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lundi, janvier 14, 2019

"Cattaro, petite boîte, petite forteresse qu'on donnerait pour les étrennes à un enfant"

Après Budva, visite de Kotor. (Cattaro)


 Et les Bouches de Cattaro, où l'on n'en finit plus
  De suivre toujours la mer au milieu des montagnes
  Crénelées d'inaccessibles citadelles vénitiennes.
  Ô Cattaro, petite boîte, petite forteresse qu'on donnerait
  Pour les étrennes à un enfant (il n'y manque pas même
  Le poste des soldats verdâtres à la porte) ;
  Petite boîte de construction, mais toute pleine
  D'une odeur de rose venue on ne sait d'où.


 Valéry Larbaud évoque ainsi Kotor, avec délicatesse, comme dans un rêve. 

Pour qui a vu la ville, sa miniaturisation poétique a de quoi étonner. Elle nous confirme  la thèse de Gaston Bachelard  sur cette image d'un monde en miniature "à la fois la mieux composée et la plus fragile parce que c'est l'image du rêveur" (Etudes, P.23)


    La vieille de Kotor, ceinte d'impressionnantes murailles, a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, après un tremblement de terre survenu le 15 avril 1979.
    Comme Budva, elle fut sous la domination vénitienne (de 1420 à 1797). Son architecture en porte des traces.
    Depuis sa fondation par la république romaine sous le nom d'Acruvium, son histoire multiplie les guerres et les annexions.

    Pendant la première guerre mondiale Cattaro fut le théâtre de plusieurs batailles importantes entre le Monténégro e l''Autriche -Hongrie.
   Après 1918  la ville, appelée dès lors Kotor, fut intégrée à la Yougoslavie et après 1945 au sein de la République socialiste du Monténégro.




     Le plan remis par notre guide francophone, Militza, donne un aperçu de son étonnante situation et nous fait comprendre les impressions notées par Pierre Loti dans son roman Fleurs d'ennui (1882)

« C’est à peine si nous avons eu le temps de voir au grand jour ce pays nouveau où le hasard nous amène, et où nous ferons long séjour peut-être, en attendant la solution des questions du Monténégro, de la Grèce et de l’Albanie.
Il a un aspect bien fantastique, ce pays des Slaves. Tout autour de cette baie, fermée comme un lac, les montagnes sont hautes, abruptes, sauvages, avec de petits hameaux de loin en loin perchés dans les bois.
Et derrière et plus haut que tout cela, quelque chose de sombre monte en plein ciel, comme la muraille gigantesque d’un monde : ce sont les mornes noirs du Monténégro, calcinés, déchirés, comme des restes effrayants du chaos. Dans les lointains de l’air, ils se tiennent immobiles, avec des attitudes de tourmente. »


lien ici et 

Ce site exceptionnel a servi de décor à plusieurs films, dont L'homme qui voulait vivre sa vie, d'Eric Lartigau, avec Romain Duris (2010) et un James Bond interprété par  Daniel Craig .


Pénétrons dans la vieille ville par la porte de la mer (porte de l'ouest, 1555)

Au fronton: le lion de Venise, le blason de la République fédérale de la Yougoslavie et le drapeau rouge du Monténégro .


Découvrons la place d'armes,  les bâtiments et les institutions publiques:

La tour Horloge (1602)






  Les diverses places de la ville se rejoignent en passant par des rues très étroites -encore plus qu'à Budva- du style "laisse-moi passer"ou "pousse-toi de là que je m'y mette", dans la traduction fleurie de notre guide.



Justement, nous apercevons  Militza, notre guide francophone, très volubile, donner des explications érudites ET humoristiques devant le palais Pima (XVIIème siècle).
(Le Palais Pima (XVIe siècle), tire son nom du nom du poète local Bernard Pima..
Il se trouve sur la place de la Farine (Pjaca Sv Tripuna),  place principale de Kotor.)
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   Pour ce qui est des monuments religieux, la ville compte 9 églises et 5 monastères (dont un en ruines) échelonnés sur les hauteurs.

La cathédrale Saint -Tryphon, achevée en 1166- ancienne église de Saint-Tryphon du IX ème siècle-


L'église Saint-Nicolas 


Et à l'arrière-plan, tout là-haut, les roches des monts noirs, ceinturés de monastères.
A la tombée de la nuit, et une fois la belle saison terminée,  quel visage sévère doit prendre la ville, dominée par ces impressionnantes montagnes!




Après cette formidable escale au Monténgro, retour au  bateau pour une nouvelle traversée qui nous conduira en Croatie avec une escale à Split.


samedi, novembre 19, 2016

Au pays de l'or bleu

L'or bleu, c'est l'ardoise de l'ancienne mine de 
Caumont l'éventé (Calvados)
inexploitée depuis 125 ans, pour raisons économiques, essentiellement le manque de réseau ferroviaire qui n' a permis de concurrencer les ardoisières d'Anjou.







Le site est devenu  le souterroscope, espace touristique et pédagogique:
l'histoire industrielle de la mine et le cycle de l'eau y sont expliqués.





S'enfoncer sous terre est une sorte d'aventure pour les petits- mais aussi pour les grands (à condition de ne pas souffrir de clautrophobie) imprégnés des romans de Jules Verne : Voyage au centre de la terre et les Indes noires .
Comment escamoter la dimension psychanalytique de ce retour au centre, au ventre?
Il faut relire Gaston Bachelard,  qui, dans La terre et les rêveries du repos  a analysé les grandes figures du refuge que sont la maison, la grotte, le ventre.

« La grotte est un refuge dont on rêve sans fin. Elle donne un sens immédiat au rêve d’un repos tranquille, d’un repos protégé ».




Des jeux d'eau colorés apportent une dimension poétique à cette plongée dans le passé.





Et la "salle du trésor", telle qu'elle est joliment  nommée, avec ses magnifiques collections de pierres précieuses nous ramène aux légendes dans lesquelles un  dragon assoupi protège les richesses souterraines.


Un roman  quelque peu oublié de George Sand, Laura, Voyage dans le cristal,  transporte ses deux personnages principaux et le lecteur dans l'univers fantastique des géodes d'améthyste, des cornalines, du cristal  et autres pierres précieuses.






lundi, septembre 05, 2016

En cage ? (Festival des bords de Vire 4)





" L'oiseau construirait-il son nid s'il n'avait sur lui son instinct de confiance au monde ? "
Gaston Bachelard 

"La maison-nid n'est jamais jeune. On pourrait dire qu'elle est le lieu naturel de la fonction d'habiter. On y revient ou rêve d'y revenir comme l'oiseau revient au nid, comme l'agneau revient au bercail. Ce signe du retour marque d'infinies rêveries car les retours humains se font sur le grand rythme de la vie humaine, rythme qui franchit des années, qui lutte par le rêve contre toutes les absences. Sur les images rapprochées du nid et de la maison retentit une composante intime de fidélité."

Gaston Bachelard, la poétique de l'espace




"Le corps de l'oiseau est fait de l'air qui l'entoure, sa vie est faite du mouvement qui l'emporte. "
Bachelard, L'air et les songes.


Gilles Appert est un habitué du festival des bords de Vire:
Artiste grimpeur - si j'en juge par la photo du panneau- il se plaît à habiller les arbres de maillons en bois (en 2014) ou de brindilles (en 2016) à la manière des oiseaux construisant leur nid, mais à la rondeur, il préfère le cube.


"Les mots — je l'imagine souvent — sont de petites maisons, avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez-de chaussée, toujours prêt au « commerce extérieur », de plain-pied avec autrui, ce passant qui n'est jamais un rêveur. Monter l'escalier dans la maison du mot c'est, de degré en degré, abstraire. Descendre à la cave, c'est rêver, c'est se perdre dans les lointains couloirs d'une étymologie incertaine, c'est chercher dans les mots des trésors introuvables. Monter et descendre, dans les mots mêmes, c'est la vie du poète. Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l'aérien. Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ?"
Bachelard, Poétique de l'espace 

Lien ici 





mercredi, juillet 17, 2013

De l'Impressionnisme à l'art abstrait

Ule immersion dans la peinture
Impressions ...


Déambulation poétique et littéraire 

au milieu des tableaux de l'exposition: de l'impressionnisme à l'art abstrait
avec le Théâtre en Partance
à l'initiative des amis des musées



Au fil des textes
de Maupassant, Baudelaire, Proust, Virginia Woolf, Gaston Bachelard...


Samir Siad


Valérie Aubert
 .........................avec la participation de Pascale,

soutenus par  Cédric, à la technique

ont proposé aux spectateurs
plusieurs escales devant les toiles de Boudin, Monet, Jondking, Blanche Hoschédé -Monet, Manessier, Olivier Debré,  Sergio di Castro...et bien d'autres
...pour le plus grand plaisir de tous.

"C'est près de l'eau que j'ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation, un souffle odorant qui sort des choses par l'intermédiaire d'un rêveur. Si je veux étudier la vie des images de l'eau, il me faut donc rendre leur rôle dominant à la rivière et aux sources de mon pays. Je suis né dans un pays de ruisseaux et de rivières, dans un coin de Champagne vallonnée, dans le Vallage, ainsi nommé à cause du grand nombre de ses vallons. La plus belle des demeures serait pour moi au creux d'un vallon, au bord d'une eau vive, dans l'ombre courte des saules et des osières.
L'eau et les rêves, Gaston Bachelard, Ed. José Corti, 1942, P. 11
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Articles de O. F ici
et là
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dimanche, juin 23, 2013

samedi, avril 02, 2011

Escaliers






L'Orangerie




"Toute accession à une haute fonction emprunte un escalier tortueux"
Francis Bacon,Philosophe et homme d'état anglais (1561-1628) Essais.


"Nous sommes tous un escalier à double révolution: quand une moitié de nous monte, l'autre descend "Jules Renard, Journal ,1893-1898
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Avoir l'esprit d'escalier ou l'esprit de l'escalier:  penser souvent , après coup  à ce que l'on aurait pu répliquer à son interlocuteur,  selon le mot de Diderot:
« l’inspiration nous vient en descendant l’escalier de la tribune »

 « ...l'homme sensible comme moi, tout entier à ce qu'on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu'au bas de l'escalier ».Diderot, Paradoxe sur le comédien 
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C'est de ce défaut que Jean-Jacques Rousseau se dit affligé:

« Je sens tout & je ne vois rien. Je suis emporté, mais stupide ; il faut que je sois de sang-froid pour penser. Ce qu’il y a d’étonnant est que j’ai cependant le tact assez sûr, de la pénétration, de la finesse même, pourvu qu’on m’attende : je fais d’excellens impromptus à loisir ; mais sur le tems je n’ai jamais rien fait ni dit qui vaille. Je ferois une fort jolie conversation par la poste, comme on dit que les Espagnols jouent aux échecs. Quand le lus le trait d’un Duc de Savoye qui se retourna, faisant route, pour crier ; à votre gorge, marchand de Paris, je dis, me voilà. »
J. J. ROUSSEAU, Les Confessions, T.I, Genève, 1782, p.302.
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Et quelques mots d'esprit à propos d'escaliers:
  "En montant un escalier, on est toujours plus fatigué à la fin qu'au début.  Dans ces conditions, pourquoi ne pas commencer l'ascension par les dernières marches et la terminer par la première ?"Pierre Dac

"Je n'ai pas l'esprit d'escalier . J'ai l'esprit d'ascenseur en panne ". Gainsbourg

pas l'esprit d'escalier, j'ai l'esprit d'ascenseur en panne.
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Le mot du philosophe Gaston Bachelard, in la Poétique  de l'espace

"Les mots - je l'imagine souvent - sont de petites maisons, avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez-de­chaussée, toujours prêt au commerce extérieur, de plain-pied avec autrui, ce passant qui n'est jamais un rêveur. Monter l'es­calier dans la maison du mot c'est, de degré en degré, abs­traire. Descendre à la cave, c'est rêver, c'est se perdre dans les lointains couloirs d'une étymologie incertaine, c'est cher­cher dans les mots des trésors introuvables.
Monter et descendre, dans les mêmes mots, c'est la vie du poète.
Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l'aérien. Seul le philosophe sera-t-il con­damné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ?"


(Je remercie pour cet ajout Marguerite-Marie) l'esprit d'escalier, j'ai l'esprit d'ascenseur en panne.

pas l'esprit d'escalier, j'ai l'esprit d'ascenseur en panne.


mercredi, juillet 22, 2009

Maison -univers

Est-ce une nouvelle version de la maison de Hansel et Gretel?

Celle de Sylvain et Sylvette ?
Cette petite école rurale conjugue nature et culture !











"Longtemps je t'ai construite, ô maison!:
A chaque souvenir je transportais des pierres/Du rivage au sommet des murs/
Et je voyais, chaume couvé par les saisons/
Ton toît changeant comme la mer/
danser sur le fond des nuages/
Auquel il mêlait ses fumées /
Maison de vent demeure qu'un souffle effaçait ."
Louis Guillaume, Noir comme la mer

"Une maison où je vais seul en appelant/
Un nom que le silence et les murs me renvoient/
Une étrange maison qui se tient dans ma voix/
Et qu'habite le vent.
Pierre Seghers, Le domaine public

In La poétique de l'espace, G. Bachelard.P.U.F.

vendredi, juin 19, 2009

Miniaturisation

Deux mini poèmes :

"Maison de poupée
Enclose dans le jardin
Boîte aux lettres "

"Au coeur du jardin
Coffre à secrets
Boîte à l'être"
miss Yves

"La miniature est un des gîtes de la grandeur"
Gaston Bachelard, la poétique de l'espace
"Si l'on nous demandait le bienfait le plus précieux de la maison, nous dirions : la maison abrite la rêverie, la maison protège le rêveur, la maison nous permet de rêver en paix."



  • La Poétique de l'espace, Gaston Bachelard, Ed. PUF, 1961, p. 25-26
  • friendship friday, est un jeu initié par
  • Marie Reed


Home, sweet home

Au musée de Vire, une exposition très intéressante " invite à s'interroger sur la séparation des sphères privées et publiques, du...