Après Budva, visite de Kotor. (Cattaro)
Et les Bouches de Cattaro, où l'on n'en finit plus
De suivre toujours la mer au milieu des montagnes
Crénelées d'inaccessibles citadelles vénitiennes.
Ô Cattaro, petite boîte, petite forteresse qu'on donnerait
Pour les étrennes à un enfant (il n'y manque pas même
Le poste des soldats verdâtres à la porte) ;
Petite boîte de construction, mais toute pleine
D'une odeur de rose venue on ne sait d'où.
De suivre toujours la mer au milieu des montagnes
Crénelées d'inaccessibles citadelles vénitiennes.
Ô Cattaro, petite boîte, petite forteresse qu'on donnerait
Pour les étrennes à un enfant (il n'y manque pas même
Le poste des soldats verdâtres à la porte) ;
Petite boîte de construction, mais toute pleine
D'une odeur de rose venue on ne sait d'où.
Valéry Larbaud évoque ainsi Kotor, avec délicatesse, comme dans un rêve.
Pour qui a vu la ville, sa miniaturisation poétique a de quoi étonner. Elle nous confirme la thèse de Gaston Bachelard sur cette image d'un monde en miniature "à la fois la mieux composée et la plus fragile parce que c'est l'image du rêveur" (Etudes, P.23)
Comme Budva, elle fut sous la domination vénitienne (de 1420 à 1797). Son architecture en porte des traces.
Depuis sa fondation par la république romaine sous le nom d'Acruvium, son histoire multiplie les guerres et les annexions.
Pendant la première guerre mondiale Cattaro fut le théâtre de plusieurs batailles importantes entre le Monténégro e l''Autriche -Hongrie.
Après 1918 la ville, appelée dès lors Kotor, fut intégrée à la Yougoslavie et après 1945 au sein de la République socialiste du Monténégro.
Le plan remis par notre guide francophone, Militza, donne un aperçu de son étonnante situation et nous fait comprendre les impressions notées par Pierre Loti dans son roman Fleurs d'ennui (1882)
« C’est à peine si nous avons eu le temps de voir au grand jour ce pays nouveau où le hasard nous amène, et où nous ferons long séjour peut-être, en attendant la solution des questions du Monténégro, de la Grèce et de l’Albanie.
Il a un aspect bien fantastique, ce pays des Slaves. Tout autour de cette baie, fermée comme un lac, les montagnes sont hautes, abruptes, sauvages, avec de petits hameaux de loin en loin perchés dans les bois.
Et derrière et plus haut que tout cela, quelque chose de sombre monte en plein ciel, comme la muraille gigantesque d’un monde : ce sont les mornes noirs du Monténégro, calcinés, déchirés, comme des restes effrayants du chaos. Dans les lointains de l’air, ils se tiennent immobiles, avec des attitudes de tourmente. »
lien ici et là
Ce site exceptionnel a servi de décor à plusieurs films, dont L'homme qui voulait vivre sa vie, d'Eric Lartigau, avec Romain Duris (2010) et un James Bond interprété par Daniel Craig .
Pénétrons dans la vieille ville par la porte de la mer (porte de l'ouest, 1555)
Au fronton: le lion de Venise, le blason de la République fédérale de la Yougoslavie et le drapeau rouge du Monténégro .
Au fronton: le lion de Venise, le blason de la République fédérale de la Yougoslavie et le drapeau rouge du Monténégro .
Découvrons la place d'armes, les bâtiments et les institutions publiques:
La tour Horloge (1602)
Les diverses places de la ville se rejoignent en passant par des rues très étroites -encore plus qu'à Budva- du style "laisse-moi passer"ou "pousse-toi de là que je m'y mette", dans la traduction fleurie de notre guide.
Justement, nous apercevons Militza, notre guide francophone, très volubile, donner des explications érudites ET humoristiques devant le palais Pima (XVIIème siècle).
(Le Palais Pima (XVIe siècle), tire son nom du nom du poète local Bernard Pima..
Il se trouve sur la place de la Farine (Pjaca Sv Tripuna), place principale de Kotor.)
............................................................................................................................................
Pour ce qui est des monuments religieux, la ville compte 9 églises et 5 monastères (dont un en ruines) échelonnés sur les hauteurs.
La cathédrale Saint -Tryphon, achevée en 1166- ancienne église de Saint-Tryphon du IX ème siècle-
L'église Saint-Nicolas
Et à l'arrière-plan, tout là-haut, les roches des monts noirs, ceinturés de monastères.
A la tombée de la nuit, et une fois la belle saison terminée, quel visage sévère doit prendre la ville, dominée par ces impressionnantes montagnes!
A la tombée de la nuit, et une fois la belle saison terminée, quel visage sévère doit prendre la ville, dominée par ces impressionnantes montagnes!