Pour qui n´aurait pas découvert l'exposition de Philippe Gooderidge, Matières premières, lors du vernissage à l'école de dessin le 6 mars, le film de Laurent Ménochet, « A hauteur d'homme »
( Almérie films, 90 mn.) éclaire parfaitement la démarche de cet artiste initialement artisan potier, rêvant de le redevenir pour créer "une urne, un pot idéal,"bien à lui.
Paradoxe ? boutade?
Cohérence d'un travail constitué autour de trois axes: l'agriculture vivrière, suggérée dans quelques séquences, la vie communautaire de deux familles , fondatrice d'une utopie et bien sûr la poterie.
Dans une perspective plus sensualiste que documentaire, Laurent Ménochet nous donne à voir et à entendre le processus créatif de l'artiste.
Les plans silencieux sur la campagne et la ferme alternent avec dialogues, points de vue, lectures de textes du céramiste (conçus comme un"travail sur soi" ) et plusieurs étapes de la céramique: modelage , cuisson ,sortie de l'atelier où le public ne se contente pas toujours de les contempler les pièces, mais a parfois la chance les tenir en main .
Une séquence très émouvante nous montre Philippe Godderidge récoltant dans une maison en ruines de la terre glaise, la même terre que celle du chemin menant à la maison .
Forte est la charge symbolique de cette terre toute imprégnée des bruits de ses habitants disparus.
Forte est la charge symbolique de cette terre toute imprégnée des bruits de ses habitants disparus.
En écho, je songe à ce quatrain du poète persan, Khayam:
"Prends le flacon, la tasse, ô désir de mon choix
Joyeux, promène-toi dans les prés et les bois.
En tasses et flacons changés cent et cent fois Combien d'êtres charmants le ciel a, moquerie »
"Née de la sédentarisation, pour conserver les récoltes " nous rappelle le sculpteur, la poterie est une affaire de paysan, or, dans l'ancrage rural qu'il a choisi, tout a du sens.
"Est ce que la nature est belle"?"se demande Philippe Goodridge, pour interroger ses créations.
« Je ne sais pas ce qu'est une belle pièce. il y a beaucoup de formes, parmi ces formes, il y en a qui m'intéressent, mais ce qui m´intéresse, c'est d'en voir le plus possible ."
Si la forme qui naît n'est pas totalement maîtrisée, raison pour laquelle elle se rapproche de la pierre, le propos reste humain.
La poterie se construit autour du vide et reste à notre mesure: son vocabulaire (« lèvre », « col », « cul ») est celui de notre corps, notre corps qui se penche sur le bol comme on se penche sur un livre .
Expérimenter, voilà le maitre mot, loin des solutions convenues.
L'enjeu, c'est que tout le corps soit présent ici et maintenant à l'image de « la vache qui sait ce qu'elle a à faire :vivre, guetter la lenteur de l'herbe. Elle entre dans le paysage, comme le paysage entre en elle" .
Dans le désordre de son atelier, l'artiste discerne malaisément ce qui est oeuvre .
Pour qu'elle se révèle comme telle, la blancheur du lieu d'exposition est nécessaire, fonction parfaitement remplie par la salle intimiste et claire de l'école de dessin, dont le directeur, Monsieur David Lewis a ménagé cette belle découverte artistique et philosophique.
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un magnifique travail de création.. j'aime cet aspect de 'art brut' un beau billet! bonnes fêtes de pâques!
RépondreSupprimerJe suis passée ; j'ai tout regardé et j'ai tout lu.
RépondreSupprimerJoyeuses Pâques !
Ce n'est pas tant l'aspect final que je n'aime pas, ce sont les formes.
SupprimerJe suis en train de préparer un billet sur le 17. je vais d'ailleurs demander un peu d'aide à ma cousine Nanou qui y vivait. Je prendrai des photos au mois de juin ainsi que du passage d'Enfer.
RépondreSupprimerIl mérite un détour.
(^‿^)✿
RépondreSupprimerBonjour et MERCI chère Miss_Yves de nous faire découvrir cette expo ! EXTRA !!!
GROS BISOUS d'Asie jusqu'en Normandie
✿JOYEUSES PÂQUES✿ !!!!
Coucou Miss Yves.
RépondreSupprimerL'art de la pustule décidément ne passe pas chez moi...lol
Joyeuses Pâques.
A + :o)
Je te sens charmée et j'avoue l'être aussi. Voir le film qui éclaire la démarche de l'artiste doit éclairer et permettre de voir toute la richesse de son travail. Le point de départ "paysan" si proche de la terre-terre rend ses oeuvres émouvantes.
RépondreSupprimerJ''aime beaucoup le plan rapproché de ta 5ème image !
Belles fêtes de Pâques, Miss !!!
moi aussi ça me plait , la démarche , la méthode et le résultat d'aspect brut et pourtant très raffiné. J'aime aussi le mélange de couleurs.
RépondreSupprimerImpressionnée , plus que charmée, par la force de l'oeuvre
RépondreSupprimermerci, joyeuses fêtes à toi aussi
Merci Miss pour la colombe de Lili !!!
RépondreSupprimerDécidément, j’aime beaucoup ta bannière , je m’attarde toujours dessus…
RépondreSupprimerJe pense que « À mesure d’homme » me plairait. Les couleurs de l’avant dernière image sont fantastiques.
Tout incite à un grand respect devant la nature.
Il est très original ce potier – un vrai artiste. Les couleurs sont mouvantes et incertaines, mais décidément « green. »
RépondreSupprimerAn interesting approach to form -- I love the colors!
RépondreSupprimerPhilippe Gooderidge redevient ou plutôt continue à être artisan potier pour nous tout du moins, « toujours désapprendre pour réapprendre » qui m’est toujours aussi cher.
RépondreSupprimerComme dans ton premier exposer, j’avoue être surtout attirée par les couleurs comme tu nous les présentes si bien dans cet immense cercle.
L’œil recherche le plus souvent les formes géographiques, probablement comme points de repères, dans ce qu’il a devant lui. Alors on se sent un peu démuni devant ses créations, heureusement il nous aide par ses frontières à lui « lèvre », « col », « cul » J’aimerais poser a un tas de questions du genre :
Vous aimez les mettre ou vos œuvres ? Certaines portent-elles un nom ? Aimez-vous mettre vos premières créations près de créations plus récentes ?
Je vois que cette absence de formes gêne par mal de tes visiteurs.
Tes questions sont intéressantes !
RépondreSupprimerOui car trouver des formes inédites , c'est vraiment créer.Aller jusqu'à l'informe, c'est déstabilisant
Picasso, Kandinsky, Miró, Tanguy....innové dans ce domaine