vendredi, avril 01, 2022

l'IMEC- La rage d'écrire (2) Sur quoi ?

                                                    Suite de l'exposition . lien personnel ici 

ECRIRE

Double sens:

-Sur quel sujet ?

-Sur quels supports ? Quels formats ?


Pour pallier la pénurie de papier en 1944, Jacques Audiberti trouve son bonheur dans les chutes de tapisseries récupérées par son père maçon.

Jean Genêt, détenu en 1939 a utilisé de petites feuilles qu'il a glissées dans des pièces de tissu où il a rédigé l'incipit de Notre-Dame des Fleurs qui paraîtra cinq ans plus tard."N.des FL entre ici par la porte du crime. C'est une porte dérobée qui donne..."

Les mini carnets de Peter Handke, surchargés d'écritures, agrémentés de mouches, de minuscules ailes  d'oiseaux et de papillons, contrastent avec les quatre grands carnets clairs qu'Emmanuel  Lévinas a rapportés de captivité 

                                  ou avec les grands cahiers bien nets d'Hervé Guibert.





Michel Deguy,(né en 1930)  travaille, lui,  "en carnets. Tout ça commence par le carnet. Incipit lamentatio ...Le carnet, souvent de  la marque Clairefontaine, est fait pour la poche. Toujours il y a un carnet dans ma poche intérieure droite, à couverture de couleur. Rouges, verts, violets, bleus. J'en change prématurément peut-être par (légère superstition: celle de hâter le renouvellement de la pensée par une nouvelle couleur."


Olivier Cadiot (né en 1956) rejette  l'idée d'un "ça qui ...qui commencerait. Au début, sur de très nombreuses pages, il y a un centre vide. Il manque le texte ou il y en a si peu-et tout autour, en marge, on observe une myriade de phrases plus ou moins inutiles."(...)


"Ces notes marginales entourent comme un écrin vide l'absence du livre. Dans ces marges on trouve des ordres , comme le discours d'un entraîneur avant un combat des idées à développer ou des embryons de roman; (...) toutes solutions possibles le plus souvent abandonnées- comme si elles ressemblaient à des fleurs sans tiges."


 
                                   Les leporello d'Olivier Cadiot attirent l'oeil !

12 commentaires:

  1. Quel magnifique et émouvant billet ♥♥♥
    Les traces des pensées couchées sur des supports si variés, organisées de façon unique à chaque fois. Des talents, des expériences de vies mis en mots pour visiter l'humaine condition, pour transmettre...
    Coup de coeur tout particulier pour ta première image.

    Merci Miss pour cette sympathique suite poétique !

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    1. Une exposition très riche et stimulante, en effet.

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  2. Coucou Miss Yves.
    Tel les manuscrits de la "Mer Morte"les écrits des homme réapparaissent de nos jours...
    Très peu des écrits informatiques j'ai bien peur ne survivrons pas aussi longtemps !
    Le pire étant toujours possible un super orage solaire effacera un jour toutes les donnée informatique...
    Sans cela les donnés sur CD ne dure que peut de temps, les bandes magnétiques des films sont quasiment toutes devenues illisibles, j'ai du jeter tous mes vieux films...
    Passe un bon weekend, A +

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    1. Ce qui est dommage aussi avec les textes sur informatique, c'est que les "ratures", repentirs des brouillons d'écrivains n'apparaîtront plus et que la réflexion sur le travail de l'écrivain (la genèse de son oeuvre) disparaîtra aussi.

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    1. Oui, une expo visuelle autant que mentale.

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  4. Muy buena fotos ilustrativas, de esa excelente exposición.

    Besos

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  5. Quelle belle exposition des écritures, traces immuables…
    Avec les enfants de Cerisy, j'ai souvent fait des "leporello" !
    Merci pour ce beau partage !
    A bientôt

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    1. A bientôt...en Normandie?
      Cela fait drôle de te savoir au loin.

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  6. J'aime bien les écrits en accordéon.
    Je disais que j'avais perdu l'envie d'écrire et je m'y suis remise mais l'écran a moins de charme que tous les supports d'antan.
    Belle journée !

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  7. J'ai pensé à toi et à ton goût pour l'écriture.

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