Exposition de Philipe Godderidge
"Matières premières"
à
l'école municipale de dessin
de Saint-Lô
Première approche, premières impressions, en confrontant ses propos à quelques quatrains
de Khayyam:
"le pot est quelque chose de très proche de nous. C'est une enveloppe constituée autour d'un vide. Il y a une relation anthropomorphique très forte entre le corps et a poterie.
Le vocabulaire de la poterie avec "le cul", "le col "ou" la lèvre"est celui du corps humain"
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IX
"Ce vase, ainsi que moi, fut autrefois un douloureux amant
Avidement il s’est penché vers quelque cher visage.
Cette anse que tu vois à son col,
C'est un bras qui jadis enlaçait un cou bien-aimé."
Khayam, Quatrains
"Je m’aventurai un jour dans l’atelier d’un potier
J’y vis le maître à son tour assidûment travailler
Il pétrissait insoucieux pour en former col ou anse
Le crâne vide des princes et les phalanges des gueux "
Khayyam (ibidem)
"
"La coloration au silicate d'alumine est un travail proche de la peinture (...)
La céramique est une pratique lourde et complexe à mettre en oeuvre.
Il y a beaucoup de temps d'attente entre le séchage et la cuisson.
Le dessin m'a toujours servi à ne pas perdre le fil du travail pendant ce temps d'attente.
Avec le dessin, je garde a même relation à la terre puisque j'utilise tout ce qui traîne dans l'atelier:de la terre, du brou de noix, etc."
"Lorsque je crée une pièce, je tape dessus, je recommence, je me débrouille.
L'expérimentation fait que l'on arrive à des recettes. Je cuis et je recuis jusqu'à ce que je décide que c'est bon ou raté "
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"Hier au bazar, je vis un potier qui, fébrile
De nombreux coups de pieds frappant un tas d’argile
Et cette boue alors s’est mise à murmurer
Las ! J’étais comme toi, laisse-moi tranquille ! "
Khayyam
Khayyam
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"Est-ce que la nature est belle?" se demande Philippe Godderidge
Réflexions sur la forme et l'informe:
(...) "ma pensée se la représentait sous une infinité de formes diverses; ou plutôt ce n’était pas elle que ma pensée se représentait, c’était un pêle-mêle de formes horribles, hideuses, mais pêle-mêle de formes que je nommais informe, non pour être dépourvu de formes, mais pour en affecter d’inouïes, d’étranges, et telles qu’une réalité semblable offerte à mes yeux eût rempli ma faible nature de trouble et d’horreur. Cet être de mon imagination n’était donc pas informe par absence de formes, mais par rapport à des formes plus belles. Et cependant la raison me démontrait que, pour concevoir un être absolument informe, il fallait le dépouiller des derniers restes de forme, et je ne pouvais; j’avais plutôt fait de tenir pour néant l’objet auquel la forme était refusée, que de concevoir un milieu entre la forme et rien, entre le néant et la réalité formée, une informité, un presque néant.
Et ma raison cessa de consulter mon esprit tout rempli d’images formelles, qu’il varie et combine à son gré. J’attachai sur les corps eux-mêmes un regard plus attentif, et je méditai plus profondément sur cette mutabilité qui les fait cesser d’être ce qu’ils étaient, et devenir ce qu’ils n’étaient pas; alors je soupçonnai que ce passage d’une forme à l’autre se faisait par je ne sais quoi d’informe, qui n’était pas absolument rien. Mais le soupçon ne me suffisait pas; je désirais une connaissance certaine."
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A propos de Khayyam
http://www.khayyam.info/french/default.htm
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A propos de Khayyam
http://www.khayyam.info/french/default.htm
Coucou Miss Yves.
RépondreSupprimerSi pour certains cela est de l'art ?
Désole je suis largué....
Très bon weekend.
A + :o)
A propos de "largué":
SupprimerMême après la lecture des textes ?
Ce qui n'implique pas pour autant "aimer"
Précision quand je dis largué j'en exclu les les textes bien avidement...
SupprimerBouuuu!! ",lire "évidemment" c'est évident.... mdr
Supprimerle rêveur aime une richesse qu’on ne vend pas."
RépondreSupprimerj'aime tout simplement et comme "le beau est toujours bizarre" dit Baudelaire, j'aime le bizarre mais aussi le simple, ordinaire parfois.
Merci pour ces très belles citations .
RépondreSupprimerJe préfère les écrits aux poteries.
RépondreSupprimerA l'inverse de Marguerite Marie, je dirai que le bizarre n'est pas toujours beau. Mais cela n'engage que moi.
Merci d'être passée voir mon Soleil.
Les écrits "éclairent " les poteries
RépondreSupprimer...mais
Supprimeron n'est pas pour autant obligé de les aimer.
" Le beau est toujours bizarre " Je suis partagée entre rire et tendresse en regardant ces poteries, quelque chose d'une tentative enfantine tout autant dans les formes que dans les couleurs. J'ai une copine potière et j'avais fait quelques tentatives avec elle. Ce qui m'en reste comme souvenir c'est celui d'une grande fatigue. Travailler la terre est épuisant, pour moi en tout cas.
RépondreSupprimer(^‿^)✿
RépondreSupprimerCoucou chère Miss_Yves ❤
MERCI pour cette belle publication !!!!
Je te souhaite un bon week-end !
BISOUS D'ASIE vers la Normandie ! Ƹ̴Ӂ̴Ʒ
Ta nouvelle bannière est magnifique !!!
RépondreSupprimerQuel plaisir de relire ici Omar Khayyam... les Rhubaïates sont sources d'un bonheur...à savourer sans discernement, il y a eu de belles éditions merveilleusement illustrées de miniatures...la Perse a su avoir de grands talents...qu'en reste t il ?
RépondreSupprimerTa question pose beaucoup de questions....
Supprimer(^‿^)✿
RépondreSupprimerJe passe te souhaiter un bon lundi chère Miss_Yves !
La photo à l'entrée de ton blog est SUPERBE !
J'en profite pour t'envoyer DES BISOUS ensoleillés d'Asie ¸¸.•*¨*• Ƹ̴Ӂ̴Ʒ
Picasso a dit : "Quand j'étais enfant, je dessinais comme Raphaël mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant."
RépondreSupprimerCes poteries me rendent dubitatives, l'artiste s'ingénie à ne pas user du tour, du moins utilise-t-il ses doigts
Exactement.
SupprimerIl utilise ses doigts dans une contact sensuel et une sorte de corps à corps avec la matière.
Ta citation est profonde et me fait penser (même si cela semble contradictoire) à ce que disait mon professeur de dessin: à propos de l'audace et de l'innovation:
"on commence comme un maître et l'on finit comme un débutant"
J'ai visité le musée Picasso samedi dernier!
je n'ose donner mon avis sur cette expo
RépondreSupprimerMerveilleux quatrains, merveilleux écrits d’Omar Khayyam.
RépondreSupprimerLes formes ? On les comprend bien sûr mieux en découvrant les écrits de Philipe Godderidge: une autobiographie en matière en quelque sorte. Maintenant passons aux couleurs : quelle patience pour les faire cohabiter et cette attente avant cuisson et surtout avant la découverte finale, le plus beau moment peut-être pour l’artiste!
Les propos de Josette sont très pertinents.
Un bien bel hommage à la matière molle et noble MissYves.
Mon prochain article confirmera ce que tu écris sur la dimension autobiographique de cette oeuvre, qui, au premier abord peut dérouter
SupprimerEn effet, je comprends mieux.
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