lundi, septembre 11, 2017

Port-musée

A Port-Rhu, à Douarnenez, 



un musée à ciel ouvert et en pleines eaux, le long des quais







nous fait découvrir 7 bateaux à flot dont 4 visitables du pont à la cale, de la salle des machines aux postes d'équipage.


Les noms des bateaux sont tout un poème:



Nizwa, 
Dieu protège (gabare sablière); Saint-Deny (remorqueur à vapeur);Roi Gradlon (baliseur);Anna-Rosa (galéasse)


Douarnenez a été un port de pêche sardinier florissant jusqu'à la fin des années 70 et début 80, il garde sa réputation, bien que la raréfaction de  la sardine ait entraîné une diversification des pêches saisonnières et des ressources économiques, par exemple, le secteur du cinéma. 


Penn Sardin,

 prononcé penn sardinn

 (« tête de sardine »), est le nom donné à la population de Douarnenez depuis le xviiie siècle au moins.

 Par extension il deviendra également celui de la coiffe des femmes de ce port de pêche dont l'importance au xixe et au début du xxe siècle se fera grâce au petit poisson bleu.



A quai, le musée présente une exposition permanente sur 1500 mètres carrés: une vingtaine de navires, des objets maritimes, l'espace dédié aux conserveries de poisson, sans oublier celui consacré aux expositions temporaires (1300 mètres carrés)





La sardine est jolie en arrivant à l'air,
Comme un couteau d'argent où s'allume un éclair;
Et de cet argent-là, faisant des sous de cuivre,
Les pauvres gens auront quelque temps de quoi vivre.
Mais pour aller la prendre il faut avoir le nez
Bougrement plein de poils, et de poils goudronnés;
Car la gueldre¹ et la rogue avec quoi l'on arrose
Les filets qu'on lui tend, ne fleurent point la rose.
Gueldre, lisez mortier de crevettes, pas frais,

Mais confit dans son jus et pourri tout exprès.
Rogue, lisez boyaux de morue en compote,
Salés mais corrompus. Et l'on s'en salipote
Quand on veut  bien parer l'amorce de rigueur,
Les dix doigts jusqu'au coude et le nez jusqu'au coeur.
N'empêche que la pêche en juin ne soit plaisante !
Rien de plus fin que la sardine agonisante
Qui frétille et qui meurt avec de petits cris
Comme si le canot était plein de souris.
Et puis quoi ! Faut-il pas faire manger le monde ?
Et sans la gueldre infecte, et sans la rogue immonde,
Bonsoir à la sardine, et vous ne l'auriez pas,
Riches pour vos hors-d'œuvre, et gueux pour vos repas.



Jean Richepin, La Mer, Fasquelle, 1886, Gallimard, 1985

12 commentaires:

  1. Coucou Miss Yves.
    Ça vogue chez toi ce matin (enfin en imaginaire).
    Où va la pêche de nos jours ?
    Très bonne semaine, A +

    RépondreSupprimer
  2. Une belle visite bien croquée en plus.
    Je vais encore faire une référence cinématographique : le bateau avec sa grosse cheminée me fait penser au film de John Huston avec Humphrey Bogart et Kathraine Hepburn, l'African Queen.

    RépondreSupprimer
  3. Ah oui, poisson bleu comme chat bleu qui en réalité est gris !

    https://fr.wiktionary.org/wiki/poisson_bleu

    Pour moi la sardine est d'argent, pour la couleur du moins et aussi pour le rapport. Lors de la publication / le chat bleu je voulais parler d'une histoire de "les belles histoires" du mois de juillet que j'avais lue à Monsieur O : une petite fée rencontrait dans le train une dame aux cheveux d'argent. Monsieur O m'a dit en tournant la tête vars moi : comme toi Grand'Mère *
    Lorsque je lui ai rappelé cela il a ajouté comme Grand'Père* aussi


    *les petits noms ont été changés

    RépondreSupprimer
  4. Nous avons visité ce musée avec notre plus jeune qui était allé en classe de mer à Douarnenez l'année scolaire précédente. Mon mari pensait qu'il était fermé car il avait fait faillite

    RépondreSupprimer
  5. Un remorqueur à vapeur il y en a un à Conflans-Ste-Honorine le "Triton", à flot sur la Seine. A ne pas comparer à celui-là qui voguait sur la mer.
    Il y a aussi à Conflans un musée de la batellerie

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Triton_25

    RépondreSupprimer
  6. J'apprends, j'apprends un tas de choses en venant chez toi, images et explications à l'appui. Et un "supplément d'âme" avec tes dessins. ♥

    RépondreSupprimer
  7. j'aime tes carnets de voyage... ! biz

    RépondreSupprimer
  8. Jolies pages de carnet. On pourrait faire écho avec les barres de sardines qui brillent à la lueur des feux de bois ici à Torremolinos...

    RépondreSupprimer
  9. Coucou Miss. Je suis allée là-bas il y a déjà quelques années. Pour moi qui ai une âme de montagnarde, le monde maritime me fascine car je le découvre sans cesse. J'avais aimé le petit port avec ses bateaux au nom évocateur plein de poésie. Je me souviens de l'odeur se la mer et du poisson. Et de ce vent qui soufflait et remplissait les poumons de mille senteurs iodées.
    J'avais marché sur le sentier de la côte sous les cris moqueurs des mouettes. Je ne sais pas pourquoi mais les mouettes se moquent souvent de moi. Elles doivent se rendre compte que je n'ai pas le pied marin.

    Coup de coeur pour la 2ème photo et son cadrage. Et les dessins sont à croquer. Par contre je crois bien que je n'aime pas trop la sardine. Je la picore grillée avec un petit vin blanc sec. 😊
    Bises alpines

    RépondreSupprimer
  10. Merci 😊 pour vos gentils commentaires !

    RépondreSupprimer

Journée des peintres (2)

à l'abbaye de Cerisy-la -Forêt  Pauline Bailly,qui a exposé à Gratot ,  a mis en scène une femme-nuage dont le cou s'orne d'un c...