mercredi, mars 18, 2015

Petits doigts d'or (2)


Madame Corbel a fait une démonstration des diverses opérations de l'enluminure.
La peau choisie  doit avoir été préalablement  grattée, amincie, rendue imputrescible et adoucie à la pierre ponce, c'est la tâche du peaussier.

Un dessin est réalisé au crayon, puis vient l'application de la feuille d'or à 23 carats.
L'or est acheté chez des batteurs d'or, à Paris ou en Savoie.


Une colle,appelée gesso, légèrement humidifiée sera utilisée .

Madame Corbel va souffler dans un cylindre en papier pour  produire de la buée, elle presse légèrement la feuille d'or sur la boule de gesso, pour l'appliquer ensuite sur le parchemin.
La parcelle d'or acquiert relief et brillance.


Après quoi, à l'aide d'un chiffon sec, elle enlève les petites chutes et , avec une dent de loup (agate taillée en forme de croc), elle polit les motifs dont elle précise les contours à la plume.

Pour les larges à-plats des fonds,elle utilise de l'or en poudre mélangé avec de la gomme arabique et de l'eau.


Pour l'application des couleurs, avec des pigments d'origine animale, végétale ou minérale, l'artiste peint à la tempéra (liant à l'oeuf).
 Après avoir versé quelques gouttes de tempéra diluée à l'eau sur les pigments , elle se sert de pinceaux en poils de martre de bonne qualité, pas nécessairement très fins.


Les styles qu'elle pratique sont variés: médiéval, renaissance et XVII ème siècle, oriental, russe...


Madame Corbel  travaille sur commande, 
pour des particuliers  des municipalités, des institutions  qui lui demandent blasons, faire-parts, des livres d'or, décors sur reliure (la reliure était d'ailleurs sa formation de base) , restaurations d'éventails etc.


Elle anime également des ateliers:

-une fois par mois, près de Caen,
 -une fois par an dans son atelier(Le Teurtrel de Haut à Notre-Dame de Cenilly)
 -le 8 juillet au musée Tancrède à Hauteville-La -Guichard.

Une exposition de ses oeuvres est programmée cet été au château de Balleroy.


Elle fait aussi découvrir son métier à des scolaires, à l'aide de  démonstrations et de sa riche documentation:
ci-dessus, une feuille d'acanthe séchée, ce motif floral stylisé, étant très présent dans le domaine artistique, aussi bien dans l'architecture que dans l'enluminure.


Précise, disponible et souriante, Madame Corbel nous a fait vivre un moment merveilleux, hors du temps!
.............................................................................................................................................................



http://www.cotemanche.fr/2015/01/14/de-la-poudre-d%E2%80%99or-au-bout-des-doigts/

14 commentaires:

  1. Anonyme8:17 AM

    (^‿^)✿

    SUPERBES enluminures !!!

    Bel article ! MERCI Miss_Yves !

    GROS BISOUS et merci pour ce magnifique partage.

    RépondreSupprimer
  2. C'est un travail minutieux et c'est tout un bel art.
    Elle a effectivement un grand talent au bout de ses doigts d'or
    Magnifique !

    RépondreSupprimer
  3. tout simplement merveilleux! quel travail minutieux et de précision, c'est ciselé.

    RépondreSupprimer
  4. un travail d'orfèvre !

    très beau

    RépondreSupprimer
  5. Coucou Miss Yves.
    Tout un art de travail que tu nous fait découvrir.
    Elle a des doigts de fée cette dame.
    Très bonne journée. A + :o)

    RépondreSupprimer
  6. Je suis admirative de ce travail minutieux !
    L'intendance m'appelle,
    je reviens tout à l'heure :-)

    RépondreSupprimer
  7. Nous avons du mal à imaginer ce travail de finesse, de patience, de minutie en notre temps de vitesse et d’instantanéité. Un travail qui flirte avec la perfection.
    Superbe reportage hors du temps ! J'ai l'impression que notre reporter était aux anges :-)

    RépondreSupprimer
  8. j'imagine cette journée si dense d'intérêt un grand bravo, l'enluminure vit encore grâce à elle

    RépondreSupprimer
  9. Je ne sais si des vocations surgissent après ces ateliers chez les scolaires ? Quelle minutie ! Sans doute a-t-elle aussi été "enseignée" et enseigne-t-elle à son tour en dehors de ci et de là ?
    Lorsque j'ai commencé à faire des maquettes, elles étaient pleines de traces de doigts ; ensuite je pouvais dessiner avec les doigts couverts de crayon sans que cela ne se voie sur le calque...

    RépondreSupprimer
  10. Je ne sais si des vocation de ses stages.
    Oui,quelle minutie, quelle précision demandent les maquettes d'architecte...

    RépondreSupprimer
  11. je viens de lire un de tes commentaires sur mon blog, non je n'avais pas vu que tu avais "posté" mon envoi de février.

    RépondreSupprimer
  12. j'oubliais e te dire combien je trouve que certains sont doués dans leurs envois de courrier illustré.

    RépondreSupprimer
  13. J aurais adorez voir ça :0)

    RépondreSupprimer
  14. Quelle patience, quelle minutie, quel talent !!!
    J'irai voir ces merveilles au château de Balleroy !

    RépondreSupprimer

Journée des peintres (2)

à l'abbaye de Cerisy-la -Forêt  Pauline Bailly,qui a exposé à Gratot ,  a mis en scène une femme-nuage dont le cou s'orne d'un c...