C'est ainsi que Lucien Descaves, de l'Académie Goncourt surnommait Zo d'Axa,
alias Charles Léandre, (1862-1934) en raison de "sa barbe rousse taillée en pointe", et sans doute pour ses traits acérés de caricaturiste bataillant contre le conformisme et les injustices de son époque:
"il mène campagne contre les bagnes d'enfants, la vénalité de la presse, la peine de mort et prône l'amour libre"
Invité par Arsène Alexandre, co-fondateur de la revue le Rire, à s'exprimer dans une série de doubles pages, il se fait remarquer par son sens du ridicule et son irrévérence: une caricature de la reine Victoria à l'occasion de son jubilé fait scandale !
Il a également réalisé des portraits-charges pour le Figaro, l'Assiette au beurre, la Baïonnette, avec pour confrères Forain, Steinlen, Willette,.
Il a aussi élaboré des caricatures en volumes-rappelant le travail de Daumier- réalisées dans des matériaux fragiles comme le plâtre ou le papier mâché, n'étant pas faites pour être montrées.
Le musée de Vire possède un fonds Léandre très riche (225 oeuvres et objets ).
En effet, Charles Léandre qui avait des liens avec la ville de Vire, par son beau-frère, avait, en 1908, offert au musée deux oeuvres, détruites, tout comme l'ensemble des collections lors du débarquement.
Dès 1964, des contacts avaient été établis entre le conservateur du musée et la nièce de Charles Léandre, aboutissant en mai 1968 à l'acquisition du fonds d'atelier, un ensemble considérable augmenté au fil des ans.
Les carnets de croquis sous vitrines sont un vrai régal: on aimerait pouvoir les feuilleter!
Les carnets de croquis sous vitrines sont un vrai régal: on aimerait pouvoir les feuilleter!
Charles Léandre ne s'est pas limité au dessin caricatural,
Sa formation artistique est solide: étudiant dans l'atelier du peintre Emile Blin en 1878, admis à l'école des Beaux-Arts en 1880, participant au Salon dès 1881, élève d'Alexandre Cabanel en1883, reçu professeur de dessin de la ville de Paris, il obtient en 1888 une mention honorable au Salon des Artistes français (section peinture), mais échoue au Prix de Rome en 1885 et en 1890.
En 1921 il reçoit la médaille d'honneur au Salon des Artistes français (section gravure)
Il s'est également intéressé à la lithographie dès 1896, créant affiches, menus et programmes pour les cabarets montmartrois, dont le célèbre Chat Noir.
De nombreux romans de grands auteurs du XIXème siècle ont été illustrés par ses soins: Facino cane, d'Honoré de Balzac, Scènes de la vie de Bohème d'Henri Murger, Madame Bovary, de Gustave Flaubert.
Lorsqu'il délaisse Paris pour retrouver la Normandie (né à Champsecret dans l'Orne, il séjournera dans la maison familiale de la Minerie), il portraiturera les membre de sa famille, les vieillards et les paysannes, utilisant les techniques du fusain, de la gouache et du pastel, sa maîtrise en ce domaine révèle l'influence de Cabanel.
L'espace Charles Léandre, à Condé sur Noireau fait le tour du talent de cet artiste et permet de compléter la visite des salles du musée de Vire qui lui sont consacrées.
Source: brochure Charles Léandre, la collection viroise, musée de Vire 2009
Musée Charles Léandre à Condé/Noireau
http://www.universalis.fr/encyclopedie/charles-leandre/
Une jolie découverte! et une belle collection... c'est vrai que l'on voudrait pouvoir tourner les pages de ces carnets...
RépondreSupprimerBon dimanche.
Merci, Ginette!
SupprimerA vous aussi.
des caricatures "sympathiques" et sans méchancetés... moi aussi j'aimerai feuilleter les pages !
RépondreSupprimerUne belle découverte.
RépondreSupprimerIl faut espérer que les carnets seront numérisés un jour.
Oui, et ce serait formidable de les voir défiler à la demande, par contact digital !
RépondreSupprimerCoucou Miss Yves.
RépondreSupprimerTu nous as encore dégoté de derrière les fagots des perles rares.
Merci pour le partage.
Passe un bon dimanche.
A + 🐈 🤔
Merci pour cette belle présentation d'un artiste qui "mène campagne contre les bagnes d'enfants, la vénalité de la presse, la peine de mort et prône l'amour libre".
RépondreSupprimerCependant, des caricatures antisémites réalisées par Charles Léandre ont été publiées en couverture du journal Le Rire, lors de l'affaire Dreyfus notamment. Dommage que ce revers de la médaille ternisse un tant soit peu le talent du peintre. On comprend que la notice du musée de Vire l'ait passé sous silence.
En effet!
SupprimerJ'adore ce pierrot évanescent qui ne fait pas son âge (plus d'un siècle)
RépondreSupprimerC'était l'époque de toutes les découvertes et possibles (cf commentaire de Tilia), j'ai entendu à la radio Jean Teulé parler de l'avocat de la meurtrière en série Hélène Jégado qui la défendait en plaidant contre la peine de mort (et qui est cité en exemple aux étudiants en droit)
victoire pour victoria! magnifiques dessins...
RépondreSupprimerpour moi c'est une découverte que je vais approfondir en revenant sur tes liens.
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