dimanche, mars 11, 2012

le jour des Morts

Photo, collection personnelle)

Maison natale de Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur -Le Vicomte

Lettre à Trébutien du 1er octobre 1851:
"Je suis réellement né le jour des morts, à deux heures du matin , par un temps du Diable. Je suis venu comme Rémulus s'en alla,-dans une tempête. Comme Fontenelle, je faillis mourir une heure ou deux après ma naissance, mais il y a de bonnes raisons pour que je meure avant cent ans . Il paraît que le cordon ombilical avait été mal noué et que mon sang emportait ma vie dans les couvertures de mon berceau, quand une dame, mon premier amour secret d'adolescent)amie de ma mère, s'aperçut que je pâlissaiset me sauva non des eaux comme Moïse, mais du sang, autre fleuve où j'allais périr"

C'est au domicile du chevalier de Montressel, son grand-oncle et parrain, que Jules Amédée Barbey a vu le jour ( à trois heures du matin selon le registre de l'Etat Civil), sa mère, malgré l'avancement de sa grossesse s'étant rendue chez lui pour jouer au whist.
Récit tragique, légérement tempéré par l'humour, dans la comparaison avec Fontenelle, mort centenaire...Le lecteur ne peut s'empêcher d'effectuer des rapprochements avec d'autres chétifs nouveaux-nés célèbres mais qui franchirent hardiment le cap: Victor Hugo ou Chateaubriand, ce dernier évoquant lui aussi , comme toile de fond à sa naissance, une tempête.
Récit fantasmé , fantasmatique, sous lequel, en filigrane , on décèle titres et thèmes chers à l'écrivain: les terribles secrets d'une Partie de Whist, le sang, la rougeur,et le parfum d'inceste liant certains ses personnages.

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