécurité d'un mariage bourgeois.

Elevée dans une famille non conformiste par sa mère (Sido), acquise aux idées de Fourier, parmi lesquelles la nécessité de la culture physique, Colette a également pratiqué la boxe- ce qui n' était pas rare chez les femmes, à cette époque- « C'est à présent un boxeur redoutable, qui possède le punch le plus vicieux qu'il soit possible de souhaiter», selon son entraîneur, Emile Maitrot. Mais en 1912, enceinte de son unique enfant, Bel-Gazou, elle renonce à la boxe et au music-hall. 

Mais nous la retrouvons, première femme journaliste à suivre une étape du Tour de France. Le 28 juillet, elle décrit l'arrivée des coureurs au parc des Princes, « les cris, les battements de mains, les musiques (…) et de très loin, de l'autre côté du cirque , je vois se lever, s'abaisser , comme deux bielles minuscules et infatigables qui suffisaient à émouvoir cette tempête mécanique, les deux jambes menues du triomphateur». 

La lecture d'Alain Fleury a bien fait entendre le rythme haletant de ce reportage !

     Libre dans sa vie personnelle comme dans son oeuvre, Colette, n'a jamais adhéré aux idées féministes, bien au contraire, elle détestait les suffragettes. Cependant, elle a dénoncé , dans Quatre saisons (1925) l'asservissement du corps féminin dans les tenues inadaptées au sport et à la vie quotidienne imposées par la mode .



-La  deuxième femme écrivaine, férue de sport citée dans cette somme n'est autre qu'Agatha Christie. (1890-1976)



Elle aurait pu briller sur  les greens , mais les abandonna, après avoir découvert en 1926,  la liaison de  son  premier mari, Archibald Christie avec une championne de golf, Miss Nancy Neele. Précisons qu'elle avait publié Le Crime du golf en mai 1923, aucun rapport, donc, avec cette mésaventure. Qu'en est-il ailleurs?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Agatha_Christie

Dans Pourquoi pas Evans, (1934) le golf sert de cadre à la situation initiale :

Bobby Jones, le fils du vicaire, joue au golf avec un médecin qu'il connaît. Alors qu'il s'approche de la falaise pour récupérer une balle qui s'est envolée, il remarque un homme allongé en contrebas. Le partenaire de Bobby va chercher de l'aide, et Bobby reste près de l'homme blessé. L'homme meurt bientôt, mais avant de mourir, il parvient à dire : "Pourquoi n'ont-ils pas demandé à Evans ?" 

L'heure Zéro, publié aux Etats-Unis en 1944, fait d'un club de golf l'arme du crime.

     Après ces parenthèses personnelles, revenons à l'épisode conjugal vaudevillesque qui aurait pu devenir dramatique, puisqu'il  a coïncidé avec la disparition mystérieuse d'Agatha pendant onze jours. Elle  avait déjà publié en juin Le Meurtre de Roger Ackroyd et certains journalistes crièrent au "coup médiatique". Lorsqu'elle sera retrouvée le 14 décembre dans un hôtel d'Harrogate, inscrite sous le patronyme de sa rivale, elle invoquera une perte de mémoire.

Le couple divorcera en 1928.

Est-ce cette anecdote qui vaut à "la reine du crime" son entrée dans l'essai de Julien Legalle?

-Nullement.

Il faut noter que dans sa jeunesse, lors de  vacances passées à Paris, Dinard, Torquay, Agatha s'était initiée au patin à roulettes (« C'est amusant comme tout », déclara-t-elle), aux bains de mer ( bien embarrassée par ses vêtements et ses bas, décence oblige !), et à différentes activités sportives : tennis, croquet, tir à l'arc, billard, « sans jamais y exceller », avoue-t-elle, contrairement à sa sœur Madge, l'artiste de la famille.


Alors?

     C'est grâce au SURF qu'Agatha Christie a les honneurs d'un ample chapitre, Surfin'USA.

Avant le naufrage de son mariage ,  Archie avait été sollicité en 1922, pour inciter les Dominions à coopérer à l'exposition universelle programmée en 1924 à Londres.

 Agatha avait été autorisée à l'accompagner. 

La tournée commencée en Afrique du Sud, au Cap, leur fit découvrir le surf, sur des  planches « faites d'un bois léger et mince, faciles à transporter, et l'on apprenait vite à chevaucher les vagues ». 

Puis le voyage se poursuivit en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux îles Fidji pour finir à Honolulu. Là, ils constatèrent avec surprise que la planche en vigueur,  lourde , sans aileron mesurait trois mètres de long, et qu'elle pesait jusqu'à 45 kg. La technique consistait à s'allonger dessus, pagayer avec les bras à un kilomètre et demi de la côte, « puis vous vous mettez en position , et attendez que la vague propice arrive et vous propulse vers la plage. Ce n'est pas aussi facile qu'il y paraît. » Ils en éprouvèrent les dangers mais « petit à petit, nous devînmes experts- pour des européens du moins. »




A la lumière de ce chapitre, me viennent plusieurs remarques:

     La mer, la plage, les vagues...

 Ces éléments servent de cadre à bon nombre de romans d'Agatha Christie, le plus célèbre étant Dix petits Nègres (rebaptisé récemment Ils étaient dix, après avoir été intitulé Ten Little Indians et l'Ile du Soldat. )

Un simple cadre ? Pas vraiment. La mer, la plage jouent un rôle déterminant dans la construction de l'intrigue, et plus encore dans les adaptations télévisées ou cinématographiques (Meurtre au soleil, par exemple).

    Motif lancinant, l'eau est associée à la culpabilité, celle que  ressent Véra, qui avait laissé se noyer le petit garçon dont elle avait la garde et qui, en punition, sera poussée à se noyer.


     Ce livre de 395 pages , très intéressant, se conclut ainsi :"Nous aurons peut-être l'occasion de nous retrouver lors d'une rencontre ou d'un second livre".


M.S





jeudi, février 29, 2024

Le goût du sport ...en 2024 (1)

Des écrivains et du sport

Compte-rendu de lecture , de la rencontre et remarques personnelles.


«Le goût du sport», soirée de lancement à la médiathèque le 20 février :

-exposition "Pour la beauté du geste,  photos  de Serge Périchon.



-rencontre avec Julien Legalle,  textes lus parAlain Fleury de  la compagnie Alias Victor et avec la participation du violoniste Luc-Marie Aguera .



     Sur les 14 écrivains présentés dans son étude- très fournie- dont seulement deux femmes et pas des plus féministes-une quinzaine ont été cités et brièvement évoqués, six présentés en détail, extraits à l'appui:



     Arthur Cravan (mi-poète, mi-boxeur ), Luis Sépùlveda, (Foot) , Colette, (Gymnastique, danse et suivi du tour de France), Harry Crews (Karaté, musculation, Agatha Christie (Surf), Antoine Blondin (Cyclisme, reportage sur le  Tour de France).

     Pascale Navet, directrice de la médiathèque, a animé le débat, en lançant à Julien Legalle  des perches pour qu'il présente la biographie de ces écrivains amateurs sportifs pour qu'il analyse leur rapport au corps et à leur discipline de prédilection.


     Nous avons découvert des pratiques et des personnalités étonnantes, voire déroutantes.

-Ainsi, Arthur Cravan , pseudonyme de Fabian lloyd , né en 1887, « disparu de la surface de la terre à l'âge de 31 ans». Proche des futuristes, ami de Picabia, provocateur, précurseur du dadaïsme, contempteur d'Apollinaire, de Marie Laurencin et de Sonia Delaunay, ce boxeur a créé un mythe autour de sa personne, dont le retentissement se perçoit dans le dernier film de Guy Debord, Son art et son temps.

-La figure d'Harry Crews (1935-2012 ) n'est pas moins surprenante!

 Né en Géorgie, il a a été confronté à la pauvreté, au racisme, à la maladie. Ses crises d'épilepsie ont provoqué une paralysie dont il a décrit les effets: « Les genoux étaient fléchis et les ligaments tiraient lentement mais inexorablement mes talons de plus en plus près de mes fesses ». Alité, il est devenu un phénomène de foire, comme ces freaks qu'il côtoiera. Ebouillanté dans un accident, il profitera de sa convalescence au lit pour écrire à 15 ans, un roman policier, genre totalement inconnu de lui. Lycéen médiocre , il cherche du travail, puis à 17 ans s'engage dans la marine, découvre la littérature et s'adonne à l'écriture, qu'il approfondira en suivant des cours de création littéraire à l'université. 

Comment résumer un parcours aussi atypique? Petits boulots, violence, enseignement, mariage, divorce, aliénation, drogue, alcoolisme, reconnaissance littéraire dans la lignée des écrivains de la Géorgie à l'univers gothique peuplé de tarés, de freaks, d'illuminés.

Et le sport, dans tout ça ?

L'hygiène de vie de Crews contredit l'idéal sportif. Pourtant, c'est de la maîtrise du corps souffrant que viendra la rédemption. Les sports violents le fascinent. Dépassant des excès épisodiques, il s'astreint à une discipline rigoureuse et se lance dans le jogging, le karaté auquel il entraîne son épouse, Sally. La rencontre  avec Magie Powell débouche sur la découverte du body-building féminin, émergent dans les années 70.

Séparé de Maggie, il se tourne vers la boxe : «  J'aime la boxe, les combats de coqs. J'aime voir quand les mammifères et même les oiseaux, ne peuvent plus abandonner, ils se battent jusqu'à ce qu'ils meurent (…) De toutes façons, on finira tous détruits. Hemingway disait qu'un homme peut être détruit, mais jamais battu.» 

Oeuvres : Le karaté est un état d'esprit, Sonatines, 2019; Le roi du K.O, Folio, 2018; Body, Folio, 2017, Des mules et des hommes : une enfance, un lieu, Gallimard, 2012

- Un peu d'humour et de légèreté avec l'évocation de Luis Sépulveda, (1949-2020), célèbre pour Le Vieux qui lisait des romans d'amour, homme engagé et footballeur. Le texte lu narre comment l'auteur, pré-adolescent a abandonné ses ambitions de footballeur pour devenir poète...à la suite d'une déception amoureuse !

--A propos du foot, ont été brièvement présentés: Albert Camus, dont la passion pour ce sport est bien connue, Nabokov  et  Pasolini-très mauvais perdant  mais vrai footballeur, créateur d'équipes,  théoricien du  foot dans une optique poétique et mystérieuse-


Autre sport affectionné des écrivains, qu'ils l'aient ou non  pratiqué: le cyclisme.

-Antoine Blondin, on le sait, a passé 27 ans de sa vie à suivre le Tour de France(533 étapes!), « seule compétition de cette envergure à aller chercherson public là où il est, c'est-à -dire chez lui ». Il n'en manquera qu'une , l'année 1958, retenu par la rédaction d 'Un singe en hiver.Le journal l'Equipe ayant invité des écrivains à commenter le Tour selon un angle différent, il adopte  «  un point de vue original, celui d'un amateur averti pour qui le sport n'était ni un simple divertissement, ni l'expression primaire d'une volonté de puissance ». Il ne joue pas au reporter de course, mais laisse aller «  son humeur, son imagination, et son rapport à la littérature ». 

Autant dire que la réalité de la course ne l'intéresse pas et que ses chroniques sont  « un journal intime déguisé en commentaire sportif ». Mais pour un coureur, vainqueur ou perdant, se retrouver cité dans l'une d'elles vaut titre de gloire !

(A suivre) 

vendredi, juin 10, 2022

Un enclos dans la tourmente

 SaintSuliac

C'est en effectuant des recherches sur le peintre Antoine Guillemet et son tableau représentant une vue générale du village (1883) que l'association a découvert ou redécouvert de nombreuses reproductions du village, dont une magnifique sortie d'église d'Eugène Isabey, peinte en 1856.


Mathurin Méheut et Yvonne Jean-Haffen, qui venaient souvent peindre ensemble dans la commune, y ont exécuté de nombreux dessins. A noter qu'il y a aussi Eugéne Olichon, Aronde et bien d'autres.


Qui pourrait imaginer que ce paisible enclos paroissial a connu l'horreur des guerres de religion,  ce que  relate ce panneau ?

(Cliquez pour agrandir)


Cette sortie d'église "romancée"  du peintre Isabey, décrivant une scène de mariage ou de baptême oppose la richesse des protagonistes  à la misère des petits mendiants.

Scène de genre, dont l'arrière-plan social a inspiré les peintres.

"Une pauvresse", dessin d'Albert Dubois (beau-frère d'Octave Feuillet.) réalisé pendant leur voyage en Bretagne .


Carnet de dessins, d'Albert Dubois, conservé par sa soeur, Valérie Feuillet .



samedi, mai 11, 2019

Une nouvelle galaxie

Se ressourcer


dans la médiathèque en travaux depuis deux ans, rénovée selon les conceptions de 
Françoise Sogno et rebaptisée La SOURCE .




L'inauguration, les 4 et 5 mai s'est faite sous le signe de l'espace, des étoiles, de la galaxie.

Aussi, les comédiens de Casus délires, les lecteurs de l'association Les Haut parleurs, les bénévoles,
ont-ils accueilli les visiteurs (3500 personnes, dont 2000 pour la seule journée de samedi) en tenues de cosmonautes, dans une gestuelle mimant l'apesanteur.
Lien ici 


Au programme : visites guidées, cocktails de textes caviardés, (poèmes et chansons),  lectures, chorégraphies .


    Lors de la réouverture, 527 nouvelles inscriptions ont été enregistrées, ce dont se réjouit la directrice, Pascale Navet, re baptisée Pascale Navette dans un petit film humoristique se ré appropriant quelques séquences de La guerre des étoiles, de Star Trek, et de 2001, Odyssée de l'espace.

Le credo de l'architecte, Françoise Sogno qui a  conçu -entre autres- la médiathèque du Havre:

"Ma génération a connu les bibliothèques un peu poussiéreuses et n'a pas bénéficié des équipements tels qu'on les connaît aujourd'hui. Je milite aujourd'hui pour la qualité du mobilier et je veux donner du beau aux usagers. C'est une fonction culturelle, mais également sociale !"



   Luminosité, plan circulaire facilitant la déambulation, espace, vues sur la ville, bornes audiovisuelles, postes informatiques, tout est fait pour susciter confort et stimulation intellectuelle, sans parler de la gratuité de l'inscription.


Bienvenue dans la galaxie !
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Enivrez-vous

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

Baudelaire, Petits poèmes en prose

samedi, janvier 20, 2018

Voyager, dessiner, écrire




     Dimanche 3 décembre 2017,une cinquantaine de personnes avaient rejoint  les Amis des Musées au MBA pour découvrir le peintre Albert Joseph Marie Dubois (1835-1893), deuxième enfant d'Ernest Dubois, beau-frère d'Octave Feuillet, frère de Valérie Dubois qui avait gardé précieusement le carnet de leur voyage de 1856 en Bretagne, conservé dans le fonds ancien de la médiathèque.



    D'un trait de crayon fin et précis, le jeune artiste de 21 ans, élève de Pierre Désiré Levavasseur a croqué des personnages en costumes régionaux, deux mégalithes, un calvaire (celui de Saint-Herbot? ) 



        l'église de Kérity, château des ducs de Bretagne,le tombeau des parents d'Anne de Bretagne.


    Sa carrière artistique s'est épanouie de 1865 à 1881, en exposant au Salon des Champs-Elysées des natures mortes et des compositions florales, sous la houlette de son professeur Georges Joseph Jeannin, plusieurs fois médaillé au Salon, professeur à l'école des Beaux-Arts de la Fleur.



    Toujours très proche de son beau-frère,il fréquenta comme lui les cercles des élites du Second Empire, notamment le salon de la Princesse Mathilde-10 rue de Courcelles- autour de laquelle gravitaient Flaubert et Maupassant. 

    En 1860,il se maria avec  Camille Caruta, née en 1843 à Odessa,protégée de Claude Tom(m)asini et de son épouse, née Hubert, qui la dota richement.
    (Louis -Claude Tom(m)asini était le frère d'un célèbre botaniste et homme politique né à Trieste Mutius Joseph Von Tommasini.)
  Leur père avait été maire de la ville et y avait fait construire un théâtre à ses frais.) 

 La jeune femme fut très appréciée de la société Saint-loise et des Feuillet :dans sa correspondance, Octave feuillet loue son élégance, sa nature enjouée; Valérie évoque, dans ses souvenirs, ses dons de comédienne et de costumière lorsque la famille répétait aux Palliers les pièces destinées à être jouées à Compiègne, à la cour .  


 Albert Dubois devint- grâce à son père, Ernest Dubois- propriétaire du château de Saint-Rémy -des -Landes en 1865. 




    Il en fit une ravissante huile sur bois- sortie des réserves du musée des beaux-arts pour l'occasion- et se consacra progressivement à ce nouveau statut social et familial (le couple a eu deux filles et de nombreux descendants. 
    Certains possèdent peut-être des tableaux signés du discret  monogramme A. D., sans pouvoir l'identifier?)

    "Vanité de la peinture", écrivait Pascal.



    Quant au château de Saint-Rémy-des-Landes, transmis à une des petites-filles du couple, il fut acheté par la ville de Carrières-sous Poissy pour en faire une colonie de vacances, mais appartient depuis une dizaine d'années à un particulier.




    Cependant, ce centre de vacances existe toujours,sis dans une partie du parc, des locaux modernes complétent les anciens communs. 








    Le château connut-il en son  temps de brillantes réceptions, et des hôtes prestigieux, comme ceux que cite dans ses souvenirs le valet de chambre de Maupassant, François Tassard ?






Les lectures faites par Pascale Heurtevent et Yves Cornali ont valorisé l'impact de ce voyage en Bretagne sur les écrits de Valérie et d'Octave Feuillet tout comme le souvenir d' Albert Dubois, peintre et musicien, tel qu'il apparaît sous la plume du valet de chambre de Maupassant, François Tassart.
       M.S                                                                      
             
 Clin d'oeil à Tilia: merci pour ta recherche sur les Tommasini.   

   Pour leur aide précieuse, merci à Annick Fleitour, présidente des Amis du Musée bigouden, à l'historien Serge Duigou, à Françoise Bourdon, bibliothécaire à Plozévet, aux danseurs du Cercle celtique de Combrit , aux  personnes rencontrées par hasard qui se sont intéressées à ce petit carnet de dessins et qui m'ont très gentiment suggéré des pistes pour identifier les lieux et les costumes dessinés. 

Merci aux généalogistes contactés sur Généanet.

   Des zones d'ombres subsistent  dans cette recherche: par quels aléas Camille Carruta ,et sa soeur Clotilde furent-elles confiées au couple Tommasini?
 Quel est le lien entre leur père Jean-Baptiste Car(r)uta , probablement d'origine génoise  et la famille Tommasini?

  Quid de Nicolas Caruta,frère aîné de Camille et de Clotilde, mentionné en premier dans le faire-part de décès de J-B Caruta où figure la famille Dubois-Feuillet?
Un décret de naturalisation de décembre 1884 fait  état de la nationalisation de Nicolas Caruta,habitant Paris,  né à Odessa, le 
1er Janvier 1843 ( Erreur de date ?)




Home, sweet home

Au musée de Vire, une exposition très intéressante " invite à s'interroger sur la séparation des sphères privées et publiques, du...