-Grenoble, le 8 août 1837.
C'est par Moirans et Voreppe que je suis arrivé à Grenoble; je loge rue Montorge, hôtel des Trois Dauphins, dans la chambre n° 2 , qu'occupa Napoléon à son retouir de l'Ile d'Elbe.
(...)
"Ma fenêtre donne sur une sublime allée de marronniers hauts de quatre-vingts pieds, plantés par Lesdiguières, le représentant et le type du caractère dauphinois (brave et jamais dupe). Malheureusement, ces beaux arbres qui se trouvent précisément au centre de la ville et en face d'une belle montagne ont fait leur temps. Ils sont âgés de plus de deux cents ans, et chaque orage abat quelque grosse branche. Mais le plus beau de tous, qu'on appelle Lesdiguières, se porte encore fort bien, malgré le boulet reçu le 6 juillet, et dont je suis allé vénérer la marque.
"Lesdiguières régna en Dauphiné toute sa vie, et ne souffrit jamais que personne vînt le troubler chez lui.
Il avait construit le palais voisin que la ville acheta de ses héritiers, et dont la préfecture occupe aujourd'hui une partie moyennant un loyer de six mille francs."
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Jardin de ville |
"L'hôtel de Franquières, jolie maison dans le style de la Renaissance, à quelques pas de la belle allée de marronniers, fut bâti par Lesdiguières pour loger une sienne maîtresse dont il avait fait assassiner le mari. Mais il envoya à Rome M. Barral, avocat célèbre, pour solliciter l'absolution du pape."
Stendhal, Mémoires d'un touriste, 1838.
"Si Stendhal n'a pas créé le mot touriste, il lui a donné , tout le premier, une la rge diffusion, en l'inscrivant sur le frontispice de son livre Mémoires d'un touriste, publié en 1838".
V. del Litto, préface de Grenoble &le Dauphiné, vus par Stendhal (tiré à part, de Stendhal, Oeuvres complètes, Mémoires d'un touriste, Cercle du bibliophile, 3 mai 1978)
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CNRTL
TOURISTE
Étymol. et Hist. 1803-04 en parlant des voyageurs anglais (J. L. Ferri de St-Constant, Londres et les Anglais, II, an XII, 333-334 ds Höfler Anglic.); 1833 s. référence directe aux Anglais (Balzac, Corresp., p. 392); 1934 classe touriste (Quillet).
Emprunté à l'angl.tourist attesté depuis 1780 (NED Suppl.2), dérivé de tour (issu du fr. tour3*) attesté depuis le milieu du xviies. au sens de « voyage, circuit au cours duquel on visite différents endroits » (NED).
Tourist est couramment employé comme déterminant ndiquant une certaine catégorie de l'ordre du confort et du prix dans des syntagmes tels que tourist hotel « hôtel touriste » (1927) et tourist class (1936), v. NED Suppl.2
quel plaisir de lire un tel reportage touristique ! un document d'une grande valeur ...Miss_Yves
RépondreSupprimerMerci, Josette!
SupprimerTrès intéressant ! Belle bâtisse avec cette partie de façade blanche. J'adore l'éthymologie du mot touriste.
RépondreSupprimerBelle journée !
Claude
Merci, à toi aussi!
SupprimerInattendue cette mise en circulation du mot "touriste"!
RépondreSupprimerAinsi, Stendhal s'est mis en chemin pour "faire son Grand Tour". Il était temps ! cinq ans plus tard c'est la faucheuse qui l'emmenait faire un tour.
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