mercredi, juin 29, 2011

Clichés en vrac:(1/5)"Hauterives Drôme temple de la nature" ou "le dur désir de durer"

"Hauterives Drôme 
temple de la nature"
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1869-"Que faire, en marchant perpétuellement dans le même décor à moins que l'on ne songe?Je songeais"
"Pour distraire mes pensées, je construisais en rêve un palais féérique..."


1879-
"Au moment où mon rêve sombrait peu à peu dans les brouillards de l'oubli,un incident le raviva soudain: mon pied heurta une pierre qui faillit me faire tomber"
"Puisque la nature fournit la sculpture, je me ferai architecte et maçon"


Façade nord:
"Nous dirons aux  générations nouvelles que  toi seul as bâti ce temple:
1879-1912
10 mille journées
93 mille heures
33 ans d'épreuves
Plus opiniâtre que moi se mette à l'oeuvre"(cahier de décembre 1911)


1885-
"Sous la garde de trois géants j'ai placé l'épopée des humbles courbés sous le sillon"


Côté Est 
"Je suis  fidèle compagne du travailleur intelligent qui chaque jour dans la campagne cherchait son petit contingent"(Dixit la brouette)



"Les minutes de loisir que mon service m'a permis j'ai bâti ce palais des mille-et-une nuits où j'ai gravé mon souvenir"


"A droite où vous voyez quatre colonnes,c'est un tombeau que j'ai creusé comme si c'était un rocher, pour me faire enterrer à la manière des rois pharaons"


"Un génie capricieux a voulu que je repose en ces lieux. Admirateur de merveilles, je me suis bâti moi-même un repos éternel"
Palais idéal du facteur Cheval
1969-Classement du palais idéal comme monument historique par André Malraux
1983-1993-Restauration du palais et des jardins.
1994-Acquisition du monument par la commune de Hauterives, des milliers de visiteurs , venus de tous les coins du monde visitent le palais, dépassant de beaucoup le nombre des premiers admirateurs:
"Les nombreux visiteurs qui viennent chaque année admirer mon chef-d'oeuvre, s'en vont tous ravis et enthousiastes, cela me remercie grandement de toute la peine et de tout le travail que j'ai fourni pour élever cette huitième merveille du Dauphiné, de la France et même du monde, dit-on.


Ils s'en vont tous émerveillés en disant; c'est incroyable, c'est impossible"


lundi, juin 27, 2011

PréVERT (3/3)





Un petit cimetière face à la mer:
Jacques, Janine , Michèle Prévert
et  leur vieux  compère Alexandre Trauner
Y reposent.
Des fleurs,des arbustes,  des galets,
 des lettres gravées en vert
S'imposent,
Pour que tout reste dans la douceur
des choses.
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samedi, juin 25, 2011

Collages, images (2/3)


Le fantôme de Prévert serait-il là, dans la cuisine , prêt à accueillir les visiteurs ? 

Images, collages, le poète imagier à l'oeuvre

Dans la petite cour intérieure,  jardin de poche, une curieuse statue,dont la reproduction a été utilisée dans un collage, "le canif du pape"
(Liens ici et )
Pour le poète viscéralement anticlérical : Pie"nom d'oiseau de certains papes"
(cf.Athéisme  Lien)
Jacques et Janine Prévert devant leur maison

Le premier collage de Jacques a été  fait, précisément pour Janine, en 1943, à partir d'une photo de celle ci en train de danser "je te ferai un beau cadre"
Sa définition du mot"collage, trouvée dans le dictionnaire":situation d'un homme et d'une femme qui vivent ensemble sans être mariés"
Le point de vue  de Max Ernest: "Si c'est la plume qui fait le plumage, ce n'est pas la colle qui fait le collage"
Bureau-bibliothèque-atelier
C'est sur cette grande table que Prévert peignait" avec de la colle et des ciseaux"

N'y avait -t-il pas déjà l'idée du collage dans les poèmes de Paroles ?

Cortège

Un vieillard en or avec une montre en deuil/
Une reine de peine avec un homme d’Angleterre/
Et des travailleurs de la paix avec des gardiens de la mer/
Un hussard de la farce avec un dindon de la mort/
Un serpent à café avec un moulin à lunettes/
Un chasseur de corde avec un danseur de têtes/
Un maréchal d’écume avec une pipe en retraite/
Un chiard en habit noir avec un gentleman au maillot/
Un compositeur de potence avec un gibier de musique/
Un ramasseur de conscience avec un directeur de mégots/
Un repasseur de Coligny avec un amiral de ciseaux/
Une petite sœur du Bengale avec un tigre de Saint-Vincent-de-Paul/
Un professeur de porcelaine avec un raccommodeur de philosophie/
Un contrôleur de la Table Ronde avec des chevaliers de la Compagnie du Gaz de Paris/
Un canard à Sainte-Hélène avec un Napoléon à l’orange/
Un conservateur de Samothrace avec une Victoire de cimetière/
Un remorqueur de famille nombreuse avec un père de haute mer/
Un membre de la prostate avec une hypertrophie de l’Académie française/
Un gros cheval in partibus avec un grand évêque de cirque/
Un contrôleur à la croix de bois avec un petit chanteur d’autobus/
Un chirurgien terrible avec un enfant dentiste/
Et le général des huîtres avec un ouvreur de Jésuites.

jeudi, juin 23, 2011

En sortant du parking... (1/3)

(Air connu)
En sortant du  parking
Nous avons contourné
L'église toute
grise
Le cimetière en pierre 
Où reposent les vieux compères
Trauner, et  la famille Prévert.


Remontant la rivière
Sous les  gunnéras verts
Nous  sommes arrivés
Petits Poucets tout fiers
A la maison de Jacques Prévert.



1970: Un parisien met en vente sa résidence secondaire à Omonville-La-Petite. Janine et Jacques Prévert, qui avaient coutume de passer leurs* vacances dans le Cotentin depuis les années 30, ont le coup de foudre et l'achètent.

"Viens à la Hague cet été ", lui écrivait Trauner." Cela te changera de la Méditerranée, de Paris. Et puis pour toi, ce sera un retour aux sources, à tes origines (bretonnes). La presqu'île du Cotentin n'est finalement qu'un morceau du massif armoricain.Un bras inerte qui plonge dans la mer. C'est encore très sauvage"

1971:Le couple  emménage, une fois les travaux effectués par un artisan de Digulleville,Jean Cauchon, et par M.Voisin, tailleur de pierres à Omonville.
En quête d'une femme de ménage-pour quelques heures par semaine-ils rencontrent, au lavoir, Nénette qui veut bien les dépanner et  restera chez eux, jusqu'au décès de Janine en 1994 .Le mari de Nénette, Raymond, entretiendra les massifs du jardin, réalisé sur les conseils de Guillaume Pellerin,  fort de l'expérience de son père , Eric Pellerin, propriétaire du château de Vauville et créateur d'un jardin exotique .Ce dernier était devenu l'ami de Jacques Prévert, en dépit de leurs convictions politiques et religieuses totalement opposées !

Les habitants d'Omonville, qui craignaient tout d'abord de voir leur paisible village devenir un deuxième Saint-Tropez ont gardé le souvenir d'un homme simple et chaleureux.
Ses habitudes ? Jacques joue au grand-père avec les enfants Massieu, qui habitent la maison voisine, quand il va à Cherbourg, il achète un carré aux aux pommes chez Alain et Lise Yvard.Il se fait coiffer  à domicile par Jean Albert Guéraud qui deviendra et restera un ami fidèle jusqu'à sa mort , en 1977.
Au quotidien, pendant ces six années, la journée commençait  tard :en robe de chambre, le poète contemplait  le jardin  de sa fenêtre, écrivant et  raturant  beaucoup , le déjeuner se clôturait par du  café  (crème , pour lui ) et des cigarettes,(des gauloises)  l'après-midi était  consacré aux collages, confectionnés sur une immense table de travail.

(A suivre)



Merci à Jean-Pierre Clet,(  de l'association Lire et faire lire  section du Calvados) pour sa jovialité et sa culture sans  pédantisme!
 Les renseignements notés ici sont empruntés au livret pédagogique qu'il nous a remis, et à son dynamique  exposé  dans le jardin, en introduction à la visite de la maison de Prévert .

(Autre lien / maison de Prévert, Magazine littéraire, juillet 2003)

Liens /"Lire et faire lire"/ Manche

mardi, juin 21, 2011

Musique en fête

En attendant des nouvelles photos, et des nouvelles de la fête de la musique, voici celles  de la répétition du concert  de Mai
du
Choeur de Saint-lô,
sous la direction de Frances Hook.
Les magnifiques  peintures de Jacqueline Hubert  décoraient la salle de l'espace Patounas
Voir aussi le billet
d'Enitram

qui m'a aimablement offert ces beaux collages du concert :

lundi, juin 20, 2011

La Normandie des Princes de Monaco-Vanité (3Bis/3)


Allégorie de la vanité, par Gilles Coignet (1538-1559)H/T, 201/158, musée Baron Gérard, Bayeux
Crée à Hambourg en 1595 par un peintre flamand originaire d'Anvers , ayant séjourné plusieurs années en Italie, elle est caractéristique du style maniériste de la renaissance tardive .

Cette oeuvre - contemporaine  Maréchal Jacques de Goyon et de son épouse Françoise de Daillon du Lude-
est une des rares à être recensées comme élément  du riche décor du Château de Torigni.
(source: Catalogue de l'exposition "La Normandie des Princes de Monaco", article d'Antoine Verney, conservateur des musées de la ville de Bayeux. )

Ce prêt du musée de Bayeux sur le thème de la vanité  mérite une comparaison avec  la toile des collections du musée de Saint-lô, attribuée à Jacob Jordaens (1503-1678)



Le musée des Beaux -Arts de Rennes   possède une toile de Jordaens sur le même sujet, avec un autre titre"Connais-toi  toi même" , ("Kent U Selven",en Flamand sur la banderole du tableau  )

samedi, juin 18, 2011

La Normandie des princes de Monaco (3/3)

La pièce maîtresse de l'exposition, sa raison d être et celle de la venue du prince Albert II de Monaco est bien sûr la tête  de la maréchale de Matignon, née Françoise de Daillon du Lude, épouse de Jacques II de Matignon, comte de Torigni ...
Cette dernière, à la mort de son époux décida de lui rendre hommage, dans son fief, par une chapelle funéraire.(lire  l'historique sur le panneau 1)
L'allure, le style, les détails  de ce tombeau sont  connus par une gravure  de René Lochon dans un ouvrage  ancien de Jacques de Caillière , Histoire du maréchal de Matignon...(Photo 5)

Le marbre de Thorigny,  classé monument historique en 1922 et une tête en bronze dit"Buste d'Hadrien"(musée de Coutances)  nous mènent vers  l' espace consacré  à la chapelle funéraire  des Matignon, second  thème de  l'exposition .

( Complétant cet ensemble, un prêt du musée de Vire: une sculpture de marbre attribuée à l'école de Nicolas Coustou (1658-1733) Statue funéraire de Henri de Matignon.

Du monument, détruit à la Révolution, ne subsistait qu'un relief de marbre, acquis par Georges Wildenstein qui  l'offrit au *Louvre en 1907 et la tête de la statue priante de Françoise de Daillon du Lude .(photo 4)

*la dernière photo montre ce magnifique  bas-relief en  marbre, prêté par le Louvre pour l'exposition.

(Un prie-Dieu et les mains jointes de la statue du Maréchal ont été signalées en 1900 et qui sait ? seront peut-être un jour retrouvés .

Conservée par un particulier en 1900, la fameuse tête de la Maréchale est  réapparue à la fin du printemps 2010 sur le marché de l'art et c'est grâce à la vigilance du conservateur en poste, Jean-Luc Dufresne- décédé depuis-à sa ténacité et à celle de la présidente des amis des musées municipaux, Madame Suzanne Leclerc 

que la statue  n'a pas quitté la France et a intégré le  musée des beaux-Arts de Saint-Lô.
Cela, dans un premier temps , grâce à une souscription publique  puis grâce à la générosité du prince Albert II qui a eu à coeur d'acquérir cette pièce patrimoniale pour en faire don à notre musée, complétant ainsi le fonds Matignon-Grimaldi.

jeudi, juin 16, 2011

La Normandie des princes de Monaco (2/3)




L'arbre généalogique des Matignon-Grimaldi ouvre l'exposition, avec , en regard , les portraits familiaux anciens, devant  lesquels le prince Albert , en compagnie des officiels s'est attardé avant de saluer les  nombreux invités à cette inauguration, massés de l'autre côté de la rampe d'accès.




Une partie est consacrée aux portraits de l'époque moderne, on peut remarquer deux tableaux peints par A .Vidal Quelhas:
-le premier , dans une dominante bleue représente le prince Rainier, un peu à la manière *d'un séducteur des années 50, avec une moustache et un regard à la Clark Gable,
- le deuxième est constitué de  trois  études  préalables pour le portrait de la princesse Grâce-le tableau réalisé se trouve au palais princier de Monaco.
* commentaire émis par le public lors de la visite guidée , le 26 mai 2011, par le conservateur, M.Hubert Godefroy!





Le charmant foulard  qui drape le mannequin  a été  conçu et dessiné par la princesse Grace :
modèle en  vente , à l'accueil du musée, au profit de sa fondation, au prix de 25 euros, n'est-ce pas une charmante idée de cadeau ?

mardi, juin 14, 2011

La Normandie des princes de Monaco (1bis /3)

L'exposition 
a été inaugurée par Albert II de Monaco 
au musée des Beaux-Arts de Saint-Lô le 27 avril 2011.

Elle se décline en trois thèmes:
1-Généalogie
2-La chapelle funéraire des Matignon
3-Les collections du château de Torigni.

Ci-dessous,  deux panneaux expliquent les liens unissant les  familles Matignon et Grimaldi et leurs rapports avec Torini et Saint-Lô

A  gauche: Ce portrait  par Hyacinthe Rigaud  pose un problème d'identification du modèle:
Antoine 1er ? Le Comte de Gacé ? 
Bien qu'il ressemble trait pour trait à celui d'Antoine 1er de Monaco, à l'exception de la couleur des yeux  et d'une fossette au menton, il ne s'agit pas de ce prince. Les questions de M. Hubert Godefoy  au Conservateur ont conduit à une nouvelle identification: il s'agirait du duc de Coigny, allié aux Matignon-Grimaldi par son mariage, et qui aurait commandé à l'illustre peintre un portrait identique à celui d'Antoine 1er. 

Peintre de cour, submergé par les commandes mondaines, Rigaud y faisait face en utilisant , selon ses propres termes "L'habillement répété", c'est-à dire la reprise, dans la peinture de maréchaux et autres dignitaires, de poses stéréotypées, ce qui, bien sûr accentue "l'air de famille"entre ces grands personnages  . De plus, sur une toile dégrossie, il  fixait lui-même la ressemblance du modèle, laissant ses  assistants  traiter l'arrière-plan et les détails d'apparat, d'après les modèles de l'atelier .


Depuis 1838, le musée possède une collection de 14 portraits 
offerts par les marquises de la Tour du Pin et de Louvois, plus cinq autres tableaux  donnés ou acquis à différentes dates en rapport avec l'histoire des Matignon.
Neuf oeuvres confiées pour l'exposition par le palais de Monaco  complètent pour la période contemporaine cette galerie de portraits .
Voici une sélection :
Adroite: Jacques IV de Matignon,prince de Monaco,par Pierre Gobert H/T (musée St -Lô)


La princesse Louise Hippolythe de Monaco, dont le mariage scella l'union des Grimaldi avec les Matignon,
La Duchesse de Valentinois H:/T de Joseph de Bressan, d'après un tableau de J.B.Van Loo, 1712 (Coll. Musée de St-lô)

Le catalogue de l'exposition nous apprend que le château de Torigni était , durant tout le XVIIIème siècle ,  pour les Grimaldi-Matignon, un lieu de villégiature, de loisirs et de représentation, et "d'expérimentation des choses rustiques au service du bien commun et des populations voisines"


Le costume  de la belle duchesse et son  masque traduisent  son engouement  pour Torigni où "'il y a fête tous les jours ", elle s'y plaisait  tellement, ajoute le  commentaire du catalogue,  qu'on envisage un "baptême de cidre"comme  les dames de la région!


  1.  A gauche: Le marquis des Baux, enfant,âgé de trois ans (1723) Par Pierre Gobert (Musée de St- Lô)
  2.  A  droite:Honoré III (1720-1795) Prince de Monaco de 1733 à 1793, en montreur de marmotte, par Marianne Loir, H/T-( Palais princier de Monaco)
1- A gauche: Charlotte de Monaco  en Visitandine (1719-1774) par Pierre Gobert  H/T (1733) M.Beaux -Arts  de St -Lô

2- A droite: Marie-Charles- Auguste Grimaldi (1722-1749) Comte de Matignon, par Marianne Loir (ibidem)




H/T -Portrait d'Antoine Grimaldi et sa famille, attribué à Van Loo (1684-1745) (Musée de St-Lô)

....malgré le très fâcheux reflet ...on peut distinguer le costume  antique, voire "mythologique" du Prince, dont le rôle  est de renforcer la majesté du personnage, de même que  les draperies donnent au château une  dignité  toute "romaine"!



La scénographie de l'exposition  souligne, ne serait -ce que par le fond rouge, les marques du pouvoir,  évidentes aussi dans les portraits de princes et de maréchaux, mais une relative  variété, voire une .certaine fantaisie se remarque dans les portraits féminins et enfantins.

Tendres mirages (2)

                                                                Jeanne Cardinal :                          interprétation picturale du recue...