Conférence de M. Claude Vilars au MBA de Sant-Lô sur le thème de
l'élégance sous le second Empire.
Quelques lectures extraites des souvenirs de Valérie Feuillet ont structuré la causerie de M. Vilars , la reliant aux objets sous vitrine de la donation Feuillet , tout en élargissant parfois le sujet.
l'élégance sous le second Empire.
Quelques lectures extraites des souvenirs de Valérie Feuillet ont structuré la causerie de M. Vilars , la reliant aux objets sous vitrine de la donation Feuillet , tout en élargissant parfois le sujet.
- Quels critères pour évaluer miniatures et bijoux en cheveux ?
Intéressons- nous au médaillon (à droite , dans la vitrine et en gros plan ) qui contient des cheveux.
Ceux d'une amante? D'un enfant disparu, comme le petit André Feuillet ? Mystère.
Il faut savoir qu'au XIXème siècle existait un commerce de cheveux transformés en bijoux: colliers, bracelets, bagues, boucles d'oreilles.
Les cheveux blonds étaient les plus recherchés, parfois finement tressés avec des cheveux bruns et noirs, de façon à dessiner des initiales . Les femmes de condition modeste pouvaient être amenées à couper et vendre leur chevelure, à l'exception de la frange, qu'un un bonnet cache-misère faisait ressortir.
En entendant ces détails, je n' ai pu m'empêcher de penser au chapitre des Misérables où Fantine, pour couvrir, croit-elle, les frais que Cosette occasionne aux Thénardier, vend ses cheveux, puis ses dents, puis "le reste"
- A propos des miniatures, une attention particulière a été bien sûr accordée à la pièce exceptionnelle de cette collection:
la célèbre bonbonnière réalisée par Mellério offerte par l'Impératrice Eugénie, admirable pour son entourage en or, son encadrement de diamants , et sa magnifique miniature .
Malgré le lapsus de Valérie Feuillet dans Souvenirs et Correspondances, il s'agit bien d'une bonbonnière et non d'une tabatière -celles-ci étant beaucoup plus petites et possèdent deux ouvertures pour que le tabac ne sèche pas .
Intéressons- nous au médaillon (à droite , dans la vitrine et en gros plan ) qui contient des cheveux.
Ceux d'une amante? D'un enfant disparu, comme le petit André Feuillet ? Mystère.
Il faut savoir qu'au XIXème siècle existait un commerce de cheveux transformés en bijoux: colliers, bracelets, bagues, boucles d'oreilles.
Les cheveux blonds étaient les plus recherchés, parfois finement tressés avec des cheveux bruns et noirs, de façon à dessiner des initiales . Les femmes de condition modeste pouvaient être amenées à couper et vendre leur chevelure, à l'exception de la frange, qu'un un bonnet cache-misère faisait ressortir.
En entendant ces détails, je n' ai pu m'empêcher de penser au chapitre des Misérables où Fantine, pour couvrir, croit-elle, les frais que Cosette occasionne aux Thénardier, vend ses cheveux, puis ses dents, puis "le reste"
- A propos des miniatures, une attention particulière a été bien sûr accordée à la pièce exceptionnelle de cette collection:
la célèbre bonbonnière réalisée par Mellério offerte par l'Impératrice Eugénie, admirable pour son entourage en or, son encadrement de diamants , et sa magnifique miniature .
Malgré le lapsus de Valérie Feuillet dans Souvenirs et Correspondances, il s'agit bien d'une bonbonnière et non d'une tabatière -celles-ci étant beaucoup plus petites et possèdent deux ouvertures pour que le tabac ne sèche pas .
- Les commentaires de M. Vilars sur les accessoires du chic :
montres , carnet de bal, boîte à vinaigrette, et projet d 'éventail ont été très appréciés.
« Ma lettre est interrompue : premier essai de ma robe. Si tu savais comme elle est jolie, cette robe ! c’est un bouquet ! Et puis elle a une traîne que je vois fuir derrière moi et qui fait un délicieux froufrou. Dieu veuille que je ne marche pas dans cette traîne en saluant l’Empereur. Voilà qui serait affreux ! Juge donc ! si j’allais t’écrire : j’ai manqué ma révérence !
Justement, pour éviter une telle catastrophe , un petit accessoire en forme d'anneau avec pince existait,pour retenir la traîne: le saute-ruisseau , parfois nommé "suivez-moi jeune homme" , terme désignant plutôt les rubans flottants d'un chapeau.
Parmi les autres appellations de cet objet ,"pince à jupe, trousse-jupon, accroche-jupe, page, châtelaine…", réservons le terme "Châtelaine " aux chaînes de montres , dont nous voyons un spécimen dans la vitrine, sous les deux tubes cylindriques qui sont des sceaux à cacheter.
Le carnet de bal exposé ci-dessous est en ivoire, il se dépliait en éventail pour lire la liste des danseurs . Un petit porte-mine contenant une mine de plomb permettait à la belle de noter ses cavaliers dont elle effaçait les noms au fur et à mesure des danses , à l'aide d'une mie de pain .
« Voilà qu’on me réclame pour le second essayage ; décidément c’est une tyrannie que le monde." poursuit Valérie, dont la mauvaise foi n'a d'égal que le plaisir
Tyrannie du monde, tyrannie de la mode...Tyrannie et supplice des corsets qui pouvaient provoquer l'évanouissement des élégantes!
L'objet ci-dessous, curieusement appelé "boîte à vinaigrette" , contenant un tissu imbibé d'alcali servait à ranimer les malheureuses victimes de la mode.
En somme, c'est ce que nous connaissons plutôt sous le terme pittoresque de "sels", destinés aux dames qui "avaient leurs vapeurs" , les vapeurs étant précisément celles qui se dégageaient de l'alcali!
Intéressons -nous au mobiler:
- Le coffre (Chêne, sapin) devenu bureau dans l'appartement parisien d'Octave Feuillet a été l'occasion d'un exposé historique , puis d'une démonstration d'expertise.
Les coffres du XVIIème siècle ont connu un véritable engouement au XIX ème siècle et ont été restaurés, avec plus ou moins de bonheur sous l'impulsion de Viollet-Le -duc (1814-1879)
C'est l'impact des outils sur les serrures en fer forgé- particulièrement le serrage des clous et des vis-qui permet de distinguer et d'authentifier le travail d'ébénisterie de ces deux époques .
Les coffres du XVIIème siècle ont connu un véritable engouement au XIX ème siècle et ont été restaurés, avec plus ou moins de bonheur sous l'impulsion de Viollet-Le -duc (1814-1879)
C'est l'impact des outils sur les serrures en fer forgé- particulièrement le serrage des clous et des vis-qui permet de distinguer et d'authentifier le travail d'ébénisterie de ces deux époques .
Amélie Lemarinel, l'assistante de Conservation qui avait travaillé à la rénovation du musée,décrit ainsi ce meuble:
"Coffre aménagé en bureau d’Octave Feuillet d'où la suppression du panneau arrière. Faces latérales : décor sculpté de pilastres cannelés, de mascarons et de volutes.Face avant : 3 panneaux sculptés séparés par des caryatides ; de gauche à droite : apparition d'un ange à Abraham, sacrifice d'Isaac, Abraham conduisant Isaac au lieu du sacrifice ? ou sacrifice d'Actions de Grâce ?, Section III "
Pour la plus grande joie de l'auditoire, M. Vilars s'est amusé à expertiser ce meuble, en présentant ses défauts:
-Absence de fond arrière, plateau mal restauré du fait de son utilisation comme bureau
et ses atouts:
-Soubassement intact , façade et retours sculptés.
-Même démarche pour la console en bois doré , qui a fait l'objet d'une "expertise".
Ce petit meuble (Longueur : 92.5 cm Hauteur : 80.5 cm Profondeur : 61 cm) a été débité manuellement puisqu'on sent les coups de ciseaux.
Quelques éléments se contredisent:les croisillons sont caractéristiques du style Régence, tandis que les courbes et contre-courbes sont apparues sous Louis XV.
Hypothèse: travail réalisé en 1730 .
L'intégrité de cette console est un fait peu courant et l'on peut admirer , le long du mur, le piètement vertical qui tombe jusqu'en bas .
Le public, composé d'une trentaine de personnes, est souvent intervenu pour poser des questions ou faire des remarques au cours de cette conférence , qui mérite plutôt l'appellation de "causerie", car l'érudition de M. Vilars adopte toujours une tournure vivante et familière, propice au dialogue.
Les amis des musées le remercient d'avoir ainsi animé ce bel espace Feuillet rénové.
une belle causerie que tu sais faire partager ...
RépondreSupprimerUn moment aussi intéressant qu'agréable .
SupprimerCoucou Miss Yves.
RépondreSupprimerQue de beaux objets
A regarder
Sans dégrader
Tout un sujet
Bonne fin de weekend.
A + :o)
Je note tout d'abord l'emploi du mot "elegance" et non "mode" en souriant car ma moitie vient de me lire qu'Oscar Wilde a dit un jour "la mode est une forme de laideur si intolérable qu'il faut en changer tous les six mois."
RépondreSupprimerBref revenons a nos moutons:
Terrible la vente des cheveux... aujourd'hui ils sont donnes pour faire des perruques destinees aux patients apres une chimiotherapie.
Tres amusants tous ces details! Pieces de musee en effet.
On peut dire que Viollet-le-Duc a mis son nez partout...
Une facon super interessante d'apprendre le nom, l'utilisation et surtout la reutilisation de ces divers objets.
Si je me faisais offrir un de ces objets?? Hum... peut-etre une chatelaine? Pas tres utiles de nos jours ces objets!
Passionnant !
RépondreSupprimerLa tabatière-bonbonnière (curieux tout de même que l'impératrice ait offert une bonbonnière à un homme...) fait partie de ces objets de vertu en vogue au XVIIIe et dont la mode semble avoir persisté au siècle suivant.
Une vraie visite de visite avec le commentaire d'un express tout en restant chez soi.
RépondreSupprimerIl y aurait tellement à dire...
Quant à la tyrannie de la mode elle a encore de beaux jours devant elle. A mon âge, je suis sortie de ces affres, je privilégie le confort :-)
(^‿^)✿
RépondreSupprimerOh que c'est BEAU !
C'est très intéressant !
MERCI pour ce partage chère Miss_Yves
GROSSES BISES d'Asie jusqu'à toi ❀.•*´¨`*•.✿
Un expert en élégance je n'en reviens pas ! Il doit aussi faire des expertises lors des succession, ce que celle de ma tante a du subir. Très instructif. Cependant ce qui était aussi instructif était l'avis avisé de l'ébéniste à qui nous avons confié les meubles à refaire : une petite commode alsacienne marquetée, un coffre de ferme avec deux portes sur le devant. Ce n'était pas la valeur qui intéressait l'artisan mais l'histoire supposé du meuble et son originalité. Souvent les pieds des armoires par exemple sont abîmés d'avoir été posées sur un sol de terre battue
RépondreSupprimerSo many beautiful things! The big wooden chest is my favorite.
RépondreSupprimerJ'avais regardé et lu attentivement ton post hier avant de partir mais pas eu le temps de mettre un com. La bonbonnière est un vrai petit bijou. On faisait de très très belles choses dans le temps. Pourquoi ne pas faire des bijoux avec des cheveux, les nazis faisait bien des abat-jours avec de la peau humaine.
RépondreSupprimerJe ne sais comment les sculpteurs d'antan procédaient, mais j'ai vu celui de mon Chéri qui malheureusement n'a plus assez de travail pour faire vivre sa famille - il est famille d'accueil maintenant) ; dessinaient-il leur motifs directement sur le support ou procédaient-il par décalcomanie ? Notre sculpteur travaillait à merveille.
La console au piètement doré me chagrine un peu à cause de son pied arrière. Je trouve qu'elle aurait été beaucoup plus élégante sans. Tien mon Chéri est en train de restaurer une
commode bordelaise.
Tes rapprochements entre "cheveux" et "peau" me font frémir!
RépondreSupprimerDéjà que comme Elfi, l'idée de bijoux en cheveux ne m'attirait pas .... Ceux de ce médaillon , à l'intérieur, ne sont pas visibles.
La présence du pied arrière est , me semble-t-il , justifiée par la tenue et la fixation du meuble au mur du musée.
une superbe collection ; les spectateurs avaient droit à un souvenir ?
RépondreSupprimerJuste des photos-souvenirs!
Supprimerune très jolie collection avec tes commentaires toujours aussi avisés!
RépondreSupprimerAh! de retour pour les fêtes!CHIC!
SupprimerOu sur le chemin du retour ?
Supprimer✿⊱·.✿✿ミ Je viens te souhaiter un agréable mercredi chère Miss_Yves !
RépondreSupprimerJ'en profite pour t'envoyer du soleil ☼ ☼ ☼
GROS BISOUS D'ASIE (•ิ‿•ิ)✿